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Le triomphe de la vérité

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Question d’actualité sur l’accident meurtrier de Dassa-Zoumè: Le Gouvernement dévoile tout aux députés, Ouansagari insatisfait


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Réunis au palais des gouverneurs ce jeudi 04 mai 2023, les députés de la 9ème législature ont eu droit aux explications du Gouvernement sur la question d’actualité relative à l’accident meurtrier du 29 janvier 2023 à Dassa-Zoumè. Représenté par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seidou et le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, le gouvernement du a répondu aux douze questions contenues dans la question d’actualité du député Kamel Ouansangari du parti les Démocrates. Conformément à la pratique parlementaire, le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou a invité le député auteur de la question d’actualité à poser sa question avant de donner la parole au Gouvernement.

Sur la question du bilan humain du drame de Dassa-Zoumè, on retient avec la réponse du gouvernement que 29 décès sont enregistrés contre 16 survivants. « Un camion-citerne d’incendie de capacité hydraulique de 1,5 m3 en maintenance au moment des faits ; deux (02) ambulances ; deux (02) motos dotées de trousse de secours », tels sont les matériels dont disposaient la base des sapeurs-pompiers de Dassa-Zoumè le jour du drame. A la question de savoir pourquoi les sapeurs-pompiers ont-ils mis près d’une heure de temps après l’accident avant d’intervenir… ? Le gouvernement a fait savoir que le déclenchement de l’alerte du Centre de Secours de Dassa-Zoumè a été tardif. Pour un accident qui a eu lieu aux environs de 16 heures, c’est à 16h25 que l’équipe de la police dépêchée sur les lieux a alerté les Sapeurs-pompiers de Dassa qui ont dû orienter l’alerte vers le centre de Secours de Savalou parce que ne disposant pas de moyen hydraulique pour se rendre immédiatement sur les lieux. C’est donc à 17H10 que les éléments de Savalou ont pu se présenter sur les lieux par ce que 35km environ séparent Savalou de Dassa-Zoumè. Poursuivant son intervention, le gouvernement explique que le décès de la plupart des rescapés de ce drame au CNHU-HKM est dû au fait que les victimes présentaient des brûlures graves étendues du 3è degré touchant le derme et les muscles avec plus de 60% de la surface corporelle.

         En dehors de ces questions, le gouvernement a également partagé avec la représentation nationale, les diligences qu’il a mises en œuvre pour la prise en charge des rescapés de ce drame ; les différentes mesures qu’il a prises dans le cadre de la sécurité routière en général et dans le secteur des transports en commun en particulier ; les dispositions prises dans le cadre de la prévention des catastrophes plausibles sur les routes inter-Etats, au regard des passages réguliers de camions chargés de produits inflammables ou d’uranium.

                  Prenant la parole après les réponses du gouvernement, le député Kamel Ouansangari dit être resté sur sa soif en ce sens que : « Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a lu simplement les arrêtés portant organisation et fonctionnement de son ministère et de ses directions, rien que de la littérature et des généralités, loin de mes questions. » estime-t-il. Il dénonce le non fonctionnement du camion-citerne d’incendie des sapeurs-pompiers de Dassa-Zoumè depuis 2020. Il déplore aussi le fait qu’aucun centre hospitalier départemental dans les environs ne soit capable de prendre en charge les victimes de ce drame et qu’on soit obligé de les amener au CNHU-HKM pour une réelle prise en charge. L’honorable Kamel Ouansangari a saisi l’occasion pour inviter le gouvernement à prendre les dispositions idoines pour que de pareils accidents ne soient plus aussi meurtriers.

Encadré

Extrait des réponses du Gouvernement aux 12 questions

Question 1 : Quel est le bilan humain de ce drame à la date d’aujourd’hui ?

Réponse : Le bilan humain exact de ce drame suite à la collision entre un autobus de transport en commun (42 passagers) et un camion (03 passagers) est le suivant :

Sur les lieux de l’accident, il a été enregistré vingt (20) décès et vingt-quatre (24) blessés de gravité variable et une (01) personne indemne.

