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Le triomphe de la vérité

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Edito: La théorie du complot


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logoL’idée d’un complot se met en place à une vitesse de croisière. Désormais, ce n’est plus Michel Adjaka seul qui se plaint du calendrier électoral. Il y a eu également Marie-Elise Gbèdo qui a formulé un recours devant la Cour Constitutionnelle, le 7 octobre dernier, afin que les sept sages enjoignent à la CENA de fixer la date de dépôt de la déclaration de candidature du 28 au 30 décembre 2015.
Ce mardi 20 octobre, le quotidien Le Matinal n’y est pas allé par mille chemins pour titrer : « Présidentielles 2016 : Le plan secret de Yayi, Holo et Tiando ». Et en fait de plan, le signataire de l’article met en lumière ce que le président de l’UNAMAB avait déjà laissé entendre fin septembre lorsqu’il passait sur l’émission Zone Franche de Canal 3.
Pour le signataire de l’article, citant l’article 68 du code électoral, le corps électoral devait être convoqué quatre-vingt dix (90) jours avant la fin du mandat en cours. En convoquant le corps électoral depuis quelques mois, et ce pour le 28 février prochain, Boni Yayi a semble-t-il créé un précédent dont il entend profiter. Car, dans le même sillage des violations du code électoral, la CENA a fixé les déclarations de candidatures du 09 au 12 janvier, soit moins de 45 jours à partir de la date du scrutin. C’est contraire à l’article 339 du code électoral qui impose que cette formalité se fasse « 45 jours au moins » avant la date fixée pour le démarrage de la campagne électorale à la Céna. La campagne ayant été fixée au 12 février 2016, le dépôt de candidatures devrait forcément prendre fin le 30 décembre 2015.
C’est qu’en réalité cette date butoir du 30 décembre invalide définitivement une candidature, celle du ministre Komi Koutché, qui n’aurait pas en ce moment-là, réuni le critère même de 39 ans plus un jour, retenu par la décision Dcc 15-156 du 16 juillet 2015 rendue par la Cour Constitutionnelle. Même si quelques convives de la Cour nous avaient fait comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une jurisprudence à prendre en compte, personne n’a cru à cette légende. De toute évidence, Théodore Holo et les siens n’ont fait circuler cette ineptie juridique que pour calmer la fureur populaire. Le jour vient où ils vont nous surprendre tous.
J’entends encore le président de l’UNAMAB nous avertir : « Il y a une manœuvre en cours ». Et d’ajouter : « J’ai l’impression que la Cour a déjà une idée de celui qui sera président de la République. Si vous violez des textes qui sont clairs pour ouvrir la candidature à des gens qui ont trente-neuf ans plus un jour que vous considérez comme des gens qui ont quarante ans révolus, cela veut dire que vous savez où vous allez ».
Michel Adjaka a alors demandé au peuple de se mobiliser pour faire échec à ce plan, en créant un rapport de force défavorable au pouvoir.
Dans toutes ces réactions soupçonneuses, il y a deux certitudes. La première, c’est que la Cour n’avait pas à décider que l’âge de tout individu change au 1er janvier de chaque année. Elle aurait pu éviter toute suspicion en ne tordant pas directement le cou à la simple décence. La deuxième certitude, c’est que la CENA aurait dû simplement calmer le jeu, en respectant la loi qui fonde son existence même.
La théorie du complot qui a pris corps n’est donc pas basée sur de simples jeux d’esprit. Elle va prospérer jusqu’à la prochaine décision de la Cour sur le recours formulé par Marie-Elise Gbèdo. Curieusement, dans cette ambiance préélectorale déjà délétère, la Cour a en effet une seconde chance, si elle tient à laver son image noircie par sa décision incompréhensible. C’est une chance qu’elle a de dire enfin le droit pour anéantir toute la théorie du complot qui plane sur la transparence des prochaines élections.
Ce qui risque de se passer, si, une fois de plus, la Cour conforte la théorie du complot, c’est que l’appel lancé à la mobilisation par Michel Adjaka recevra un écho des plus favorables. A partir de là, ni la Cour ni personne d’autre ne maîtrisera ce qui pourrait advenir du fait des inepties de ceux qui sont précisément payés, nourris, logés, blanchis et véhiculés pour nous éviter le pire.

Par Olivier ALLOCHEME

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