Archives mensuelles : novembre 2013

Face à leurs nombreuses difficultés au Bénin: Des réfugiés togolais se disent «victimes » de la politique extérieure du Togo

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Arrivés au Bénin depuis 2005, suite à la guerre au Togo, des réfugiés togolais se disent aujourd’hui désemparés face à la vie difficile qu’ils subissent sur leur terre d’asile. Ils sont environ 3500 et ont été en un premier temps hébergés au camp d’Agamè dans le Mono, avant d’être réorientés depuis près d’un an, pour la plupart dans la ville de Comè pour une réintégration sociale dont ils dénoncent le processus. Presque déjà 9 ans de vie difficile au Bénin, et parfois même très difficile. Ils disent souffrir davantage parce que ne détenant pas toujours les documents appropriés pour bénéficier de tous les avantages liés à leur statut de réfugié. Et ceci, en dépit des nombreuses démarches qu’ils auraient déjà entreprises ainsi que les appels incessants aux autorités compétentes. Ils préfèrent désormais quitter le Bénin pour d’autres horizons plus rassurants, soupçonnant que leur triste situation tient de la politique extérieure du régime au pouvoir au Togo, envers tous ceux qui n’aspirent pas à ses idéaux et qui ne le soutiennent pas. Lire ci-après les réactions de quelques- uns.

(Lire leurs réactions, ils appellent Yayi au secours)

Mr Akakpo Kwami, Enseignant et président des refugiés togolais au Bénin

« Le gros problème que nous avons est celui de la documentation »

« Le gros des problèmes que nous rencontrons au Bénin est celui de la documentation. Au lendemain de notre arrivée au Bénin, on nous avait fait savoir que nous bénéficierons du statut du prima – facie. Mais, à notre étonnement, nous nous rendons compte qu’aucune trace de ce prima – facie ne se trouvait dans les documents du HCR. Je dois rappeler que nous étions arrivés au Bénin à la suite des persécutions des milices du RPT lors des présidentielles de 2005. Bientôt donc, nous allons boucler 9 ans au Bénin, et vivons davantage dans une situation terrible. L’ex représentante du HCR, Mme Atangana Dicongué, il faut l’avouer, a fait tout ce qui est de son pouvoir pour qu’un statut en bonne et due forme nous soit accordé. Mais les autorités béninoises ont carrément refusé de nous octroyer un statut de droit. Et en lieu et place, elles nous ont plutôt accordés une carte de résident privilégié qui ne nous garantit pas les droits en tant que tel. Et malheureusement à cette carte, ils ont annexé une notation de début de cessation de ce statut, ce qui réduit nettement, nos privilèges et avantages qui y sont rattachés. Je dois aussi préciser que le processus de réintégration alors annoncé à grand renfort médiatique en notre faveur a plutôt connu un échec cuisant. Il faut aussi avouer que le processus n’était pas libre. Il a été forcé, car les gens n’avaient pas choisi délibérément d’intégrer la communauté béninoise. Et l’assistance financière qu’on devrait octroyer aux refugiés n’était pas à la taille de leurs besoins financiers. Chaque réfugié avait juste 200.000 FCfa comme appui ponctuel et doit s’en contenter pour tous ses besoins, éducation des enfants, leur santé, leur nourriture, le quotidien et tout le reste. Nous sommes au total 3500 réfugiés, et 3000 ont été forcés à cette intégration, et ce sont les 500 restants que nous appelons aujourd’hui les hommes de la terre d’asile. Eux autres se sentent trompés par les autorités et ne veulent plus faire partie de ce processus. »

Nestor Affignon, informaticien-journaliste et Secrétaire général des réfugiés togolais au Bénin

«Il y a une complicité intergouvernementale contre les réfugiés togolais »

