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Le triomphe de la vérité

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Trois questions à Robert Gbeffè après le passage du président Talon: «Jusqu’à ce jour, rien n’a changé à Zè »


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Robert Gbeffè

Ancien député à l’Assemblée nationale, ancien chef du 9ème arrondissement de Cotonou et actuellement président de l’association  Nonvinonkpo Zèxwé, Robert Gbeffè s’est indigné du discours des autorités communales de Zè lors du passage du président Patrice Talon dans le cadre de sa tournée nationale. Présent sur les lieux, il estime que les réels problèmes de Zè en général et de l’arrondissement de Hêkanmè en particulier n’ont pas été présentés à Patrice Talon. Il en profite pour lancer un appel au chef de l’Etat et exhorter les organismes internationaux et toutes les bonnes volontés à venir au secours de cette commune qui manque encore de tout.

L’Evénement Précis: Quelle appréciation faites-vous de la tournée de reddition de comptes du président Talon en général, et particulièrement de son passage à Zè, votre commune d’origine ?

  Robert Gbeffè: Je crois que l’arrivée du chef de l’Etat à Zè s’inscrit dans le cadre de sa tournée nationale de reddition de comptes au cours de laquelle il a parcouru une soixantaine de communes. J’ai pris le soin de suivre, chaque soir sur la télévision nationale, le compte rendu de chaque étape et pris connaissance des discours délivrés par ceux qui intervenaient. Je pense que c’est un exercice fort heureux qui aura bientôt des répercussions heureuses sur les populations béninoises. C’est le moment de féliciter le président de la République pour cette sortie et pour tout ce qu’il a pu faire durant ce mandat. Cette tournée revêt deux caractères à mon sens. Le premier, c’est la descente du chef de l’Etat dans les communes pour rendre compte de sa gestion et voir l’état dans lequel se trouve le pays dans tous ses paramètres et le second, c’est l’occasion pour les populations, à travers leurs élus locaux et têtes couronnées, de faire part de leurs problèmes et doléances au premier magistrat du pays. Ce dernier est important mais a manqué de précision lorsque le chef de l’Etat était à Zè.

Qu’est ce qui a donc manqué à  Zè ? 

Les responsables de la commune m’ont invité pour l’arrivée du chef de l’Etat. J’ai été deux fois à Zè avant l’arrivée du chef de l’Etat. Il n’y a pas eu une bonne préparation pour l’arrivée du premier magistrat. Cela m’a fait très mal car il s’agissait d’accueillir le premier citoyen béninois et du point de vue de l’organisation,  nous avons échoué.  Je nous donne zéro, moi compris, puisque je suis fils de Zè. La commune regorge de cadres, d’ex ministres, de cadres et diplomates à la retraite, d’anciens députés, etc.  Les responsables actuels de la commune n’ont pas eu le réflexe et surtout l’humilité de se rapprocher de nous. Ils pouvaient le faire afin que nous réfléchissions ensemble à comment recevoir le chef de l’Etat et sa suite dans les règles de l’art. Du point de vue du discours, j’avoue que nous avons raté l’occasion de dire certaine vérités au chef de l’Etat.

J’ai constaté que partout où le chef de l’Etat est passé, les gens n’ont pas hésité à demander des choses après avoir dressé le bilan. Si vous ne demandez rien, vous n’aurez rien. On aurait pu ‘’imiter’’ ce qui s’est fait ailleurs en la matière.

Aujourd’hui à Zè, dans certaines maternités, c’est avec des lampes torches que les femmes s’éclairent pour  accoucher les femmes la nuit. Nous n’avons pas d’électricité. Sur les onze arrondissements de la commune, à peine trois sont électrifiés. L’arrondissement de Hêkanmè dont je suis originaire n’est pas électrifié. Des poteaux de haute tension y ont été implantés depuis sept ans  environ mais nous n’avons pas d’électricité. La voie menant de Zè à la Sèhouè en passant par Hêkanmè, Agbata, Houéounta est un raccourci très rapide qui pourrait soulager les populations puisqu’elle ne fait que 16km mais elle est dans un piteux état.  Je demande aux autorités de prendre ce tronçon pour constater elles-mêmes son état de dégradation. Dans la commune de Zè les femmes n’ont pas de marché à part celui de ‘’Zè-plaque’’ qui s’anime bien et dans une moindre mesure, celui de Zè-Centre. Tous les autres marchés sont déserts à cause de l’insécurité. Le commissariat de police de Zè n’a pas de moto ni de véhicule. Comment les agents peuvent-ils effectuer des patrouilles dans ces conditions ? Nous n’avons pas d’eau potable, les élèves du collège de Hêkanmè, qui a  pourtant un second cycle, étudient dans des conditions inacceptables. Ils n’ont même pas de groupe électrogène.  Nous n’avons pas de centre de  loisir pour les jeunes. Nous avons des sites touristiques qui, une fois  valorisé,  vont booster le développement de Zè.  La liste des problèmes est bien longue mais rien de tout ça n’a été porté à l’attention du chef de l’Etat.    

Quel appel avez-vous à lancer aux autorités à divers niveaux ?

Je lance un SOS pour Zè, pour Hêkanmè. Les gens n’ont pas dit la vérité au chef de l’Etat et ce n’est pas bien. Je vais être dur en disant que Zè est resté Zè jusqu’à ce jour, rien n’a changé. J’invite les filles et fils de Zè à mettre de côté les querelles personnelles et penser le développement de leur commune. Je demande aux autorités communales de ne plus jamais mentir au chef de l’Etat. Ça n’arrange pas la population. Je vais terminer en demandant au monde entier de venir  nous  secourir à Zè.  

Entretien réalisé par Yannick SOMALON

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1 thoughts on “Trois questions à Robert Gbeffè après le passage du président Talon: «Jusqu’à ce jour, rien n’a changé à Zè »

  1. Felix SATOGNON

    Merci cher papa. Depuis Nairobi, Kenya, j’ai fait les mêmes constats. Soyons véridique, rien n’a bougé à Zè pendant 5 ans. Le président a même fait le constat lui même mais nos autorités ont échoué de lui dire la vérité. Nous continuons de faire souffrir notre population. Les élèves continuent d’étudier avec torche. Je suis en ethiopie qui a plus de 120 million de population mais toute la population a l’accès à l’électricité et l’eau. De même au Kenya. Ceci n’est pas la politique, c’est le bien être de la population. Disons la vérité pour être soulagé. Les autorités de Zè nous font souffrir trop depuis des années.

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