.
.

Le triomphe de la vérité

.

Après les bastonnades et arrestations du mercredi dernier au CEG l’Entente:Le commissaire central Houdégnon présente ses excuses aux enseignants


Visits: 2

La crise qui secoue le secteur éducatif béninois connait de jour en jour de rebondissement. Mercredi 21 mars dernier au Ceg de l’Entente dans le 13 ème arrondissement de Cotonou, plus d’une dizaine d’enseignants ont été embarqués devant les regards révoltés des élèves qui n’ont pas marchandé leur peau contre la liberté de leurs enseignants.

Le Collège d’enseignement général l’Entente de Cotonou a retrouvé son calme habituel. Malgré les traces de pneus brûlés et de véhicule saccagé qui sont encore visibles dans les alentours de l’établissement, garçons et filles s’affairent, en cette matinée de jeudi 22 mars 2012, dans la cour. Des vendeuses, prises d’assaut, offrent devant leur étalage, diverses denrées alimentaires aux apprenants occupés à commenter les évènements qui ont secoué leur établissement. « Tout est rentré dans l’ordre », confie, l’air ravi, le surveillant général de l’établissement, Sosthène do Régo avant de préciser que la reprise des cours n’est cependant pas encore effective.

« Tout est calme seulement que les élèves et les professeurs ont refusé d’aller en classe, ne serait-ce que pour cette journée afin de soutenir leurs collègues qui ont subi l’affreuse situation du mercredi », explique-t-il. Ainsi, après les vives échauffourées qui ont mis à mal la quiétude dans l’établissement suite à l’arrestation et à la bastonnade de certains enseignants et élèves dans la matinée du mercredi 21 mars, la décrispation de l’atmosphère au CEG l’Entente se poursuit avec diverses interventions appelant à la reprise des cours.

Il en est ainsi de la descente du Commissaire central de Cotonou, Philipe Houdégnon dans l’établissement dans la matinée d’hier. « Le Commissaire central est venu ici s’excuser au nom de ses agents devant les élèves et devant les professeurs », explique le surveillant général de l’établissement, Sosthène do Régo.

Le film de l’affrontement

Situé à quelques mettre de la voie pavé quittant Godomey pour Fidjrossè, le collège de l’Entente a fait parler de lui dans une situation qui reste inquiétante vu l’allure et la manière dont les choses se sont passées. 10h 15 minutes, une vingtaine de policiers armés de matraque, de call et d’une caisse de gaz lacrymogène assiégent l’entrée principale du collège.

A l’intérieur, des groupuscules d’élèves, avec bruit de bidon, tôles, assiettes réclamaient le retour de leurs enseignants embarqués quelques minutes plus tôt par la police vers une destination inconnue. Bilan : quatorze enseignants arrêtés et relâchés, quatre élèves blessés avec endommagement du véhicule de la directrice. Selon les témoignages des élèves, ce n’était pas un mouvement de grève. Les élèves déclarent être en classe ce mercredi déjà à 07 heures.

Certains professeurs ont démarré leurs cours à 08h et d’autres programmés pour 09 heures échangeaient entre eux en attendant l’heure, quand subitement, la voiture de la police est venue embarquer ces derniers. Ceux qui ont voulu résister, ont été molestés et maltraité sous le regard des élèves. « Dans l’incapacité de riposter, nous nous sommes mis dans la danse en exigeant le relâchement immédiat et sans condition de nos professeurs », a confié Gildas Agbaho, élève en classe de seconde. D’un côté ou de l’autre la tension est montée. « Ce sont les enseignants ou rien. Nous sommes prêts à brûler tout le collège si dans deux heures nos professeurs ne reviennent pas.

C’est des pneus et bambou qu’on a brûlés au départ mais la directrice doit sortir nous dire d’où est venue la police » dira Hervé Lokononga. Dans cette ambiance, le reste des professeurs et le surveillant général, pris de peur, essaient de calmer les élèves pendant que la directrice Laure Codjia Dossou s’enfermait dans son bureau. Sur le portail de l’établissement, le chef du 12ème arrondissement de Cotonou, Brice Tchanou invitait les forces de l’ordre à se retirer. On en était là quand subitement, deux des élèves blessés, sont descendus d’un véhicule. L’un la nuque bandée et l’autre le front avec du sang coagulé sur la poitrine. C’était une jeune fille et un jeune garçon.

Les enseignants aussitôt libérés

A peine ces deux élèves ont reçu les premiers soins que le véhicule qui a emporté les enseignants tôt dans la matinée stationne à l’entrée du collège. C’était l’apothéose. Les élèves mélangés aux populations riveraines se mobilisent pour chanter la victoire. Les enseignants tous heureux de cette mobilisation des élèves leur agitent la main, signe d’encouragement. Après leur descente, la première préoccupation des enseignants est de savoir celui qui a fait venir la police dans l’établissement.

Le directeur départemental de l’enseignement secondaire (Ddes), Atlantique-Littoral, Wilfried Djènontin était devant cette troupe d’enseignants cherchant les calmer. Mais dans la colère intense, la séance de restitution initiée par le surveillant général n’a pas eu lieu. De l’autre côté, toujours enfermée dans son bureau. Mais la foule également impatiente, attendaient ses explications. Encadrée et protégée par la police, elle a dû se retirer de l’établissement avec le véhicule du Ddes/Atl-Lit, car son véhicule Rav4 Toyota était saccagé par les élèves.

Ne supportant plus les cris et tapages des élèves, le Ddes/Atl-Lit, Wilfried Djènontin a fini par faire appel aux forces de l’ordre afin de rétablir le calme dans le collège. C’était l’heure du dernier affrontement qui s’est soldé victime. Le Ddes/Atl-Lit s’est prononcé sur la situation avant de prendre congé de la situation.

Yannick SOMALON (Coll.)

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page