 «Notre situation est tellement criarde que très récemment, nous avons interpellé le président Nicéphore Soglo, maire de la ville de Cotonou, puisqu’il est un ancien président qui continue de mobiliser beaucoup d’initiatives pour la paix dans le pays. Et comme il y a des étrangers qui ont quitté leur pays, pour des raisons politiques, il doit lutter pour que ces personnes-là puissent également vivre en paix dans le pays d’accueil. Mais, il n’y a pas que le président Soglo. Nous avons également interpellé le ministre de l’intérieur, les ambassadeurs qui sont au Bénin, les hommes religieux et beaucoup d’autres personnes. Mais jusqu’à présent, on n’a pas encore eu un écho favorable. J’ai l’impression qu’il y a une complicité intergouvernementale contre nous les réfugiés togolais. Je peux même dire qu’il s’agit d’une complicité internationale qui répond sans doute à la politique extérieure du Togo, tout simplement parce que nous avons quitté ce pays pour des raisons politiques, en dénonçant le hold up électoral qui avait prévalu dans le temps. Nous sommes considérés donc comme des opposants, et on agit sur la politique extérieure pour nous malmener, et quand nous serons fatigués peut-être, nous retournerons dans le pays pour se retrouver dans leurs mains. Je voudrais respectueusement demander au président Boni Yayi que nous admirons beaucoup d’essayer de dépasser la pression du Togo et de recourir à la convention de Genève de 1951, de l’OUA de 1969, et au protocole de New-York de 1967. Ce sont des textes qui protègent tous les réfugiés au monde. Nous ne pouvons pas être depuis 9 ans sur le territoire d’un pays qui a signé toutes ces conventions et ne pas avoir une pièce d’identité de refugié digne de ce nom. Nous savons que le président Boni Yayi est sensible à l’humanité, sensible au développement et nous comptons beaucoup sur lui pour régler notre situation, pour nous réinstaller réellement. Le titre de réfugié ne se négocie pas, quand vous traversez la frontière pour des rasions, politiques, économiques ou religieuses, vous êtes d’office considéré comme des réfugiés».

 D. Foly, refugié togolais et ex-étudiant en sociologie au Togo

« Je ne peux pas retourner au Togo parce que ma sécurité n’est toujours pas garantie là-bas »

« Avant de venir au Bénin, j’étais étudiant, en 2ème année de sociologie, mais, par manque de moyens, je n’ai pas pu continuer. Je me débrouille pour vivre. Je vis actuellement une situation très difficile, avec mes deux enfants et leur mère. Mon épouse est d’ailleurs très malade à l’heure où je vous parle. C’est très dur. Nous avons tapé à plusieurs portes sans succès. J’ai appelé Caritas et même le Hcr. Mais rien et rien pour le moment. Tout ce qu’on nous sert, c’est de nous dire qu’ils ont fini avec nous les réfugiés togolais. Parfois, on nous dit de retourner chez nous. Mais ce qui se passe au Togo actuellement ne permet pas d’y retourner. Car ce que vous ne savez pas, peut-être, c’est que nous sommes des ‘’poursuivis’’ politiques. Je suis le seul qui puisse apprécier la situation de mon pays. Nous sommes là parce que le Hcr est là. Il doit donc travailler pour nous. Il s’agit de la dignité humaine, et il va falloir qu’on agisse avant que le pire n’arrive ».

Akohounca Maurice, réfugié togolais et comptable de formation

« Malgré nos efforts personnels pour subvenir à nos besoins, notre situation demeure critique »

« Quand nous sommes arrivés ici, la situation était tellement délicate qu’on avait pas la possibilité de nous prendre nous même en charge. Les conditions de vie ici au Bénin ne nous permettent pas d’être responsables. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, je demeure célibataire à ce jour. Car tenir une famille est une question de responsabilité qui incombe à celui qui s’y engage. J’ai aujourd’hui 40 ans, et ma situation comme vous le voyez est alarmante et me fait réfléchir tous les jours. Des fois, c’est avec peine que j’assure un seul repas dans la journée. Malgré les efforts que nous fournissons nous-mêmes pour subvenir à nos besoins, notre situation demeure critique. Aujourd’hui, sincèrement, je n’ai plus confiance aux autorités béninoises, car beaucoup de promesses nous ont été faites mais ne sont pas réalisées. Si j’existe encore, c’est parce que je me bats pour trouver le minimum. Je demande au Hcr de nous enlever du Bénin. Car, nous sommes dans une soi-disant intégration. Je souhaite aller dans un autre pays plus regardant sur les réfugiés afin que je puisse travailler et gagner le fruit de mes efforts de façon convenable. »

 Savide Tovè Séli Ameyio, ex secrétaire en formation, représentante des réfugiées togolaises

« Je demande aux grandes femmes de ce pays de venir en aide à leurs sœurs togolaises »

