.
.

Le triomphe de la vérité

.

L’An 1 du deuxième quinquennat de Talon: Abimbola présente les acquis et défis de son secteur


Visits: 13

Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts

Dans un entretien, le jeudi 09 juin 2022, le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola a exposé le bilan de l’An 1 du deuxième quinquennat du président Patrice Talon.

Ce qu’il faut savoir : Après un an d’exercice, le ministre a dressé ce qu’on peut retenir de la réalisation des projets et réformes contenus dans le PAG 2021-2026. Pour le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, le gouvernement a décidé depuis 2016, de mettre le meilleur potentiel au cœur des stratégies de développement pour la création de richesses et d’emplois au profit de la jeunesse. Parlant de ce meilleur potentiel, il a énuméré le patrimoine, la culture, les arts, et les potentialités touristiques. « Les Béninois doivent alors s’attendre à ce qu’au bout de cinq (05) ans, nous puissions avoir une offre touristique densifiée et qui soit suffisamment à niveau pour que le Bénin puisse tenir toute sa place sur le continent et à travers le monde. Nous pouvons également avoir au bout de ces cinq (05) années des infrastructures culturelles et artistiques majeures à savoir des institutions muséales aux normes internationales, des sites touristiques et nous nous rendrons compte que notre pays compte sur la scène internationale en matière d’art », a-t-il dit. Selon ses dires, nous aurons également un environnement propice à l’éclosion et au développement des industries culturelles et créatives permettant de mieux professionnaliser ces secteurs. « Désormais, ceux qui sont formés pour ces métiers pourront avoir de véritables emplois. Les uns et les autres se rendront compte que c’était évidemment un bassin qui était laissé à l’abandon alors qu’il pouvait apporter beaucoup aux populations et à notre pays. La perspective dans cinq (05) ans, c’est un tissu culturel artistique et touristique densifié, une offre qui permis la hauteur d’accueillir des visiteurs nationaux et internationaux et surtout un puissant moyen de révélation de notre pays aux africains et au-delà du continent africain », a précisé le ministre. Il n’y aura pas de discontinuité entre le premier et le deuxième mandat. Le secteur aura un complément de 600 milliards de francs Cfa qui viennent s’ajouter à ce qui est investi lors du premier mandat. C’est tout cela qui fait à peu près à 700 milliards de francs Cfa, soit plus d’un milliard d’euros. C’est la première fois, se réjoui le ministre, que sur le continent africain, un pays dispose d’un programme volontariste, d’une politique publique suffisamment pensée et d’un investissement aussi massif dans ces secteurs qui généralement, sont considérés comme moins prioritaires. Parce qu’au quotidien, dit-il, nous avons le souci d’avoir la route, la santé, la lumière, etc., et nous avions oublié qu’il fallait avoir des secteurs pour occuper la jeunesse, pour enrichir la population et pour valoriser ce que nous aïeux nous ont légué.

En ce qui concerne le tourisme : Dans ce sous-secteur, l’autorité ministérielle a exposé en quoi les actions de l’Etat sont profitables. « Quand un touriste vient dans votre pays, il ne va pas déposer son argent à la banque. Il consomme directement au bénéfice des populations. Elles sont directement impactées positivement. Quand nous créons un hôtel au-delà du fait que les gens viendront dans les chambres, vous imaginez toute l’économie qu’il y a autour parce ce qu’il faut des routes pour aller dans cet hôtel. Il faut qu’il y ait l’eau, l’électricité, l’internet. Il faut un niveau de qualité des soins de santé. Une fois que le client est là, il va manger, faire des sorties, visiter des sites. Tout ceci va directement au bénéfice des populations », note l’invité de l’émission. C’est pourquoi aujourd’hui, il n’est plus question de douter de l’intérêt ou du bénéfice du tourisme. C’est une véritable industrie, un véritable moteur de croissance, à l’en croire.

