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Le triomphe de la vérité

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Deuxième jour du procès sur l’affaire Dangnivo: Troublantes révélations de Claude Alofa contre le régime Yayi


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Claude Alofa netLa cour d’appel de Cotonou était noire de monde hier mardi 10 novembre 2015 à l’occasion de la comparution du sieur Claude Alofa, présumé coupable dans l’assassinat de l’ancien fonctionnaire du Ministère des finances, Pierre Urbain Dagnivo. A ce deuxième jour du procès, il a rejeté en bloc sa culpabilité et dénoncé le complot ourdi contre sa personne par de hauts responsables des forces armés béninoises, des ministres et autres

L’affaire relative à l’assassinat de Pierre Urbain Dagnivo prend une autre tournure. « L’heure de la vérité a sonné et je vais tout dire », a laissé entendre le présumé coupable au début de l’interrogatoire au cours duquel il a sorti une version des faits totalement contraire à ce que tout le monde connait. En effet, après que le président du tribunal a fait le point de la dernière décision rendue au sujet de cette affaire et que la lecture et le rappel des faits ont été faits, il a invité le sieur CodjoAlofa à la barre. C’est le début de l’interrogatoire et des révélations. « Je n’ai jamais connu le sieur Pierre Urbain Dagnivo. J’ai été arrêté le 16 et le 17, on m’accuse d’avoir assassiné quelqu’un que je ne connais pas. Je vous assure que c’est un coup de théâtre », a-t-il notifié au début de l’interrogatoire. « Le commissaire Aledji m’a demandé d’avouer avoir assassiné Dagnivo contre 25.000.000 de francs CFA. Il m’a dit que si jen’avoue pas, on va attacher des briques à mon coup et me jeter à la mer…. Dans ma cellule, un gendarme du nom de Hounkpèvi s’est mis à tirer entre mes cuisses à balles réelles…. ‘’Si tu n’avoues pas, on te tue….’’, a-t-il menacé. Après, on m’amène dans le bureau du commissaire Alédji, on m’a sorti après du bureau, on me dépose à côté d’une baraque, et on sort des armes et des munitions, et ils se disaient, on va l’achever…Ensuite, on m’envoie dans une cellule où il y a deux détenus. L’un me dit qu’il s’appelle Alladé et que nous sommes les mêmes. Il fait le trafic de drogue en complicité avec les forces de l’ordre. Il me dit que si j’accepte les faits, on dira que c’est du trafic de drogue et après on va nous lâcher et nous serons riches. J’ai refusé », a ajouté le présumé assassin. Et, comme pour expliquer la technique a lui proposée par le détenu Alladé, il déclare : « Voici ce que tu dis: « Que Dangnivo t’a demandé d’assassiner deux personnes, et il ne t’a pas payé et toi même tu l’as abattu. …Et si on me demande où se trouve le corps? On n’a pas prévu ça : on va l’enterrer derrière ta maison…Sinon tu vas mourir hein… ». Après ces déclarations, le président du tribunal lui repose la question : « Tu as reconnu avoir tué Dangnivo le 7 octobre 2010 dans ta déposition ? ». Et à CodjoCossiAlofa de répondre : « Oui, après des menaces de mort ». Quand à la question qui cherche à comprendre le pourquoi on a retrouvé le corps de Dangnivo derrière sa maison, le présumé assassin répond : « Posez la question au commissaire et à ses deux complices. » « On a retrouvé un couteau chez toi ». Réponse : « On trouve toujours de couteau dans une maison », a-t-il laissé entendre l’air détendu.

Il est important de signaler que la présidence du tribunal a été assurée par Me Félix Dossa, avec ses deux assesseurs, Saturnin Avognon et Jacques Hounsou. Le ministère public est assuré par Me Gilles Modeste Sodonon et les avocats du présumé assassin sont Me Joseph Djogbénou et Me Brice Houssou.

Quelques propos des personnalités cité par Codjo Cossi Alofa

Propos de Prince Alédji relaté par Alofa à la barre.

« Si tu n’endosses pas la responsabilité du crime contre 25.000.000 F Cfa, je vais te ligoter et te jeter dans la mer. Je te ferai ainsi ce que je n’ai pas pu faire à HamaniTidjani. Il ne me reste que deux ans pour aller à la retraite »..

 

Propos du Général Sèmègan relaté par Alofa à la barre

« Je suis le patron de tous les gendarmes, si tu endosses la responsabilité du crime, les gendarmes ne te feront rien en prison ».

 

Propos de l’ancien ministre de la justice Grégoire Akofodji relaté par Alofa à la barre

« Je suis le ministre de la justice. Si tu endosses la responsabilité du crime, je te ferai libérer après trois mois de prison et tu auras tes 25.000.000FCfa ».

Yannick SOMALON

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