«Les refugiées togolaises souffrent davantage de cette situation, car, comme nos maris n’ont pas de boulot, nous sommes parfois obligées de nous battre pour assurer la nourriture quotidienne en faisant de petites activités de commerce. Même dans les marchés où elles vendent, mes sœurs ne sont pas souvent bien accueillies, et ce sont toujours de petites querelles qui n’en finissent pas. Moi, je vends du gari et du charbon à la maison. Mais je vous avoue que la situation n’est pas du tout reluisante. On a trop de problèmes ici à Comè sur tous les plans, à savoir, nourriture, santé, scolarisation des enfants. Vraiment, rien ne va. Les propriétaires aussi nous menacent déjà, puisque nous avons des difficultés à assurer les loyers, après le payement des 6 mois d’avance que nous a octroyés le Hcr. Beaucoup d’enfants souffrent de la malnutrition. Moi, j’ai même un enfant de 14 ans qui, aujourd’hui, a de sérieux problèmes d’yeux, à la suite d’une bagarre avec un camarade d’école. Je ne sais pas quoi faire, faute de moyens. J’ai déjà sollicité plusieurs fois l’assistance de Caritas sur son cas, en vain. Des promesses et rien que des promesses. Je demande aux grandes femmes de ce pays de venir en aide à leurs sœurs togolaises qui vivent chez eux. Nous n’avons pas choisi d’être refugiées. Ce sont les circonstances de la vie. Moi, j’ai fait une formation en secrétariat et mon statut non encore régularisé. Ce qui m’empêche de trouver du travail ici au Bénin. Je préfère même aller ailleurs. Que le Hcr nous aide à trouver refuge dans un autre pays. »

Propos recueillis par Christian TCHANOU

Hommage à Bluv: Le groupe All Baxx célèbre dignement la mémoire de Léonid Bento

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Les membres du groupe All Baxx après leur premier passage, remerciant le DG SOBEMAP, Soumanou Toléba, pour son soutien.Le spectacle entrant dans le cadre du lancement du nouvel opus et des hommages à Léonid Bento alias Bluv a été donné, comme prévu, samedi dernier au théâtre de verdure du Hall des Arts. L’ancien ministre Soumanou Toléba, actuellement directeur général de la Sobemap, ne s’est pas fait conter l’événement.

En levée du rideau, une avalanche d’artistes musiciens ont pris d’assaut la scène, avec à la clé, trois animateurs de langues locales, tous fanatiques de la comédie. L’objectif de cette grande soirée entièrement dédiée à Bluv était d’égayer la foule ayant effectué le déplacement du théâtre de verdure, ensuite soutenir, par ailleurs, la petite famille de l’illustre disparu. Léonid Bento, cet influent membre du groupe All Baxx,  a donc reçu un hommage digne du nom de ses collègues Ziki, Cool Dady et Sweet Glory. Parmi la colonie d’artistes venus prendre part à la célébration : Radama Z, Nelly, Fanny Sèna et la surprise de la soirée a été Merveille du groupe Apouké connu sous le pseudonyme de Yémandja-le-messager. A son irruption sur la scène, la surprise de la foule. Cris, ovations et chuchotements en disaient longs sur l’apparition presque extraordinaire de cette valeur de la musique béninoise qui a longtemps gardé le lit, et qui était même considérée comme irrécupérable par certains. Le clou de la cérémonie a été l’entrée sur scène du groupe All Baxx impatiemment attendu par le public. Le trio composé de Ziki, Sweet Glory et Cool Dady a été chaleureusement accueilli par la foule. Admirablement vêtus, les membres du groupe ont d’abord promené le public à travers le répertoire enrichi des anciens morceaux qui les ont révélés. Ensuite, ils ont procédé à l’exécution intégrale des morceaux du nouvel opus. Et avant que les chaises ne se vident, l’ancien ministre Toléba a effectué un geste symbolique de soutien en achetant l’album à cent mille francs Cfa.

Teddy GANDIGBE

Célébration du 70ème anniversaire de l’indépendance du Liban: Amical FC de Sikècodji remporte le match de gala devant l’équipe de la communauté libanaise

