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Le triomphe de la vérité

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Installation des nouveaux conseils communaux: Le profil du «bon maire» selon Moukaram Badarou, ancien préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau


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L’ancien Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, Moukaram Badarou

Alors que les conciliabules battent leur plein au niveau des élus communaux pour l’élection des maires suivi de l’installation des conseils communaux, l’ancien préfet de l’Ouémé, Moukaram Badarou fait des recommandations. Selon lui, le prochain maire doit être rassembleur et doit prioriser le développement de sa commune. Lire l’intégralité de son interview.

À l’heure des pour parler au niveau des candidats élus pourquoi la brouille s’installe dans certaines communes ?

Moukaram Badarou : Mais comme vous pouvez vous en douter, c’est une question d’intérêt. C’est une question politique. C’est une question majeure de développement aussi. Donc, ça ne peut que susciter des appétits. À chaque élection communale voire municipale, ça revient toujours ces genres d’engouement. Mais tout finit par se calmer.

Y-a-t-il possibilité de connaître un maire avant scrutin ?
Au regard des dispositions légales dans notre pays, les choses se passent en deux étages, à savoir, il faut d’abord élire les conseillers communaux. Ce n’est qu’après qu’au niveau du conseil que le maire, les adjoints au maire et les chefs d’arrondissement sont connus.

La crise de confiance fait prendre même des décisions à certains, par exemple la signature de procuration. Cela favorise-t-il un bon climat à l’avenir au sein d’un conseil communal ?
Ce qu’il faut retenir, c’est d’abord une question de confiance. C’est aussi une question de conviction. Comme j’ai l’habitude de le dire, c’est vrai que c’est par le canal d’un parti politique qu’on peut arriver en conseil communal ou municipal. Mais dès qu’on arrive en conseil il faudra mettre le costume de la commune. C’est à dire prendre le contenu de la commune. Le parti politique devait être relégué au second plan pour faire place comme priorité au développement de la commune. Ce qui devra consister à travailler pour sortir les populations de la pauvreté, de la misère et de construire le développement de la commune.

Pour les villes à statut particulier, quel profil de maire faut-il privilégier ?
Il n’y a pas une différence particulière entre maire de commune que nous appelons commune ordinaire et celui du commune à statut particulier. Au regard de nombre des habitants, au regard de caractères particuliers, il n’y a que 3 communes qui sont à caractère particulier notamment Porto Novo, Cotonou et Parakou. Évidemment pour être un bon maire, il faut d’abord être élu conseiller de la commune. Il faut avoir un leadership avéré. Il faut être un rassembleur, un compétent. Il faut avoir une bonne connaissance de la commune, avoir un bon carnet d’adresse. Il faut disposer de très bons réflexes, de capacités à détecter des diverses compétences pour faire avancer la commune. Il faut être moins politicien et être un acteur de développement. À ce prix, je pense qu’on peut faire un bon maire de nos communes à statut particulier. Je dis au passage que la commune de Porto Novo qui est la capitale du pays, la commune de Cotonou qui est la vitrine de notre pays et la commune de Parakou qui est la commune phare du septentrion méritent quand même d’avoir des maires aux qualités que je venais d’énoncer, certainement avec beaucoup d’autres qualités encore. Bref, être un homme qui est intransigeant au niveau de la population qui soit en mesure au-delà des clivages politiques arrive à détecter tout ce qui peut amener à contre développement de la commune.
Au-delà même des ressources qu’on peut disposer modestement sur le terrain au niveau de la commune, il faut voir aussi au niveau de la sous-région comment nouer des partenariats. Ce n’est pas tout au Europe qu’il faut chercher des partenariats. On peut le faire avec le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana et autres pays au niveau de la sous-région. On peut aussi chercher des partenaires au niveau de la diaspora béninoise. Nous avons une forte colonie au niveau du Gabon, de Congo, de la Guinée équatoriale. Et au niveau de l’Europe nous avons des gens qui ont des carnets d’adresses et qui sont dans des réseaux, assez de moyens et qui peuvent aider le développement de nos communes. Il suffit que ces maires se mettent à disposition pour aller capter toutes ses compétences, toutes ces valeurs, ces opportunités pour aider le développement de leur commune.

De quel mécanisme dispose-t-on pour mesurer toutes ces qualités qui vous évoquez ?
Vous savez, on reconnaît un bon danseur dès son premier pas. On reconnaît un bon footballeur à sa première touche de balle. Donc, il impérieux que les membres du conseil de la commune et au niveau des partis politiques privilégient le développement de la commune au détriment des calculs politiciens. Une fois que ces calculs politiciens sont faits, c’est très rapidement on est rattrapé parce que entre-temps, le développement de la commune va bégayer. Mais si on met de côté les clivages politiques ; si on met de côté les raisons subjectives pour ne prendre que les raisons objectives, pour ne prendre que les raisons de développement de la cité, je pense qu’au sein d’un conseil communal, pour détecter qui peut le mieux, je ne pense pas que ce soit difficile. Sauf que très malheureusement, ce dont on a l’habitude de rencontrer, c’est que les calculs politiciens prennent le dessus sur les raisons majeures de développement et c’est ce qui explique la léthargie de plusieurs de nos communes. Il faut souhaiter qu’à l’ occasion de ces élections du 17 mai que nos maires à installer soient des maires qui puissent au moins s’arrimer à la vision qui prévaut aujourd’hui au sommet de l’État à savoir, la priorité aux questions de développement.

Donc, pour vous, les instances des partis politiques aussi ont un rôle important à jouer dans le choix des maires ?
Absolument. Puisque les conseillers ne sont pas tombés du ciel. Ce sont des conseillers qui ont été élus sur la base des listes des partis politiques et donc les instances des partis politiques doivent pouvoir avoir un regard fixe, un regard très sérieux, un regard objectif sur ce qui veut se passer au niveau des conseils. S’il faut livrer seulement les conseillers à ce qui veut se faire, j’ai des craintes que les appétits gloutons, les intérêts subjectifs, les intérêts inqualifiables puissent prendre le dessus sur les raisons de développement de la commune.

L’une de ces municipalités tombe de l’opposition par exemple Parakou. Est-ce qu’il n’y a pas de crainte ?
Il n’y a aucune crainte qu’on parle d’opposition ou la majorité. Comme l’a dit le chef de l’État, ce qui compte, c’est le développement des communes. Il faut laisser se jouer d’abord avant de tirer les grandes conclusions.

Finalement à vous écouter, une ville ne peut se développer sans l’État central ?
Aucune ville ne peut se développer sans l’État central. D’ailleurs au regard des dispositions de la décentralisation dans notre pays, les communes ne sont pas livrées à elles-mêmes. L’État central à son mot à dire.

Des recommandations à l’endroit des maires qui seront élus ?
Je souhaite vivement que non seulement le maire, qui doit être un rassembleur, les adjoints qui doivent être autour de lui et les chefs d’arrondissement puissent prioriser le développement de leur commune et reléguer au second plan tout ce qui est subjectif, tout ce qui est calcul politicien afin de prendre en compte les intérêts majeurs de développement de leur commune. Nos populations en ont besoin; notre pays aussi en a besoin.

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