Evolution et bilan final :

  • 16 survivants dont :
    • 01 personne indemne ;
    • 14 personnes guéries après avoir bénéficié d’une prise en charge gratuite et de qualité au CNHU et au Centre de traitement des Epidémies (CTE) de l’hôpital de zone de Calavi ;
    • 01 personne avec des blessures légères a préféré se faire soigner dans une clinique privée. Elle est guérie.
  • 29 décès dont :
    • 20 personnes décédées calcinées sur les lieux ;
    • 01 personne décédée sur le trajet Dassa – Cotonou au cours de l’évacuation ;
    • 08 personnes décédées au CNHU-HKM en soins intensifs et de réanimation.

Question n ° 2 : Quel est le point des matériels dont disposait la base des sapeurs-pompiers de Dassa-Zoumè le jour du drame ?

Réponse : Le dimanche 29 janvier 2023, jour du drame, le Centre de Secours de Dassa-Zoumè disposait des matériels suivants :

  • un camion-citerne d’incendie de capacité hydraulique de 1,5 m3 en maintenance au moment des faits ;
  •  deux (02) ambulances ;
  • deux (02) motos dotées de trousse de secours.

Le détail des différents éléments composant une trousse de secours et la liste des matériels associés au camion-citerne incendie, de même que ceux associés au Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV) sont joints en annexe (annexe n° 1).

Question n ° 3 : Pourquoi les sapeurs-pompiers ont-ils mis près d’une heure de temps après l’accident avant d’intervenir alors même qu’une prompte intervention aurait certainement permis de réduire le bilan humain de ce drame ?

Réponse : Le déclenchement de l’alerte du Centre de Secours de Dassa-Zoumè a été tardif. En effet, l’accident suivi de feu occasionné par le bus de la compagnie Baobab Express entré en collision avec un camion est survenu aux environs de 16 heures. Les populations n’ont pas alerté à temps le centre de secours. L’alerte a été donnée par l’équipe de police dépêchée sur les lieux du drame à 16h25’. Ne disposant pas de moyen hydraulique pour se rendre immédiatement sur les lieux, l’alerte a été orientée sur le Centre de Secours de Savalou dont les éléments n’ont pu se présenter sur les lieux qu’à 17h10’. Les secours ont mis ce temps parce que la distance qui sépare le Centre de Secours de Savalou et Dassa-Zoumè est d’environ 35km.

Question n ° 4 : Quel Groupement des sapeurs-pompiers est intervenu pour éteindre les flammes ?

Réponse : Au Bénin, le Groupement national de Sapeurs-pompiers est subdivisé en compagnies départementales et Centres de Secours. Le 29 janvier 2023, deux Centres de Secours sont intervenus sur le sinistre. Il s’agit du Centre de Secours de Dassa-Zoumè et celui de Savalou. Alertés, le chef de garde du centre de Dassa-Zoumè et ses Hommes se sont rendus sur les lieux du drame. Une fois sur place, ils ont organisé l’évacuation des victimes vers l’hôpital de Dassa-Zoumè.

Question n ° 5 : La base des sapeurs-pompiers située à Dassa-Zoumè avait-elle les moyens fonctionnels pour maitriser le feu ? Quels sont les moyens matériels et humains dont dispose le Groupement national de Sapeurs-pompiers en général et chacune des bases situées sur toute l’étendue du territoire en particulier ?

Réponse : Le Groupement national de Sapeurs-pompiers dispose de vingt-quatre (24) centres de secours et compte un effectif total de mille cent cinquante-cinq (1155) sapeurs-pompiers. Le parc automobile du GNSP comprend vingt-cinq (25) véhicules de secours et d’assistance aux victimes (ambulances), vingt-quatre (24) camions-citernes d’incendie, dix (10) véhicules d’interventions diverses (pick-up), et une Échelle Pivotante Automatique Séquentielle (EPAS) de 30 mètres.

La base des sapeurs-pompiers, située à Dassa-Zoumè disposait d’un personnel de vingt-sept (27) agents, d’un (01) camion-citerne en maintenance, de deux (02) ambulances, de deux (02) motos et de deux (02) sacs de secours.

Ce matériel est visiblement insuffisant pour maîtriser le feu au regard de son caractère violent et de sa complexité dus à la nature des matières combustibles (gaz de climatisation, mousse des sièges, matières plastiques, câblages électriques).

Les détails sont présentés dans le tableau joint en annexe (annexe n° 2).

Question 6 : Quelles sont les diligences qui ont été mises en œuvre pour la prise en charge des rescapés de ce drame ?