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SPort1Le Liban célèbre le 70ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Pour marquer les festivités de cette année, l’union libanaise culturelle mondiale (Ulcm-Bénin), section Bénin a initié un match de gala qui s’est joué ce dimanche sur le terrain du Bénin Marina Hôtel. Cette rencontre a opposé l’équipe de la communauté libanaise à Amical Fc de Sikècodji. Bien animée, elle a connu la victoire des Béninois après les épreuves fatidiques de tirs au but. Car à la fin du temps réglementaire, les deux équipes se tenaient à égalité (o-o). De quoi donner la joie au capitaine d’Amical Fc, Firmin Gbègan. « Je suis très émus. Je voudrais remercier mes coéquipiers qui ont su tenir jusqu’au bout malgré que notre effectif a été réduit. Aussi, je félicite la communauté libanaise qui par cette initiative vient de montrer combien elle a des liens fraternels très avancés avec notre pays », a-t-il conclu. Selon, le président de l’ULCM, Hajal Massad, ce n’est pas la victoire d’une équipe sur l’autre qui importe. Ce qui importe, c’est bien la victoire de nos deux peuples. « Nous avons organisé ce match pour resserrer les liens de coopération et de fraternité qui nous lient à ce pays, le Bénin qui nous a accueilli », a-t-il laissé entendre avant de féliciter tout de même les vainqueurs de cette rencontre. La cérémonie a été rehaussée par la présence du ministre des Affaires étrangères, Nassirou Bako Arifari qui n’a pas manqué de dire sa joie et celle du peuple béninois que des communautés étrangères, dont celle libanaise, sont fières d’être sur le sol béninois. D’ailleurs, le président de la communauté libanaise, Hajal Massad a profité de ce créneau pour inviter le peuple béninois à toujours garder intact sa solidarité nationale. En prélude à cette confrontation qui a été suivie de la remise des distinctions aux meilleurs équipes, le public a eu droit à une prestation des enfants qui ont, eux aussi, participé à la fête avec un match qui s’est aussi soldé par un nul vierge 0 but partout.

Anselme HOUENOUKPO

2ème journée du tournoi de l’Ufoa Groupe A: Les Ecureuils rongent les Black stars

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SportLes Ecureuils du Bénin ont fait forte sensation samedi en battant les Blacks Stars du Ghana par le score de 1 but à 0. L’unique but ayant été l’œuvre de Cédric Coréa sur pénalty. Cette victoire place le Bénin en bonne position qui occupe désormais la première place du groupe A en compagnie du Burkina Faso qui a aussi battu la Sierra Leone par le même score. Les deux équipes ont donc 4 points suivis du Ghana (3 points) et de la Sierre Leone (0 point). La troisième et dernière journée qui commence aujourd’hui opposera dans le groupe A, le Bénin au petit poucet du groupe, la Sierre Leone et les Etalons aux Black Stars. Un tour décisif qui pourra propulser les poulains d’Eustache d’Almeida et de Moussa Latoundji en finale de la compétition.

Rastel DAN (stag)

Décision DCC 13-124: La Cour constitutionnelle donne raison à Prince Agbodjan

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La Cour constitutionnelle vient de déclarer recevable, une requête de   Serge Roberto Prince Agbodjan portant correction d’une erreur matérielle sur la décision DCC 13-124 du 12 Septembre 2013, relative au projet de la révision de la constitution.  Lire ci-après l’intégralité de la décision.

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Rastel DAN (Stag)

Annonce d’extension en Mars des lignes aériennes turques au Bénin: Le Pdg de Turkish Airlines décidé à respecter ses engagements vis-à-vis de Yayi

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la d+®l+®gation des journalistes b+®ninois lors de la visiteLa délégation des journalistes béninois en séjour en Istanbul dans le cadre d’un voyage «Découverte de la Turquie» organisé par la compagnie Turkish Airlines sont à l’honneur. Visite guidée du siège mondial de la compagnie dans ses différents compartiments et offres, échange à cœur ouvert sur les perspectives de cette compagnie et une annonce importante du Pdg de Turkish Airlines, la compagnie étend désormais sa destination au Bénin et va desservir la ligne Cotonou-Istanbul dès mars 2014. Cette annonce faite devant l’Ambassadeur du Bénin en Turquie a été l’occasion pour TemelKotil, Président directeur général, Turkish Airlines d’avouer que les formalités pour concrétiser cette ambition d’installation au Bénin sont presque terminée

