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Les fêtes de fin d’année sont finies. Mais elles laissent déjà des séquelles. Les produits achetés à grands frais et destinés à la vente n’ont pas pu être écoulés pour cause de mévente.Une situation déconcertante qui place les commerçantes au cœur d’un véritable problème financier.

« Cette année a été spéciale. Je n’ai rien vendu ». C’est le cri de détresse de dame Rose, revendeuse de boissons et de friandises à Cotonou. Devant son étalage rempli de bouteilles de whisky et autres liqueurs, elle explique avoir « liquidé certains » qui n’étaient plus consommables. « Certains biscuits emportés n’étaient plus consommables à cause de la chaleur et du bocal dans lequel ils étaient stockés. J’ai dû les offrir aux enfants », a-t-elle confié. Aussi, continue-t-elle, il faut concevoir les cas de pertes de bouteilles car plusieurs d’entre elles se sont cassées lors du transport et de l’étalage. Un véritable travail a donc été fait au niveau de son étalage qui, en décembre 2016, contenait 75 bouteilles dont 50 de whisky et 25 de friandises. Si le prix d’achat avoisine 300.000FCFA, la revendeuse se désole de n’avoir même pas pu réunir la moitié de ce prix, à cette date. Et pour éviter que les produits ne soient enfin destinés à la poubelle, ils sont offerts aux amis ou servis lors des fêtes. En faisant le bilan de ses produits avant le dernier ravitaillement, Rose révèle n’avoir vendu qu’une trentaine de bouteilles avec à la clé, une quinzaine de bouteilles offertes ou détruites. « C’est décevant de faire des achats et d’être contraint de consommer soi-même les produits destinés pour la vente », a-t-elle affirmé. Cette même désolation a aussi animé Laétitia Sessi, qui a vidé une bonne partie de son étalage. Certains produits de conserve et embouteillés,destinés à être vendus, ont été attaqués par les rongeurs, les fourmis, ou sont proches de leur date de péremption. « J’ai perdu une bonne partie de mes marchandises parce que les gens ne viennent pas acheter. Certains produits sont même déjà inconsommables et il faut bien les jeter pour ne pas vendre du n’importe quoi aux clients », a-t-elle précisé. Si Laetitia a pris les précautions pour « rajeunir » son magasin en achetant de nouveaux produits, Amina en a fait de même. Propriétaire d’un stand de vente de jouets pour la Noel, elle se désole être contrainte de se libérer de certains gadgets pris à grand frais. « Nous n’avons rien vendu pour cette fête. Les jouets se cassent et s’abiment et je suis obligée de les mettre à la poubelle », a-t-elle confié. Comme elle, les commerçantes et revendeuses se plaignent de la mévente qui secoue les magasins et boutiques destinés à servir les populations en produits consommables ou non. Une situation qui entraine de sérieuses répercussions sur les produits et aussi de grosses pertes financières pour les commerçantes.

Rastel DAN