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Le triomphe de la vérité

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Polémique autour du code électoral:  Mgr Ganyè  fait une demande à Patrice Talon  


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Antoine Ganyé et Patrice Talon

 A  la faveur du colloque  récemment organisé par le clergé catholique béninois sur le code électoral modifié, qui suscite toujours de polémique, l’émérite Mgr Antoine Ganyè s’est adressé à cœur ouvert au président Patrice  Talon. « Le chef de l’Etat doit être au courant de la faim que nous portons  dans  le ventre, concernant le code électoral. Nous avons faim encore… »  a-t-il laissé entendre devant un parterre de personnalités ayant pris part aux travaux. Lire ci-après l’intégralité de son message à Patrice Talon.

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« Je salue chaque composante de cette assemblée. Je félicite vraiment l’assemblée. Je ne savais pas qu’elle était si imposante. C’est maintenant que je vois l’ampleur de ce que nous représentons dans la salle.  Je ne voulais pas prendre la parole dans cette circonstance. Mais on a insisté. Si je commets des péchés, j’en commets toujours, pardonnez-moi. Il y a quelque chose qui me fait de la peine. Ce qui me fait de la peine, c’est le président de la République. Il a  quand même fait des choses magnanimes. Mais il reste une chose. Et c’est très important. On n’est pas des opposants. Non. Nous savons qu’il veut le bien du pays, le bien de chaque béninois. Mais il faut qu’il sache, je crois que compte rendu lui sera fait ; il faut qu’il sache qu’on a plutôt l’impression qu’il aime un pays sans aimer ses habitants. C’est mon impression, et c’est ça qui me fait beaucoup de peine. Il se donne comme il aime. Il a consolidé des choses  dans notre pays, les routes, l’eau à boire, la lumière et autre chose, mais selon ce que nous entendons, tout ça, c’est la charpente du pays. Pour les gens, ce qu’il aime est la charpente, mais ceux que cette charpente abrite ne sont pas aimés. Alors, il faut que quelqu’un puisse le lui dire. C’est en ami qu’on lui dit ça, parce que notre vivre ensemble  dépend aussi de cette histoire qu’on appelle code électoral. Vivre ensemble et code électoral se donnent la main. Vous savez comment ils se donnent la main ? Parce que le code électoral est là-bas au niveau des grands, mais nous devons nous prendre la main. Et s’ils nous tendaient la main, comme nous leur tendons la main,  et c’est ce que j’appellerais  vivre ensemble. Autrement, ils disent quelque chose à leur niveau, nous sommes également ici entrain de dire quelque chose à notre niveau. Comment alors, allons-nous rencontrer  pour nous serrer la main ? C’est important. Quand est-ce qu’on va se voir ? Et ceci pour dire, on s’est réuni, voici ce que nous avons dit. Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ? C’est ça le vivre ensemble. C’est pourquoi, je m’en vais dire qu’après tous les travaux là, les organisateurs de ce colloque, puissent rencontrer le chef de l’Etat.  Il faut le faire pour lui décrire un peu l’ambiance que nous avons  vécue ce matin et le nombre de personnalités ici présentes. Ce ne sont pas des vas-nu pieds. Ce sont des gens responsables ayant abandonné leur programme pour être ici. Nous ne pouvons pas faire ça sans que le chef de l’Etat le sache. Et si les religieux  ont organisé cette rencontre, Mr le président, c’est à cause de tout ce qu’ils entendent au niveau du code électoral. Ils se sentent aussi concernés et œuvrent pour que cela n’engendre pas des difficultés, des insurrections et autres. Nous avons vraiment pu choisir des gens au sommet pour en débattre. Et ils nous ont éclairés. Nous avons été éclairés, mais les inquiétudes, Mr le président demeurent. Le souhait de l’assemblée, c’est que Mr le président, vous fassiez quelque chose de magnanime et de formidable pour que ce code électoral ne suscite pas  des bagarres dans notre pays, parce que nous sommes en train de soupçonner cela. C’est pourquoi, respectueusement, nous avons organisé ce colloque et nous vous remercions d’ailleurs Mr le Chef de l’Etat, parce qu’il y a des pays où on interdit des réunions comme ça. Mais vous l’avez autorisée. L’Assemblée vous en remercie, mais elle nous fait dire qu’elle reste sur sa faim. Elle est encore sur sa faim. Elle n’est pas tout à fait satisfaite. Je crois que le chef de l’Etat doit être au courant de la faim que nous portons  dans  le ventre, concernant le code électoral. Nous avons faim encore.

Merci à tout le monde. »  

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