«Le Bénin n’est pas n’importe quel pays. C’est un pays de transit et d’affaires. C’est la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest », Cette remarque faite par TemelKotil, Président directeur général, Turkish Airlines est le secret de tout son engagement à décider  d’inscrire la destination Bénin dans les lignes de sa compagnie, la première compagnie de l’Europe depuis les trois dernières années et la quatrième au monde avec plus de 1000 vols par jour effectués par ses 242 avions en direction de 199 destinations dans 104 pays. L’annonce d’extension des lignes Turkish Airlines a été faite ce mercredi à Istanbul par le Pdg de ladite compagnie à la délégation des journalistes béninois en voyage découverte en Turquie. Cette ambition d’installation de Turkish Airlines au Bénin fait partie de la nouvelle vision de la compagnie qui a décidé, après l’Europe, de prendre d’assaut l’Asie et l’Afrique, deux continents en plein développement. Selon TemelKotil qui promet de pratiquer un prix attractif et économique qui arrangera le passager béninois, l’ambition que nourrit sa compagnie qui souffle cette année, sa 80è bougie avec 19 milliards de dollars d’investissements et 20 mille employés dans le monde vise à tenirla promesse faite au chef de l’Etat, Boni Yayi qui avait reçu en audience le PDG de la compagnie, il y a quelques mois. A cette audience en effet, le président de la République avait demandé à la compagnie dont l’Etat turc détient 49% du capital et le secteur privé 51%, de s’installer aussi à Cotonou pour booster les liens de coopération entre la Turquie et le Bénin. C’est donc en satisfaction de cet engagement que la compagnie TurkishArlines va ouvrir ses portes au Bénin, a déclaré fierementTemelKotil en présence de l’ambassadeur du Bénin près la Turquie, Moïse Kérékou. Pour l’Ambassadeur en effet, cette décision d’installation de Turkish Airlines aura un impact très important pour la jeune coopération turco-béninoise surtout sur le plan économique. Convaincu de la puissance économique de la Turquie en l’Europe et du monde, Moise Kérékou  en remerciant le PdgTemelKotil pour cet engagement a lancé un appel aux hommes d’affaires et opérateurs économiques béninois à adopter la compagnie Turkish Airlines pour leur voyage à l’étranger. Car avoue savoir Kérékou fils, la compagnie Turkish Airlines est l’un des fleurons de cette prouesse turque.P+®l+®gie SOLOTE, Red-Chef ORTB-TV pose ici au si+¿ge de la compagnie
En séjour en Turquie, à l’initiative de la compagnie turquoise Turkish Airlines, la dizaine de  journalistes béninois qui séjournent en Turquie depuis le mardi 19 novembre a à découvrir Istanbul et Ankara, deux grandes villes de la Turquie pour y toucher du doigt les efforts de développement de ce pays partagé entre l’Europe et l’Asie. La délégation béninoise a eu l’occasion de visiter la basilique sainte Sophie construite au VIè siècle et transformée  par la suite en mosquée au XVè siècle avant d’être  muée depuis 1935 en musée. Après avoir découvert les ruines de ce bâtiment et ses belles mosaïques qui mobilisent plus de 4000 touristes par jour la délégation des journalistes béninois a  eu le privilège de  visiter non loin la basilique sainte Sophia, la mosquée bleue construite au XVIIè siècle.

Depuis Istanbul, Gérard AGOGNON

Edito : L’industrie ou rien

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logo journalIl n’y a pas d’alternative possible. Si nous voulons gagner la bataille du développement, nous devrons d’abord remporter celle de l’industrialisation. A tout prix.

Je vois déjà ceux qui n’y croient pas du tout. Comment croire qu’un petit pays pauvre et endetté comme le nôtre, dirigé comme une épicerie de village, pourrait prétendre à ces cieux ensoleillés en plein XXIème siècle ? Ce pessimisme rejoint celui de beaucoup d’entre nous qui voyons avec amertume l’archaïsme de nos universités, la crétinisation du leadership et l’indolence presque généralisée de l’intelligentsia. Chacun préfère s’enfermer dans ses petits salaires et ses grandes magouilles pour arrondir les fins de mois. Et plus j’y pense, plus je songe à Hegel, lui qui a écrit, comme bien d’autres avant et après lui : « Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline. Pour le comprendre, nous devons abandonner toutes nos façons de voir européennes… On ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde à l’humanité » (Raison dans l’histoire).

   Je ne dirai rien de ces propos inutilement péremptoires. Ils ne le méritent pas. Mais, ils rendent compte malheureusement de toutes ces armes psychologiques de l’abaissement qui ont fait du nègre ce qu’il est aujourd’hui : un être complexé et tourné vers les produits d’ailleurs.

        L’industrialisation veut au contraire des gens sûrs de leur culture et prêts à affronter la féroce concurrence extérieure. Ce que nous observons, c’est que même nos dirigeants n’évoquent ce sujet qu’au titre des formules magiques du changement et de la refondation. Elles permettent de bluffer un auditoire hilare et analphabète. Mais ici, les acquis de ces dernières décennies nous obligent à autre chose.