En ce qui concerne la culture et les arts : Ces deux domaines sont une véritable économie. Il donne en exemple l’exposition diptyque que des gens sont venus de partout au Bénin et de l’extérieur. Ces derniers ont dû investir dans les moyens de transport. « C’est un fort bénéfice pour la jeunesse béninoise. Sur la scène internationale, les artistes plasticiens béninois sont très appréciés et très côtés. Aujourd’hui, vous n’avez plus d’exposition majeure dans le monde des arts plastiques sans que le Bénin ne soit présent notamment, à travers ses artistes. Le gouvernement veut mieux structurer tout ceci pour mieux relever les artistes plasticiens afin que cela profite au Bénin à travers des expositions, des événements majeurs et la construction d’un musée des arts contemporains à Cotonou », rassure le ministre.

Comment on est arrivé à cette exposition : Il faut savoir que depuis les indépendances, les intellectuels africains, notoirement les intellectuels béninois, souhaitaient la restitution des œuvres qui nous ont été légitimement pris. Plusieurs personnalités, plusieurs hommes politiques à travers les différents régimes ont essayé. Mais c’était toujours des demandes de principe. « Il n’y avait pas une volonté, une dynamique encore moins une méthodologie. Il y a eu dans un premier temps la volonté du gouvernement à travers son chef, Patrice Talon qui très tôt, a marqué cette volonté à travers une demande au gouvernement français du président François Hollande. Cela n’avait pu aboutir. Mais le gouvernement béninois ne s’est pas découragé », souligne-t-il. Il a poursuivi avec l’arrivée du nouveau président Français Emmanuel Macron. Selon lui, la méthode béninoise n’était pas une méthode agressive, encore moins une méthode de revendication.

Cette exposition a été un succès : Presquetoutes les franges de la population : les grands intellectuels, les professeurs agrégés d’université, les bonnes dames du marché, nos têtes couronnées, les enfants, etc ont visité. « C’est une joie pour le gouvernement de voir l’intérêt des populations béninois. C’est un franc succès. Je peux vous avouer que je suis étonné par ce succès qui a dépassé largement nos attentes puisque nous avions mis la jauge à un certain niveau et nous l’avons dépassé plus de deux ou trois fois », fait savoir le ministre Abimbola. Pourtant, l’exposition n’était pas ouverte tous les jours. « Nous avions eu en moyenne 4.155 visiteurs par jour. C’est énorme, quand vous comparez les chiffres à ceux des musées à l’international. Des gens pouvaient se demander comment nous comptions les visiteurs. Nous avions mis en place une équipe de l’Instad, une équipe de médiateurs culturels et une équipe de la sécurité du palais présidentiel. Ces trois équipes faisaient les statistiques, et après elles étaient analysées par les équipes de l’Instad de façon scientifique », a-t-il expliqué.

La question des restitutions au plan national : «Nous discutons avec d’autres institutions privées, confessionnelles publiques, en France, au Bénin, ou ailleurs pour que l’Etat puisse non seulement avoir la possibilité d’inventorier, mais également avoir la possibilité de récupérer au profil du patrimoine national un certain nombre d’œuvres », a dit le ministre. Avec l’Ecole du patrimoine africain (Epa), un inventaire du patrimoine national a été lancé. Et cet inventaire a permis d’inventorier à peu près 3000 œuvres à travers tout le territoire. Même chose pour le patrimoine immatériel. Pour ce qui concerne le patrimoine immatériel, les termes de référence sont déjà prêts et très bientôt, cet inventaire sera lancé. « Nous sommes en train d’y travailler notamment, avec l’Unesco. Nous sommes en train de rattraper des années de désinvolture. Nous sommes véritablement en train de faire en sorte que le patrimoine immatériel béninois puisse être valorisé. Avec l’Unesco, nous travaillons également pour que la Gaani soit également considérée comme un patrimoine immatériel. Le Koutamakou sera également classé comme patrimoine de l’humanité », rassure-t-il. Au sujet du volet contemporain de l’exposition Art du Bénin, l’idée, c’est de montrer que ce génie est le fil conducteur du Bénin. Il fallait mettre en écho, en dialogue le passé dont nous sommes fiers et dire que ce n’est pas seulement le passé.