Réponse : Dans le cadre des réformes dans le secteur de la santé, le gouvernement a anticipé et avait déjà mis en place au Ministère de la santé un comité de crise dénommé : « Comité national de gestion des crises et urgences sanitaires ». Dès qu’il a été informé, le Ministère de la santé a immédiatement activé ce comité et de concert avec les autres membres du Gouvernement, sous le leadership et la coordination du Chef de l’État, des décisions ont été prises afin d’offrir gratuitement les meilleurs soins aux victimes. Ainsi, il a été procédé à :

  • la coordination des actions de gestion du drame dans tous ses volets (prise en charge optimale des survivants, accompagnement psychosocial des familles, communication de risque, gestion des personnes décédées et leurs familles) ;
  • la mobilisation des ressources nécessaires pour la prise en charge optimale des victimes de l’accident ;
  • l’évacuation des blessés d’abord à l’Hôpital de zone de Dassa pour les premiers soins et la mise en condition des survivants ;
  • la mobilisation et le déploiement sur Dassa, de 15 ambulances venant des départements des collines, du Zou, de l’Ouémé, de l’Atlantique et du Littoral et la mobilisation de l’équipe du SAMU-Bénin pour le transport sécurisé des blessés;
  • la préparation de 02 sites de prise en charge des cas: Le CNHU-HKM pour les cas plus graves et du Centre de Traitement des Epidémies (CTE) d’Abomey-Calavi pour les cas moins graves ;
  • la mobilisation des équipes de soins nécessaires (en effectif et spécialisés) de même que tous les intrants nécessaires pour la mise en conditions et la PEC adéquate des cas sur les deux sites ;
  • la coordination de la répartition des victimes vers les sites de prise en charge en fonction de la gravité des cas ;
  • la prise en charge gratuite intégrale et optimale des victimes ;
  • la réquisition de la pharmacie Camp Guézo pour fournir tous les produits non disponibles sur les sites de prises en charge au CNHU et au CTE.

Question 7 : Pourquoi la plupart des rescapés de ce drame sont décédés au CNHU-HKM ?

Réponse : Les décès ont été enregistrés parmi les victimes présentant des brûlures graves et étendues dont les pronostics sont réservés même dans les unités de prise en charge les plus spécialisées en occident. En générale, le pronostic d’un cas de brûlure est fonction :

  • de l’étendue des lésions : surface du corps touchée
  • du degré des lésions : la profondeur de la brulure : épiderme seul, brulure étendue au derme, au muscle etc…
  • les tares et pathologies associées : maladies préexistantes.

Les victimes évacuées au CNHU-HKM présentaient des brûlures graves et étendues (brulures du 3è degré (touchant le derme et les muscles) avec plus de 60% de la surface corporelle). Certains patients portaient des tares préexistantes.

A titre d’exemple, aucun cas de brûlure de 60% du corps ou plus n’est sauvé en France et aucun pays occidental n’admet une évacuation sanitaire d’une brûlure de plus de 50% de la surface corporelle.

Question 8 : Pourquoi le Gouvernement n’a pas fait l’option d’une évacuation sanitaire ?

Réponse : L’évacuation des cas de brûlures graves en occident n’est possible que si :

  • les lésions ne sont pas étendues à plus de 50% de la surface corporelle ;
  • le transport des malades est médicalisé, spécialement par un avion sanitaire.

Dans le cas présent, aucune des victimes décédées ne pouvait être admise dans un hôpital en occident du fait de la gravité et de l’étendue des lésions de brûlures qu’elles présentaient. En outre, l’unité de prise en charge des grands brûlés du CNHU-HKM est mise aux normes internationales, équipée et dispose d’un personnel entraîné pour garantir les soins les plus optimums aux victimes présentant des lésions graves. Dès le départ, le pronostic de ces victimes était réservé et la priorité a été donnée à une prise en charge de grande qualité localement. C’est pourquoi, tout a été mis en œuvre pour leur garantir cette prise en charge de qualité, ce qui a permis de sauver sur les sites de soins plus de 15 personnes sur les 24 admises.

Question 9 : Le plateau technique adéquat existe-t-il au Bénin pour prendre en charge les brûlés à ce degré ?