        Ils nous obligent à regarder ce qui s’est passé en Chine et en Inde pour que les produits technologiques de ces pays dits émergents inondent aujourd’hui nos marchés. Il s’est passé qu’ils ont cru d’abord qu’aucun développement ne passe par l’agriculture seule. Et que la seule voie qui puisse permettre à un Etat de sortir de l’ornière du sous-développement, c’est bien l’industrie.

 D’où la mise en place d’un système éducatif tourné vers la science. Et précisément vers le vol des technologies d’ailleurs qui sont alors adaptées. Ouvrons bien nos yeux. Il a fallu que l’Egypte pharaonique et sa science millénaire existassent pour alimenter la brillance de la Grèce Antique sous un certain Alexandre-le-Grand par exemple. Et il a fallu la même Grèce pour que la Rome Antique émergeât pour régenter l’Europe durant des siècles. Il a fallu l’Europe et l’Amérique pour que le Japon soit capable d’envoyer ses élites s’y faire former pour être capables après de fabriquer ses premières montres, ses premiers appareils électroniques et aujourd’hui d’être une vitrine de la technologie de pointe dans le monde.

        Le même phénomène se répète sous nos yeux depuis environ trois décennies avec l’Inde et la Chine qui se sont livrées massivement à la piraterie industrielle avant d’être capables par elles-mêmes de fabriquer leurs propres produits industriels. Mais avant, il a fallu investir massivement dans des universités scientifiques, créer des conditions incitatives pour les ingénieurs nationaux débauchés des universités, laboratoires et entreprises d’Amérique et d’Europe, faire du bricolage, se spécialiser en produits technologiques pour capter un segment de marché… Mais il a fallu aussi encourager l’innovation à tout prix. Non pas seulement l’innovation, mais surtout l’exploitation à bon escient des résultats de recherches. Il n’y a aucune industrialisation possible pour nos pays qui ne passe par ces voies déjà tracées. Mais elles supposent un engagement politique clair de chaque pays.

 « On ne développe pas, on se développe », aimait à rappeler le sage Joseph Ki-Zerbo. L’industrialisation ne se donnera jamais. Elle ne sera jamais le fruit d’un quelconque « transfert de technologies », sur le modèle de l’aide publique au développement. Elle ne sera qu’une conséquence directe d’une violente volonté d’arrachement née aux confins de nos déterminations individuelles et collectives.

        Mais attention. En luttant pour 300 000 ou 400 000 tonnes de coton, nous faisons bien. Mais le mal, c’est que cela se réalise au détriment de l’industrie qui n’occupe aujourd’hui que 8,5% du PIB. Une broutille.

Par Olivier ALLOCHEME

Vie des détenus au Bénin: Quand la prison devient un asile doré

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Au Bénin, la prison ne constitue pas pour tous ses pensionnaires un milieu à fuir. Faisant de la détention la règle et de la liberté l’exception, certains prisonniers usent de tous les moyens pour retourner derrière les barreaux après leur libération.

