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Le triomphe de la vérité

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Le Dr Eric Adja à propos de la distinction récente de trois pays africains, dont le Bénin: « La diaspora africaine apprécie fortement les efforts du Chef de l’Etat Boni Yayi »


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Eric Adja (1)L’Évènement Précis : Pouvez-vous nous parler de cette distinction ?

Dr. Eric ADJA : Le prix international de la Diaspora africaine a été présenté à l’occasion du deuxième Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, organisé par l’Assemblée générale des Nations Unies les 3 et 4 octobre 2013 à New York. Il s’agissait d’un rendez-vous international important, dans la lignée de la Conférence Rio+20 sur le développement durable et des discussions sur le calendrier de développement pour l’après-2015. Ce Dialogue de haut niveau a été l’occasion pour les Etats membres de discuter des moyens de maximiser les effets positifs des migrations, d’en réduire les effets négatifs et d’améliorer les conditions de vie des migrants. Différents publics étaient présents : des États membres, des observateurs et des représentants d’agences du système onusien, ainsi que des représentants d’ONG, d’organisations de la société civile et du secteur privé.
A cette occasion, à l’initiative d’Espace Afrique International, une organisation basée en Suisse, un certain nombre de représentants de la diaspora africaine ont annoncé le lancement de ce Prix annuel de la Diaspora africaine, dont l’objectif est d’encourager les efforts des Etats, institutions et personnalités qui se sont illustrés en matière de politiques et initiatives en faveur d’une meilleure implication des migrants et de la diaspora africaine au développement de leurs pays d’origine.

Pourquoi le Bénin a-t-il été distingué ?
Il s’agit d’un prix d’encouragement, donc destiné à encourager la vision, les dispositifs institutionnels et les efforts du président Boni Yayi et du Gouvernement du Bénin en matière de promotion des investissements et de l’engagement de la diaspora dans le développement socio-économique, la création d’entreprises et d’emplois dans le pays. En effet, la diaspora béninoise est numériquement moins importante que celle du Sénégal, du Mali ou d’autres pays, mais sa qualité, ses talents et son expertise sont reconnus en Afrique et dans le monde. Avant et après les indépendances et plus particulièrement à travers sa contribution à l’organisation de la Conférence des forces vives de la nation de février 1990, la diaspora béninoise joue un rôle incontestable dans la transformation sociale, économique et politique du pays. Ses apports humains et financiers aux projets de développement dans les communes sont nombreux et palpables, notamment la construction d’infrastructures scolaires, d’adduction d’eau et de production d’énergie, la création d’entreprises génératrices d’emplois et de richesses, etc. Cette contribution de la diaspora mérite donc d’être reconnue, félicitée et encouragée.
De son côté, à travers la mise en place de l’Agence nationale des migrations et des Béninois de l’extérieur (ANMBE) au sein du Ministère en charge des Affaires étrangères, l’appui à la création du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (HCBE), l’organisation du symposium international des Béninois de l’extérieur (SYBEX, 2007) et du prochain forum national de la diaspora (FONAD, prévue en décembre 2013 à Cotonou), le Gouvernement du Bénin a mis en place un certain nombre de mesures incitatives, dont l’une des plus originales est l’accueil depuis quelques années, de la « diaspora historique » en provenance des Antilles et des Caraïbes.
Par ailleurs, comme vous le savez, Cotonou abrite le siège de l’Observatoire international des transferts de fonds des migrants des 48 pays les Moins avancés (OITFM-PMA), que le Bénin m’a fait l’honneur de diriger. C’est en cette qualité que j’ai été invité à Genève pour présenter le dossier du Bénin et mettre en lumière les efforts des Gouvernements successifs de notre pays depuis le renouveau démocratique, en vue d’accorder à la diaspora béninoise la place qui lui revient dans l’édification de notre pays.

Selon vous, que devrait faire le Bénin pour améliorer sa politique envers la diaspora ?
Même si beaucoup reste à faire pour assurer un meilleur accueil et faciliter les investissements de la diaspora, je voudrais saluer les efforts du président Boni YAYI et de son Gouvernement, qui dans la continuité de ses prédécesseurs, essaie de faire de la diaspora, dite 6ème région de l’Afrique, la 78ème commune du Bénin, pour ce qui concerne la diaspora béninoise. Je voudrais également saluer les efforts de la diplomatie béninoise, qui continue, sous la houlette du ministre BAKO, à faire flotter haut le drapeau du Bénin, notamment auprès de nos communautés résidant à l’extérieur.
Les chantiers d’amélioration ne sont pas nouveaux ; les services du Ministère en charge des affaires seraient mieux indiqués pour en parler ; je pourrais citer notamment, le renforcement de l’Agence nationale des migrations et des Béninois de l’extérieur et de l’un de ses projets importants, le projet MIDA (Migrations et développement de l’Afrique), avec le soutien de l’Organisation internationale des migrations (OIM) ; nous pouvons citer également le renforcement des capacités des consulats du Bénin, afin d’améliorer l’accueil, l’écoute, le recensement, l’information et l’accompagnement de nos compatriotes dans leurs projets d’installation dans le pays d’accueil ou de retour au pays.
En ce qui concerne le champ d’activité de l’OITFM par exemple, nous pouvons proposer la préparation et la mise en œuvre d’une véritable politique migratoire du Bénin, prenant en compte toutes les propositions et initiatives antérieures, afin de faire de la migration un levier de développement du pays, à travers, entre autres, la valorisation des transferts de fonds des migrants qui seraient investis dans des secteurs de production et de création d’entreprises, de richesses et d’emplois.

Nous avons suivi la présentation du rapport de l’OITFM aux Nations Unies à New-York. Quelles en sont les perspectives ?
C’est un dossier que je pilote depuis quelques années, notamment suite à la conférence ministérielle des PMA sur les transferts de fonds des migrants, que le Bénin a abrité en février 2006, à l’initiative du Gouvernement du président Mathieu KEREKOU. Après plusieurs années de négociations au sein des PMA à New-York, c’est en mai 2011, à l’occasion de la Conférence des nations unies sur les PMA à Istanbul et avec le soutien du président Boni YAYI, que le projet pilote de l’OITFM a été validé et que le Bureau mondial de coordination des PMA m’a nommé en qualité de Directeur Général ad intérim de l’OITFM.
C’est donc en qualité de Conseiller et Point Focal Diaspora du président de la République, que j’ai été mis à la disposition des PMA, avec pour ordre de mission la mise en route de cet Observatoire, avec le soutien de la diplomatie béninoise. C’est désormais mission accomplie avec la fin de la phase pilote, qui s’est déroulée dans cinq PMA, à savoir, le Bangladesh, le Népal, Haïti, le Lesotho et le Bénin. J’en ai présenté le rapport devant les ministres des Affaires étrangères des PMA à l’occasion de la réunion ministérielle du mois de septembre 2013 à New-York. La suite dépend des décisions du Bureau mondial de coordination. Dans cette perspective, et en lien avec les recommandations du rapport de la phase pilote, je m’investirai dans le renforcement des capacités des Etats en matière d’appui à l’entrepreneuriat des migrants et l’accompagnement à la création d’entreprises et d’emplois pour les jeunes des PMA, à commencer par mon pays, le Bénin. C’est, en effet, l’une des pistes principales pour contribuer à la réalisation de l’un des objectifs du Plan d’Action d’Istanbul, celui de voir la moitié des PMA sortir de ce groupe à l’horizon 2021, lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur les PMA qu’accueillera le Bhoutan.

Propos recueillis par Alphonse KOUNOUHO

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