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Le triomphe de la vérité

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Trois questions à Constance Meffon, présidente du 2A Foot-Bénin : «Ma sanction était simplement de l’acharnement contre une dame qui a osé parler»


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Constance Meffon, présidente de 2A Foot-Bénin

De son regard sur le sport féminin à ses propositions pour l’adhésion massive des filles et leurs parents à la pratique sportive en passant par ses ressentiments suite à sa sanction observée au niveau de la Fédération béninoise de basket-ball, Constance Meffon, présidente de 2A Foot-Bénin et Vice-présidente d’Énergie Bbc a tout livré. Lisez plutôt!

Présidente de l’association des anciennes footballeuses du Bénin, vous menez des activités sur le terrain. Il nous plait de savoir quel regard vous portez sur le sport féminin ?

Dans le sport féminin il y a les sports individuels et les sports collectifs. Pour ce qui concerne les sports individuels, j’estime pour ma part qu’il y a des individualités qui se montrent de plus en plus. On a quelques résultats encourageants de ce côté. Pour ne pas citer Odile Ahouanwanou, Noélie Yarigo et Océane Ganiero qui font la fierté du pays à l’étranger sans oublier Isabelle Yacoubou que vous connaissez tous.

Pour ce qui concerne les sports collectifs, de façon générale j’avoue qu’il y a bien de choses à corriger. Parce que quand je prends le basketball, le handball, le volley-ball, le football, il y a des choses à améliorer. Au niveau du football, j’avoue qu’il y a une petite avancée. Au moins depuis 2 ans, il semble avoir un championnat plus ou moins régulier. Je salue cette vision du gouvernement d’imposer pratiquement la présence des équipes féminines au sein de tous les clubs. Je félicite également la Fédération pour avoir accepté de concrétiser cette vision. Maintenant, il faut qu’il y ait l’organisation souhaitée en ce qui concerne le management des clubs. Même au niveau des joueuses. C’est vrai qu’il y a une ouverture qui est faite pour amener les joueuses étrangères. Je ne suis pas tellement d’accord pour ça.

Quand on joue le championnat féminin au plan national, c’est qu’il faut pouvoir aller à l’étranger. Nous avons suivi ce que l’équipe nationale junior a eu à faire. Il nous faut donc préparer la relève. Du côté des autres disciplines, on note des compétitions qui s’organisent, mais ça manque des choses surtout au basketball. La preuve, il y a une équipe féminine de basketball qui devrait suivre l’équipe masculine de 3×3 qui est actuellement en Égypte. Mais contre toute attente, elle n’a pas pu suivre. Les autorités ont demandé que l’équipe féminine reste au pays. Ça veut dire qu’il reste encore du boulot. Récemment, le volley-ball était à Abidjan, on a vu le résultat.

C’est pour vous dire que nous avons besoin de préparer la relève dans toutes les disciplines. Et c’est là notre rôle en tant qu’anciennes athlètes. Nous voulons apporter notre soutien partout où on parle de la préparation de la relève, de la jeune génération, de la pépinière non seulement au niveau du football mais dans toutes les autres disciplines sportives.

Vous venez de purger une sanction de 3 mois infligée par la Fédération Béninoise de Basket-ball au motif de comportement antisportif. Vous avez observé le mutisme depuis l’annonce de cette sanction. Qu’avez-vous à déclarer aujourd’hui ?

“C’est vrai que je viens de purger une sanction de 3 mois. Et ceux qui me connaissent dans le milieu sportif, pour avoir lu le motif de la sanction “comportement antisportif” savent que ce n’est pas moi. Car, si c’est comportement antisportif, c’est tout le monde sauf Constance Meffon. Ça fait trois mois j’ai pris sur moi la responsabilité de ne pas interjeter appel, de ne pas aller vers la Fédération pour en savoir davantage, pas parce que je n’ai rien à dire. Mais tenant compte de mes expériences dans le sport en général et dans le basketball en particulier. Pour moi, cette sanction est de l’eau versée sur le dos du canard. Tout simplement,  parce que je suis la dame à abattre au niveau du basketball. Car, le Comité exécutif de la Fédération qui est en place pense peut-être que tout ce qu’il est en train de faire en ce moment est sur les rails et qu’on ne doit pas reprocher quelque chose. Il faut se taire. Ce que j’ai refusé de faire.

Par exemple comment peut-on procéder au lancement du championnat, qui plus est une ligue professionnelle sans faire de réunion technique? Déjà pour le championnat 2020-2021 c’était un semblant de réunion technique qu’on a fait en ligne sous prétexte de covid-19 alors qu’on a organisé l’Assemblée générale élective dans la période. Des choses comme ça on ne peut pas se taire et moi, en ma qualité de vice-présidente d’Énergie Bbc, j’ai réagi. Parce que, quand on ne fait pas de réunion technique, c’est la porte ouverte à tout. On peut vous amener les mêmes arbitres sur 3 à 4 matchs.

Outre cela, j’estime pour ma part que sans les responsables de clubs, il n’y a pas de fédération. Il faut alors un minimum de respect vis-à-vis de ces responsables qui mettent leurs sous pour la promotion de la discipline. L’autre chose qui est inadmissible, le championnat des petites catégories qui ne ressemble à rien. Vous pouvez finir ce championnat en deux pour les uns et trois matchs pour les autres.  Alors qu’on parle de pépinière. Ça fait plus de deux mois que nous avons fini et le Comité peine à trouver la programmation pour la phase nationale de cette catégorie de championnat.

Dans ce milieu, je suis restée la seule à faire ces dénonciations. J’estime que la sanction était simplement de l’acharnement contre une dame qui a osé et qui ose soulever les incongruités d’une Fédération. Et dites-vous que je n’ai pas encore fini de le faire. Car, contrairement à l’adage “le chien aboie la caravane passe”, je voudrais informer que c’est “la caravane reprend du service dès cet instant.”

Vous êtes une ancienne énarque et un cadre A1 de l’administration de la Sbee. Les études ne vous ont pas empêchée de pratiquer plusieurs disciplines sportives et d’assumer aussi des fonctions de dirigeante sportive. Quel message avez-vous à l’endroit des parents de jeunes filles?

Il faut que nous allions au contact des parents. Ce n’est plus les mots. Il faut qu’on puisse s’organiser anciennes footballeuses, anciennes basketteuses, anciennes volleyeuses, anciennes handballeuses. Bref, anciennes athlètes, dans un creuset pour nous regarder en face pour prendre des décisions pouvant nous aider à amener les parents à comprendre la nécessité d’accompagner les filles qui souhaitent s’adonner aux sports. Nous devons pouvoir expliquer aux parents que le sport peut contribuer au suivi de la scolarité de leurs enfants filles, pourquoi pas pour leur avenir.

Parce qu’en réalité, les parents craignent que leurs investissements sur leurs filles depuis la classe du CI à l’université ne soient à l’eau parce que la fille là a décidé de jouer par exemple au football où au basketball ou faire du karaté ou du Judo. Au même moment, il faudrait que les structures qui réglementent la pratique de ces disciplines sportives fassent du sérieux, soient plus professionnelles afin d’offrir plus de garanties aux pratiquants. C’est aussi l’autre paire de manche qui donnera plus d’assurance aux parents.

Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO

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