Réponse : Oui, le plateau technique existe au Bénin. Le CNHU-HKM dispose d’un service des grands brûlés de référence, d’un personnel entraîné et des équipements de pointe. Dans le cadre de la gestion de la pandémie de la COVID-19, le Gouvernement a acquis des matériels médicotechniques et de réanimation qui avait déjà été redéployés dans les hôpitaux de référence du pays, particulièrement au CNHU-HKM et au CTE d’Abomey-Calavi. Les équipes du SAMU –Bénin et les équipes de gestion des cas de COVID d’Allada qui n’ont, en fait, pas été démantelées ont été réactivées.

Question 10 : Pourquoi malgré les réformes annoncées dans le secteur de la santé, il n’est mis en service nulle part ailleurs sur le territoire qu’au CNHU, une unité fonctionnelle de prise en charge des grands brûlés ?

Réponse : Les centres hospitaliers départementaux de l’Atacora, du Borgou, du Mono, de l’Ouémé et du Zou sont équipés à la fois de matériels et de personnel pour la prise en charge des brûlures. Dans le cas de cet accident, la gravité et l’étendue des lésions présentées par les victimes exigeaient une prise en charge optimale avec des équipes surentraînées composées de spécialistes anesthésistes et réanimateurs. Ces conditions sont actuellement réunies seulement au CNHU-HKM. Le Gouvernement s’emploie à accroître la capacité de réponse à ces crises et urgences sanitaires à travers tout le pays. Des bourses sont octroyées pour la formation de ressources humaines en anesthésie réanimation depuis deux ans : 20 bourses ont été offertes aux médecins pour la formation en anesthésie réanimation et 40 pour les masters en anesthésie réanimation. Cet investissement exceptionnel, sur ressources propres du pays va permettre à la sortie de ces 2 promotions de tripler le nombre de médecins spécialisés en anesthésie réanimation. L’ouverture du concours d’internat permettra également de disposer de médecins de plusieurs autres spécialités surentraînés pour couvrir tout le territoire. Dans le même cadre, d’autres hôpitaux de référence, le centre hospitalier international d’ABOMEY-Calavi, l’hôpital de Togbin viendront renforcer la capacité nationale de prise en charge des cas graves, aussi bien des brûlures que d’autres affections.

Question n° 11 : Quelles sont les différentes mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la sécurité routière en général et dans le secteur des transports en commun dans notre pays en particulier ?

Réponse : Plusieurs mesures sont prises dans le cadre de la sécurité routière en général et dans le secteur des transports en commun en particulier.

Il faut noter que le Gouvernement sur la base des indicateurs pertinents a, d’une part entrepris une œuvre globale d’amélioration du système de pilotage de la sécurité routière et, d’autre part initié des actions d’urgence visant à agir durablement sur la sinistralité routière.

Malgré les efforts antérieurement fournis, le cadre juridique et institutionnel de la sécurité routière au Bénin est demeuré assez disparate et constitué d’initiatives isolées. Une situation qui rend difficile et presque impossible une lecture homogène, cohérente et systémique des actions dans le domaine de la sécurité routière au Bénin.

C’est pourquoi, le Gouvernement, préoccupé par cet état de choses et le retard accusé par le Bénin au niveau international, a traduit sa volonté de mettre à jour le cadre juridique de la sécurité routière du pays par :

  • l’adoption de textes pertinents en matière de sécurité routière tels que :
  • le Décret n°2020-254 du 27 avril 2020 portant adhésion à la Convention des Nations unies sur la signalisation routière, adoptée à Vienne, le 08 novembre 1968 ;
  • le Décret n°2020-255 du 27 avril 2020 portant adhésion à la Convention des Nations unies sur la circulation routière, adoptée à Vienne, le 08 novembre 1968 ;
  • le Décret n°2020-256 du 27 avril 2020 portant ratification de la Charte africaine sur la sécurité routière, adoptée à Addis-Abeba (Ethiopie), le 31 janvier 2016.
  • la transposition en cours des directives communautaires de l’UEMOA en matière de sécurité routière
  • l’élaboration d’un projet de loi portant code de la route au Bénin et ses projets de textes d’application qui vise à actualiser en profondeur l’Arrêté général n° 6138 du 24 juillet 1956 portant règlementation de l’usage des voies routières ouvertes à la circulation publique. Pendant longtemps, ce texte colonial est demeuré de façon inadmissible l’instrument de référence pour asseoir les premiers documents d’enquête préliminaire en cas d’accident de la route.
  • L’élaboration du Document de politique nationale de sécurité routière (DPNSR) qui est la formulation claire de l’action publique dans le domaine de la sécurité routière en vue de la mise en œuvre d’initiatives sectorielles cohérentes et mesurées. L’enjeu est d’agir sur les leviers connus comme sources prépondérantes d’accident de la voie publique en travaillant à la réduction durable du nombre de morts et de blessés sur les routes du Bénin à l’horizon 2030 en prenant en compte le caractère transversal de la problématique.

