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Tout porte à croire que la sortie médiatique des opposants lundi dernier à Azalai Hôtel à Cotonou laisse transparaître une certaine inquiétude quant au sort réservé à eux pour la bataille des législatives qui s’annonce. D’aucuns soupçonnent même qu’ils chercheraient une bouée de sauvetage derrière les polémiques qui enflent davantage autour du Code électoral, notamment en ce qui concerne le fameux article 242. Tous réclament sa relecture urgente, mais il est à s’étonner d’une telle demande qui se révèle être contraire aux normes communautaires (Cédéao) qu’ils auraient invoquées si la mouvance prenait l’initiative d’une telle relecture. Cette demande a d’ailleurs peu de chance de prospérer, étant entendu que le dépôt des dossiers de candidatures aux législatives s’ouvre dès ce jeudi 21 février. Certains observateurs en finissent même pas déduire qu’il se pourrait bien que c’est parce que les dossiers de mise en conformité de leurs partis connaissent des difficultés, ou qu’ils n’auraient pas payé leurs impôts, qu’ils agitent cette idée. Si ce n’est pas cela, ça y ressemble.
Progressiste et Républicain prouvent leur existence légale
Contrairement aux déclarations des forces politiques de l’opposition, lundi dernier, lors de leur sortie médiatique laissant croire que « conformément à la charte des partis en vigueur, aucun parti de la mouvance présidentielle n’est à jour et ne pourrait participer aux législatives », il y a des preuves, selon le camp au pouvoir, sur l’existence légale des partis progressiste et républicain. A le croire, il faut d’abord relever que les formalités de mise en conformité sont bien différentes de celles de la déclaration de constitution. Et en ce qui concerne progressistes et républicains, il s’agissait bien donc des dossiers de création et ils ont pris en compte les observations du ministère de l’Intérieur pour mettre leurs dossiers aux normes.
Le camp Talon fait aussi remarquer que dans un premier temps, des anomalies ont été notifiées aux 10 requérants, toutes tendances confondues, dont l’Union progressiste et le Bloc républicain, les deux grands partis de la mouvance. D’où l’objectivité et la légalité qui se notent dans la conduite du processus. Et si les partis de la mouvance aussi n’avaient pas fait diligence, ils seraient passés à la trappe. « C’est une diligence doit être interprétée comme une preuve de bonne organisation au sein de ces formations politiques au pouvoir », vante l’entourage de Talon qui exhorte les mécontents à exprimer leur colère devant les juridictions; un comportement attendu de tout démocrate.
Le quitus fiscal tient opposants et ‘’mouvanciers’’ en respect
Pièce essentielle du dossier de candidatures aux législatives, le quitus fiscal fait beaucoup parler de lui ces jours-ci. Dans les débats, lors des sorties des partis tant de la mouvance que de l’opposition, ce précieux sésame a une place de choix dans les interventions. Pour plus d’un Béninois, c’est une réforme salutaire pour rendre justice au peuple. En effet, les informations donnent à comprendre que bon nombre d’acteurs politiques n’étaient pas de bons payeurs d’impôts, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance présidentielle. Dans les couloirs de la direction générale des Impôts, on perçoit aisément le branle-bas des demandeurs. On voit comment le travail est rigoureusement fait et, surtout, on voit comment la loi oblige ceux qui aspirent à se faire élire, à montrer qu’ils sont de bons citoyens. Résultat, la direction générale des Impôts récupère d’importantes ressources qu’elle n’aurait peut-être pas obtenues s’il n’y avait pas cette obligation de quitus fiscal. On peut donc, avec certitude, applaudir cette réforme et remercier ceux qui l’ont inspirée et votée. Bien évidemment, même si cette réforme se retourne contre eux et les oblige à donner le bon exemple, les députés du Bmp qui ont voté cette loi n’ont fait que rendre justice à un peuple longtemps bluffé par ses élites et la classe politique. Car, si les commerçants, les artisans, les ouvriers, etc. paient leurs impôts, les acteurs politiques doivent en faire de même, même s’ils sont mécontents et insinuent que cela recouvre des non-dits. Ils doivent payer comme tout le monde.
Christian TCHANOU et Yannick SOMALON