JCSylvestre Adoukonou scrute l’horizon d’un air bien vague. En pleine discussion cet après-midi du 20 août 2013 avec quelques locataires du quartier des hommes, ce pensionnaire de la prison civile de Cotonou d’une cinquantaine d’années, le menton assailli de barbes, y est en attente d’une nouvelle condamnation pour cause de vol de bétails. Après un précédent séjour de douze ans qui lui ont permis de se forger une renommée dans le plus grand pénitencier du pays avec ses 2102 prisonniers au 6 novembre 2013 dont 1972 hommes, 104 femmes et 26 mineurs, l’homme au visage marqué de cicatrices raciales y est de retour depuis environ treize mois. « Je ne peux pas m’adapter à la vie au dehors. Car, je ne supporte pas d’être traité comme un moins-que-rien à mon âge», confie ce récidiviste au corps frêle – les lèvres noircies par la cigarette- qui appartient au groupe de privilégiés. A ces derniers, révèle l’étude de l’Initiative africaine pour la sécurité humaine (ASHI) sur la justice criminelle au Bénin en 2009, «l’ancienneté dans la prison confère une certaine notoriété auprès des autres détenus et des autorités pénitentiaires. Ces détenus-ci vivent en véritables maîtres des lieux, établissent au sein de la prison leurs propres lois et fixent les redevances à payer par les détenus nouveaux ». A l’exception de la prison de haute sécurité d’Akpro-Missérété, aucune des huit autres maisons d’arrêt que compte le Bénin n’ignore ce phénomène de retours volontaires, aux dires du régisseur de la prison d’Abomey, le Major de gendarmerie Louis Houndonougbo et du directeur de l’organisation non gouvernementale Prisonniers sans frontières (PRSF-Bénin), Balbylas Gbaguidi. Pour ce militant des droits des prisonniers, beaucoup de détenus ne supportent pas leur nouvelle vie après leur libération parce qu’ils n’ont plus ni où dormir, ni quoi faire comme activité surtout qu’en plus, certains proches les accusent d’avoir jeté l’opprobre sur leur famille avec leur emprisonnement. « Séjourner en prison, c’est comme causer du tort à sa famille et à sa société. Celui qui y va n’est donc plus accepté et devient un paria et est dépersonnalisé », explique à cet effet la socio-anthropologue Emilie Tingbé-Azalou de l’Université d’Abomey-Calavi. « Ils choisissent de commettre volontairement et en flagrant délit de nouveaux forfaits dans le but de retourner en prison où certains confient même leurs bagages à d’autres détenus en promettant de revenir», renchérit Balbylas Gbaguidi. Ces propos sont confirmés par le régisseur de la prison civile de Cotonou. « …les détenus reviennent très souvent quand ils sont libérés », révèle ainsi le capitaine Salifou Worou qui note une stabilité de l’effectif des détenus mais surtout des personnes en détention. « Ce sont les mêmes qui sont dans la maison d’arrêt », confie-t-il. Pour exemple, raconte-t-il, « nous avons libéré un détenu récemment. Deux mois après, nous avons été informés qu’il est de nouveau incarcéré à la maison d’arrêt d’Abomey. C’est souvent ce qui arrive. Le taux de retour des détenus dans les maisons d’arrêt est élevé », se désole-t-il. Or, à en croire Me Paul KatoAtita du Barreau de Cotonou, « le code de procédure pénale dit que la détention est l’exception et la liberté la règle ». Ces cas de retours volontaires en prison ne font pas encore l’objet de statistiques officielles. Cependant, les raisons qui justifient leur persistance ne sont pas inconnues.

Entre perte de repères et fuite de responsabilité

Le retour volontaire en prison de certains détenus n’est pas le fruit du hasard, aux dires de ces derniers et des militants de leurs droits. « Dans notre pays, les prisonniers sont confrontés à un sérieux problème de réinsertion une fois sortis de prison. Ils sont abandonnés à eux-mêmes et ne savent plus à quel saint se vouer. Alors que les plus chanceux qui bénéficient de soutien familial ou de structures non gouvernementales, parviennent à refaire leur vie », fait remarquer Dominique Sounou de Dispensaire Ami des Prisonniers et des Indigents (DAPI-Bénin), une organisation qui s’investit depuis sa création le 21 janvier 2001 dans l’assistance aux prisonniers. « Après avoir passé plus de dix ans ici en prison, j’ai eu le sentiment de ne plus rien maîtriser dehors parce que la société a profondément changé. J’ai compris qu’avec les difficultés économiques et le manque de soutiens moral et financier, je n’avais plus d’avenir. Je n’ai pas appris un métier pour en espérer vivre. Je ne peux plus fonder une famille comme je le désire. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de tout faire pour revenir ici où je peux gagner un peu d’argent sans mendier», expose dans un français approximatif, Abdoulaye Missiliou. « Nos maisons d’arrêt regorgent de gens qui ploient dans l’oisiveté la plupart du temps au cours de leur détention, ce qui les prédispose à ne pas supporter la vie hors de la prison après une longue période de détention », confie pour sa part Balbylas Gbaguidi de PRSF-Bénin. Or, note-t-il, l’article 23 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) dispose : « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ». Selon le Dr Amélie Tingbé-Azalou, les stigmatisations dont souffrent les détenus au sein de la société béninoise ne sont pas étrangères à cette situation. « Si des gens décident volontairement de retourner en prison au détriment de la liberté qu’on leur offre, c’est donc pour fuir le regard malveillant des autres, le regard plein de préjugés de la société qui refuse leur réinsertion professionnelle en exigeant un casier judiciaire vierge ou en menant des enquêtes de moralité favorables avant l’accès à un emploi. En prison où ils ont développé de nouvelles fréquentations et de nouvelles amitiés, ils se sentent mieux parce qu’ils vivent dans le monde de leurs semblables », confie-t-elle. Pour le président de l’ONG ALCRER, Martin Assogba cependant, la cause de ce ‘’retour volontaire’’est ailleurs. « Ces gens refusent d’assumer leur responsabilité sociale. Ils fuient les charges qui les attendent dans leurs familles et dans la société. C’est de la fainéantise. En prison, ils ne fournissent aucun effort et sont à la charge de l’Etat qui leur octroie gratuitement le dortoir, la nourriture, les médicaments etc. », dénonce d’une voix courroucée ce militant des droits humains qui y voit un acte d’irresponsabilité à décourager. Ainsi, tenaillés par la hantise de lendemains incertains et le manque de soutiens familial et étatique, des centaines de détenus décident de braver la surpopulation carcérale estimée à plus de 100% dans les prisons du Bénin, les maladies dont les plus récurrentes demeurent le paludisme, le VIH-SIDA, les maladies diarrhéiques, les hypertensions artérielles ainsi que l’isolement entre les murs de la prison pour « l’eldorado » que constitue désormais, à leurs yeux, la prison. Cette situation inédite de « fuite » de la liberté d’aller et de venir hors des maisons d’arrêt pour l’isolement derrière les barreaux, ne laisse pas indifférents les acteurs de l’univers carcéral au Bénin. Ils s’affairent par diverses initiatives à trouver des solutions susceptibles de mettre fin à cet exode des anciens détenus vers les prisons.