En ce qui concerne les premières actions de réduction durable des accidents de la route, les premières actions urgentes de lutte durable contre les accidents de la voie publique ont consisté en :

  • l’amélioration globale du niveau de service des infrastructures routières par la mise en œuvre de projets routiers structurants d’aménagement et de bitumage sur toute l’étendue du territoire ainsi que du projet asphaltage ; en vue de la facilitation de la mobilité et la réduction des sinistres routiers imputables aux diverses formes de dégradation des infrastructures routières ;
  • la prise en compte progressive du volet sécurité routière dans les projets routiers pour réduire les risques d’insécurité routière liés à l’infrastructure.

Au Bénin comme ailleurs dans le monde, la vitesse constitue une source prépondérante d’accident de la circulation et un facteur premier d’aggravation de ses conséquences.

Des études menées par Nilsson, révèlent l’influence positive de la diminution des vitesses de circulation en considérant qu’une diminution de 5% de la vitesse moyenne entraîne approximativement une baisse de 10 % du nombre d’accidents corporels et de 20% du nombre d’accidents mortels.

Convaincu de cette approche, le gouvernement a acquis du matériel moderne de contrôle de vitesse dont est aujourd’hui dotée la Police républicaine en vue de prendre efficacement en charge la lutte contre ce fléau.

Pour une meilleure coordination des interventions, une unité de lutte contre l’insécurité routière, vue sous l’angle de coercition, a été créée au sein de la Police républicaine. Cette unité est logée au sein de la Direction de la sécurité publique.

Et pour asseoir la pédagogie nécessaire à cette coercition, le volet police communautaire actuellement en promotion dans le cadre du Projet d’appui à l’opérationnalisation de la Police républicaine (PAOP) comporte une importante composante sensibilisation à la sécurité routière mise en œuvre par le projet avec l’accompagnement technique du Centre national de Sécurité routière (CNSR).

Quant aux mesures spécifiques au secteur des transports en commun, elles portent sur :

  • la professionnalisation des acteurs du transport routier

L’une des priorités majeures du gouvernement contenu dans son Programme d’Actions au titre du quinquennat 2021-2026 est la professionnalisation des acteurs du transport routier. Dans ce cadre un accent est mis sur la formation des acteurs, la formalisation des entreprises de transport routier, la formation des conducteurs afin qu’ils deviennent des conducteurs professionnels et non de simples détenteurs de permis de conduire.

À cet effet, près de 500 entreprises de transport routier ont déjà fait les formalités nécessaires et ont obtenu une autorisation d’exercice.

  • la finalisation du projet de développement d’un mécanisme global de renouvellement du parc automobile de véhicules lourds de transport qui participe à l’amélioration de la qualité du matériel de transport (véhicule neuf).
  • l’audit du système de délivrance du permis de conduire qui vise globalement à formuler des propositions d’amélioration du programme actuel de formation et des conditions d’organisation des examens de permis de conduire.
  • la fixation d’un seuil contraventionnel spécial en matière d’alcoolémie des conducteurs de transports en commun. Le projet de loi fixe un seuil contraventionnel spécial pour les transports en commun : 0,2 gramme/l de sang ou 0,1 g/l d’air expiré. Ceci est une forme d’interdiction absolue d’absorption d’alcool consacrée à l’encontre des conducteurs de transport en commun.
  • la poursuite des campagnes de sensibilisation et de la formation post-permis des conducteurs qui visent à renforcer la capacité des conducteurs et à prodiguer aux populations les conseils à l’adoption nécessaire de bonnes pratiques en matière de circulation.