Les avancées : Aujourd’hui, concrètement, le pays dispose d’une Galerie nationale. C’est une institution majeure importante qui va permettre de structurer le marché de l’art et de révéler les artistes plasticiens béninois. La création d’ici trois ans du Musée d’art contemporain de Cotonou, la participation à l’exposition Dubaï 2020, l’ouverture du Centre culturel de rencontre international (CCRI) John Smith, la résidence artistique de trois artistes africains dans le cadre de la réalisation d’une œuvre à mettre sur la coiffe de Ariane V, le Programme « Hors les Murs » dans le cadre de l’exposition diptyque, à savoir le Festival graffiti « Effet graff » sont entre autres énumérés. « Sur la scène de l’art, le Bénin veut prendre toute sa place. Vous avez par ailleurs, au niveau de la Galerie nationale, un travail majeur qui se fait et les Béninois se rendent compte que nous commençons à avoir une collection nationale qui devient un patrimoine de l’Etat, et qui sera exposé dans le musée en construction. Nous avons une dotation de 500 millions de francs CFA pour la Galerie nationale pour l’acquisition des œuvres d’art contemporain tous les ans », a martelé l’autorité ministérielle. Pour ce qui est des réformes structurelles du tourisme, le gouvernement travaille sur les nouvelles conditions d’autorisation et de classement des établissements d’hébergement, de restauration et assimilés ; sur les nouvelles conditions d’agréments des agences de voyage ; sur une nouvelle règlementation du métier de guide de tourisme. « Nous aurons à terme, de nouvelles conditions d’exploitation et un système d’octroi des licences et agréments des établissements d’hébergement. Tout ceci pour une modernisation de la gouvernance du secteur. Nous avons également fait un grand pas dans la mise en place d’un compte satellite du tourisme expérimental à travers l’élaborationd’une nouvelle nomenclature des métiers et produits touristiques du Bénin et d’un nouvel outil performant pour mesurer les flux touristiques et la contribution au Produit intérieur brut (PIB) », a-t-il dévoilé. Le renforcement du capital humain avec la mise en œuvre du Programme de renforcement de capacités de 54 guides du tourisme en attendant celui de 700 professionnels du THR, n’est pas du reste.

Quatre réformes majeures dans le domaine de la culture : Il s’agit évidemment du Conseil national des organisations d’artistes (Cnoa). L’objectif c’est de pouvoir fédérer l’ensemble des artistes dans une même structure afin que ce conseil soit l’interlocuteur majeur et valable de l’Etat en ce qui concerne la définition des politiques publiques. Ce Cnoa va permettre d’opérationnaliser la maison de l’artiste. Et c’est la maison de l’artiste qui va permettre de pouvoir donner un statut plus honorable aux artistes. Cela permettra d’identifier un artiste professionnel, un artiste semi professionnel et un amateur. C’est à travers cette structuration que l’Etat va pouvoir apporter son appui aux secteurs des arts et de la culture et créer l’environnement favorable à l’éclosion de l’industrie culturelle et créative. « Nous allons également faire la nomenclature des métiers artistiques et culturels et d’ici quelques semaines, nous allons mettre en ligne le Portail culturel. Nous avons également une autre réforme majeure : la dématérialisation du système de collecte des redevances de droit d’auteur au niveau du Bubedra. Nous avons une autre réforme qui concerne le financement de la culture compte tenu des suggestions du Fonds des Arts et de la Culture (Fac). Nous avons par ailleurs, le fonds de bonification qui va permettre l’éclosion des industries culturelles et créatives », a rassuré le ministre.

