Visits: 2
Ambiance inhabituelle ce mardi 03 novembre 2015, dans la matinée, à la Cour d’appel de Cotonou. Tout donnait l’air du procès d’un des bandits les plus redoutables de la planète. Deux blindés positionnés de part et d’autre tenaient en respect la grande foule de sympathisants de Dangnivo qui ont fait le déplacement. Les deux prévenus, à savoir, Codjo Alofa, charlatan, présumé assassin du cadre du Ministère de l’Economie et des Finances et Donatien Amoussou ont été débarqués sur les lieux par ces deux chars blindés sous une forte et impressionnante escorte militaire. Claude Alofa, visage cagoulé, portait un tee-shirt rouge à liseré blanc et était surveillé comme de l’huile sur le feu par une trentaine de soldats baraqués et lourdement armés.
Le procès tant annoncé sur l’affaire Pierre Urbain Dangnivo démarrait ainsi hier. Mais il n’a pas trop duré pour cette première journée. Ouverte à 9h35, l’audience a connu une première suspension au bout d’une cinquantaine de minutes. Une deuxième suspension est intervenue une trentaine de minutes après avant que le procureur général, Gilles Sodonon, ne décide d’un renvoi au 10 novembre prochain. Et ceci, sur la demande de la partie civile et de la défense pour avoir accès à certaines pièces constitutives du dossier.
Plusieurs questions trottent toujours dans les têtes : le procès qui s’ouvre ainsi permettra-t-il enfin de savoir ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 17 août 2010 où Pierre Urbain Dangnivo, cadre du Ministère de l’Economie et des Finances, a mystérieusement disparu ? Le sieur Claude Alofa est-il le vrai assassin ou un bouc émissaire ? Le corps alors exhumé est-il réellement celui de Dangnivo ? De toutes les façons, le dénouement de ce procès avant la très prochaine fin du règne de Boni Yayi contribuera à laver son honneur auprès de tous ceux qui continuent de soupçonner son implication dans la triste disparition de ce cadre émérite du Bénin.
Wandji A.