Dans le cadre de la loi portant code de la route, des textes d’application sont initiés sur :

  • les durées de conduite, les pauses et temps de repos des conducteurs assurant le transport de marchandises et de voyageurs en république du Bénin ;
  • la transformation des véhicules destinés à titre normal ou exceptionnel au transport en commun de personnes.
  • la généralisation des contrôles de vitesse sur les principaux axes routiers des douze (12) départements ;
  • la lutte contre les infractions au code de la route ;
  • la création et la mise en œuvre du concept des patrouilles corridors pour la surveillance permanente et continue de tous les principaux axes routiers du pays ;
  • la tenue des principaux carrefours, par des agents de Police, dans les villes. À travers cette mission, les forces de sécurité publique portent assistance aux élèves et aux personnes vulnérables lors de la traversée des artères ;
  • la mise en service prochaine de la police municipale avec le recrutement de mille (1000) élèves agents de Police municipale ;
  • le renforcement de la capacité d’intervention des unités de police (formation, équipements etc.) et la mise à disposition des ressources additionnelles ;
  • la création d’un Comité chargé du Contrôle des Missions de Sécurisation du Territoire national (CCMSTN) ;
  • l’activation d’un numéro vert (le 166) pour recevoir les alertes d’urgence et les plaintes.

Question 12 : Quelles sont les dispositions prises dans le cadre de la prévention des catastrophes plausibles sur les routes inter-Etats, au regard des passages réguliers de camions chargés de produits inflammables ou d’uranium ?

Réponse : Le Gouvernement a entrepris des actions multisectorielles.

En ce qui concerne le secteur de la Santé.

Il est prévu de poursuivre :

  • les sensibilisations des usagers de la route à tous les niveaux en concertation avec les autres ministères concernés ;
  • ●    le renforcement du plateau technique des hôpitaux sur toutes l’étendue du territoire avec le démarrage depuis janvier des activités de l’hôpital de zone de Savè, la construction prochaine de l’hôpital de zone de Bohicon tous situés sur le grand axe Cotonou- Malanville nous reliant aux pays de l’hinterland ; Tous les autres hôpitaux du pays seront réhabilités et équipés et de nouveaux hôpitaux seront construits.
  • le pré-positionnement des intrants dans les structures hospitalières pour la gestion des éventuelles crises et urgences sanitaires futures ;
  • le renforcement des capacités des professionnels de santé sur la prise en charge des urgences (formation, entraînement, exercices de simulation) ;
  • le renforcement du système de références et de contre-références avec l’acquisition prochaine de 188 ambulances par l’Etat béninois et la réouverture des antennes du SAMU ;
  • l’opérationnalisation et l’équipement du centre des Opérations d’urgence et de santé publique (COUSP) bras armé pour la réponse aux urgences de santé publiques : épidémies comme accidents ;
  • la mise en œuvre du plan opérationnel de sécurité sanitaire ;
  • le plaidoyer pour un engagement citoyen à tous les niveaux.

S’agissant des secteurs des Infrastructures et des Transports et de la sécurité.

L’insécurité routière au Bénin est également liée à sa situation de pays de transit au profit des autres Etats, surtout ceux de l’hinterland. Le transport des marchandises dangereuses notamment les produits inflammables et l’uranium sur le territoire national pose effectivement un problème de sécurité et de sureté.

Plusieurs actions sont menées pour réglementer le transport de ces produits considérés comme dangereux. Il s’agit notamment de :

  • l’institution de la délivrance de l’autorisation spéciale de transport délivrée par le Ministre du Cadre de Vie et des Transports chargé du Développement durable.
  • l’escorte policière du transport des marchandises dangereuses en vue d’assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire ;
  • l’implication de l’Autorité Nationale de Sécurité Radiologique (ANSR), structure chargée de la réglementation de l’exportation, de l’utilisation et du transport des matières radioactives qui organise, en collaboration avec les services compétents du Ministère du Cadre de Vie et des Transports en charge du Développement durable , des séances de sensibilisation des acteurs ;
  • le renforcement du cadre législatif et réglementaire du transport des marchandises dangereuses par l’élaboration d’un projet de loi sur le transport routier et son décret d’application qui traitent de façon détaillée des conditions d’exécution de cette activité.
  • la formation des professionnels de transport sur les bonnes pratiques en matière de transport des marchandises dangereuses sur la base des textes internationaux existant en la matière.

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