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Le triomphe de la vérité

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Edito: Une nouvelle mentalité de  travail


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C’est la réponse du gouvernement à ceux qui justifient l’expansion de la cybercriminalité par le manque d’emploi. Je n’ajouterai aucun autre chiffre à ceux qu’a donnés Wilfried Léandre Houngbédji. Ce ne sont pas les chiffres qui expliquent ce phénomène, c’est l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail lui-même. Leur conception du travail remet en cause ce que nous connaissons et que nos écoles enseignent jusqu’ici.

C’est le mépris du travail acharné. Enfants, on nous bassinait les tympans avec cet adage biblique : « Tu mangeras à la sueur de ton front. » Aujourd’hui, la plupart des gens veulent travailler moins pour gagner plus. C’est la première explication que je donne à l’expansion des cybercrimes.  Il y a une répulsion généralisée pour les emplois difficiles. Au moment où j’écris cet édito, j’ai dû m’interrompre pour répondre à l’appel d’un vieil ami, actuel directeur dans un département important du ministère des finances. Je lui sers mon habituel « ça fait trois jours ! » Et je lui lance : « Apparemment, ton poste t’absorbe beaucoup ces temps-ci ». C’est comme si j’avais appuyé sur un bouton. « Figures-toi que je suis actuellement au boulot, malgré le long week-end », me dit-il.  Et nous étions dimanche soir, autour de 20h. C’est le refus de ce type de travail acharné et sous pression qui amène beaucoup de gens à préférer les raccourcis faciles du cybercrime. On veut travailler peu mais gagner gros. Gagner comme ou plus que ceux qui s’acharnent au travail. C’est ce que l’on appelle proprement l’appât du gain facile.

Il y a quelques années, j’ai suivi un documentaire réalisé sur le couturier italien Georgio Armani. A l’époque, il avait déjà plus de 70 ans, avec plus de 400 boutiques réparties à travers le monde. Alors que le journaliste lui demandait s’il parvenait à se reposer, le couturier s’en étonne et lui demande : « Pouvez-vous reposer la question ? » Et d’enchainer : « Comment pensez-vous que je puisse me reposer avec 400 boutiques de ce niveau à travers le monde ? C’est impossible ! » Une certaine conception du travail qui se répand de plus en plus, veut qu’il faut fuir tout effort exigeant. Attention ! Il ne s’agit pas, comme on nous l’a longtemps seriné, de se tuer à la tâche. Il s’agit de travailler intelligemment et plus efficacement, c’est-à-dire en gagnant du temps pour un maximum d’efficacité. Non ! Aujourd’hui, dès que le travail exige des efforts supplémentaires, il faut un management de supplication et de gronderie pour que l’employé s’y consacre.

Et ce qui l’encourage, c’est la technologie. Nous entrons dans une époque où l’informatique et surtout les intelligences artificielles diminuent l’effort des travailleurs. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut travailler moins. Cette prolifération technologique pousse le travailleur à plus de formation, plus d’équipement, plus de créativité et de pro-action, c’est-à-dire plus d’anticipation. Quand toutes ces qualités sont réunies chez un agent, il est clair qu’il parvient à supplanter les autres. Et c’est là clairement que nous avons la concurrence positive porteuse de valeurs dans les organisations. Le management change alors d’orientation pour être la gestion des compétences pour la création de valeurs dans un cadre de travail collaboratif et complémentaire. Bien sûr, cela appelle à créer une certaine convivialité sur les lieux de travail, d’autant que la plupart d’entre nous passons aujourd’hui plus de temps au travail qu’à la maison. Mais alors, comment parvenir à créer cet environnement de travail collaboratif et donc complémentaire, si le travailleur lui-même est abonné à la paresse ?

Au fait, les jeunes qui regardent la télé interprètent mal les loisirs à répétition que l’on se paie dans les pays développés. Ils ne s’imaginent pas que derrière ces fêtes à répétition, ces hôtels de luxe et les plages que l’on se paie, il y a un dur labeur dont le loisir n’est que la récompense. Nos jeunes gens veulent s’amuser à longueur de semaine, sans en payer le prix à travers le travail compensatoire.  Musique, belles femmes, boisson, drogue, luxe clinquant, voilà le rêve des jeunes qui n’en mesurent pas le prix à payer.

Il y a une mentalité d’escroc qui se répand au sein de la jeunesse.

Par Olivier ALLOCHEME

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