Donner un visage humain à la prison

Diverses approches de solutions sont préconisées pour favoriser la baisse du taux de retours dans les prisons du Bénin. « Si les prisonniers ne sont plus laissés pour compte durant leur détention et sont formés à des métiers tels que la menuiserie, la mécanique, la couture, la coiffure…et que les mesures d’accompagnement prévues par l’ordonnance 69-14 pour l’insertion professionnelle des détenus sont appliquées, ils auront moins de difficultés une fois libérés pour s’insérer sur les plans social et professionnel. Ils n’auront plus le souci de retourner en prison», soutient Balbylas Gbaguidi. Car, note-il, les règles minima pour le traitement des détenus des Nations Unies recommandent qu’ «…il faut fournir aux détenus un travail productif suffisant pour les occuper pendant la durée normale d’une journée de travail. Ce travail doit être, dans la mesure du possible, de nature à maintenir ou à augmenter leur capacité de gagner honnêtement leur vie après la libération. Il faut donner une formation professionnelle utile aux détenus qui sont à même d’en profiter et particulièrement les jeunes ». A défaut, déplore le directeur de PRSF-Bénin, «on va dans nos prisons pour accroître ses vices et devenir de meilleurs divorcés sociaux et non pour se rééduquer en vue de devenir des citoyens de type nouveau ». Pour le Dr Amélia Tingbé-Azalou, il importe de développer au sein de la société béninoise une nouvelle perception de la prison et du prisonnier en vue de mettre fin aux stigmatisations et favoriser leur pleine intégration au sein de la société. C’est dans cette dynamique que « nous avons fait de la formation et du suivi des prisonniers un axe prioritaire de nos actions », explique Dominique Sounou de DAPI-Bénin.

De son côté, l’Etat n’est pas en marge de cette dynamique, selon les autorités de la Direction de l’administration pénitentiaire et de l’assistance sociale (DAPAS), structure chargée, aux termes de l’article 47 du décret portant attribution, organisation et fonctionnement du Ministère de la justice, de la Législation et des Droits de l’Homme, « d’assurer les bonnes conditions de vie aux personnes détenues dans les prisons, de les suivre durant l’exécution de leurs peines, de préparer leur retour à la liberté et de favoriser leur réinsertion sociale et professionnelle ». Aussi, pour l’atteinte de ces objectifs, la directrice de la DAPAS, Marie-Madeleine Domingo-Adjalian préconise-t-elle d’«installer assez d’ateliers pour occuper les prisonniers et rendre obligatoire le choix d’une activité au sein de la prison civile pour éviter l’oisiveté et préparer réellement la réinsertion de tous les prisonniers et diminuer ainsi le taux de récidive ». Une telle mesure aura pour effet, selon la DAPAS, d’inclure les détenus majeurs qui vivent dans une oisiveté absolue pendant que les mineurs s’affairent dans les ateliers déjà installés dans les prisons du pays. Dans l’attente de voir ces initiatives offrir un visage plus humain aux maisons d’arrêt du Bénin, le détenu Abdoulaye Missiliou –les yeux plongés dans son coran- fait des paroles d’Allah ses plus fidèles alliées dans son aventure carcérale…solitaire.

Jean-Claude DOSSA