Les défis : En ce qui concerne le tourisme, il est en train d’être structuré et il y a un investissement massif pour son accroissement.Ceci permet de capter différents types de touristes au profit du développement. « Quand un visiteur veut venir au Bénin et constate que nous n’avons que Ganvié, il faudrait qu’il soit vraiment intéressé par ce type d’attraction pour venir au Bénin. Mais quand vous lui dites : Au Bénin, nous avons Ganvié, nous avons également le Parc national de la Pendjari, nous avons une station balnéaire, de l’historique, du culturel, du muséal, nous avons une palette d’offres bien restructurée, il est excité », dit le ministre. Ce qui sera fait, c’est notamment à Ouidah avec la réhabilitation à l’identique de la Place aux enchères et du Mémorial de Zoungbodji dont les travaux sont déjà achevés ; la réhabilitation du monument de la Porte du Non-retour qui sera achevée au prochain trimestre et les travaux d’aménagement de la Route l’esclave qui sont en cours. Au troisième trimestre de cette année, il sera mis en service le Musée international de la mémoire et de l’esclavage (MIME) à Ouidah au sein du Fort Portugais. Dans ce Fort Portugais, la Maison du Gouverneur est déjà totalement achevée. Et le volet patrimonial de l’exposition publique diptyque va rejoindre Ouidah. Ces produits sont déjà prêts. Et également d’autres produits qui seront disponibles avant la fin de cette année, notamment, les deux premiers couvents dans le cadre de la « Route des couvents ». Il s’agit d’un couvent à Adjarra et d’un autre couvent à Ouidah. Les travaux de construction d’autres couvents vont démarrer afin de mettre en tourisme ce produit touristique. A terme, il est prévu une quinzaine de sites, couvents et/ou forêts sacrés. Sur Ganvié, il y a beaucoup de travaux en cours à travers la mise en œuvre d’un projet majeur. Les aménagements provisoires sont faits à l’embarcadère et les services réorganisés. Il en est de même pour le Plan d’organisation spatiale déjà disponible (avec la zone d’infrastructures publiques, la zone d’activités commerciales et des réceptifs hôteliers, les zones d’habitation et les couloirs de circulation, etc). Le démarrage de la réhabilitation des équipements sociocommunautaires et des habitats lacustres, au cours du troisième trimestre, l’aménagement de trois marchés flottants, la construction des habitats lacustres et la remise des sites de l’embarcadère d’Abomey-Calavi et de la route Akassato-Sô Ava et pour le réseau d’eau potable. Il y a également le renforcement des produits touristiques ouverts au quinquennat passé, notamment la « Route des Tata ». De nouvelles actions de revitalisation de la faune (potamochère Roux, Eland de Derby, autruche à cou rouge) sont en cours au niveau du Parc national de la Pendjari, l’amélioration des pistes touristiques et l’offre hôtelière. Pour ce qui concerne la construction du Palais royal de Nikki, les études sont achevées, la sélection de l’entreprise est en cours et les travaux débuteront au second semestre de cette année. Sur Abomey, dans le cadre du “chantier école”, s’ouvre courant juillet-août, des équipes pour la formation des artisans dans tous les corps de métier du musée. A Porto-Novo, la rénovation du Musée ethnographique Sènou Adandé s’achèvera au cours du prochain trimestre. Les travaux du musée Honmè débuteront également pendant ce trimestre. Pour ce qui concerne le village de vacances, il est important de préciser que c’est 330 chambres, 5 étoiles. Pour ce qui concerne le Sofitel dont les travaux avancent très vite, c’est le nouveau Sofitel 5 étoiles plus, c’est la dernière génération de Sofitel, presque un palace. Ce sera ce troisième type de Sofitel au monde et le premier en Afrique avec 200 chambres. Pour les grandes marques, nous allons avoir le Banyan tree qui est une marque de référence. « Nous avons déjà signé avec l’une de ses marques majeures, le Dhawa 5 étoiles, qui sera à la Marina à Ouidah. Nous avons également d’autres infrastructures hôtelières qui viennent. Nous avons également en cours, le développement du complexe Alédjo – Eldorado et Banyan Tree resorts Avlékété. Nous faisons également des investissements confortatifs avec l’accroissement et le confort dans l’offre hôtelière de la Pendjari (nouveau lodge) », a rappelé Michel Abimbola. Pour finir, il a invité ceux qui jusque-là n’osaient pas épouser les métiers de la culture, du patrimoine, des arts, du tourisme, à le faire maintenant.

Alban Tchalla

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page