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Le Réseau des journalistes du Bénin sur les catastrophes naturelles (RJBCN) a tenu sa deuxième journée de « Débats Ecolo ». C’était le jeudi 27 juillet 2017 à la Maison des Médias. L’invité était le Professeur Placide Clédjo, Spécialiste des questions de l’environnement, de l’aménagement du territoire et climatologue de formation. A la suite des mots de bienvenue du Président du réseau, Euloge AÏdasso, le spécialiste a partagé avec les participants, en quoi le reboisement peut régler ou non le problème de changement climatique. Ensuite, il a mis l’accent sur le poids du reboisement dans la production ou le stockage du gaz à effet de serre et enfin proposé des solutions pour prévenir toutes déconvenues. Ses propos liminaires ont porté sur la justification du choix du mois de juin pour le mois de reboisement qui, selon le plan pluviométrique, est le mois le plus pluvieux. Faisant le bilan, il a fait constater que beaucoup d’arbres ont été plantés mais ont manqué de suivi. C’est la quête de suivi qui a conduit au programme « 10 millions d’âmes 10 millions d’arbres ». Un programme qui n’aura pas été maintenu avec le régime de la rupture qui a remodelé tout cela dans un autre système.
L’usage du pétrole, l’élevage des bœufs et la culture d’ignames, les vraies causes
D’abord, le spécialiste a expliqué aux journalistes la notion de gaz à effet de serre qui n’est rien d’autre que le CO2. « C’est ça qui entraine les changements climatiques dont on parle…. Le CO2 est un gaz à effet de serre comme le méthane. En réalité, les gaz à effet de serre ne sont pas mal, c’est leur utilisation à outrance qui cause problème et on parle des changements climatiques », a-t-il précisé. A cela s’ajoute, selon lui, le méthane qui est plus puissant, en moyenne, 20 à 25 fois supérieur au CO2. « Lorsque vous élevez les bovins, vous produisez assez de méthane. Plus vous tuez les bœufs, plus vous envoyez le méthane dans l’atmosphère. Ce qui veut dire que la consommation de bœuf augmente le réchauffement climatique », a martelé l’expert. Ensuite, le second acte à l’origine du phénomène, est la consommation de l’igname pilée. Car, explique-t-il, pour produire l’igname, il faut détruire la forêt et même les arbres ; en plus, les brûler pour que les lianes puissent vraiment évoluer sur ces branchages. Enfin, le communicateur a relevé l’utilisation des énergies fossiles. « L’usage du pétrole entraine les changements climatiques », conclut-il.
Que fait le Bénin ?
L’expert confirme que le Bénin fait beaucoup de choses en matière de changement climatique. Mais il déplore le fait que les décideurs n’ont pas cette vision de connaitre les efforts des scientifiques béninois dans ce sens. En exemple, il a cité le bio gaz produit actuellement au Bénin pour diminuer le gaz à effet de serre. Il s’agit, précise-t-il, du méthane qu’on brûle pour l’empêcher d’aller dans l’atmosphère. « Déjà, les Suisses sont allés nous voir pour que nous installions cela à Toffo et une expérience a été faite. Le bio gaz a été pompé dans notre centre pour expérimentation. Donc, le centre VALDERA va aider Toffo à produire de bio gaz », informe le Professeur Placide Clédjo. Par ailleurs, il estime que le Bénin n’a pas une politique rigoureuse sur le changement climatique. « Le Bénin gère les projets sur l’atténuation aux changements climatiques et non sur les changements climatiques mêmes », a-t-il fait savoir.
Allez aux énergies renouvelables !
Il faut cesser d’utiliser les énergies fossiles pour les énergies renouvelables. Comme solution, le Professeur Clédjo recommande de réduire, de moitié au moins, la production des énergies fossiles et encourager les innovations en matière d’utilisation des énergies renouvelables. « Un centre est en cours d’installation à Allada », informe-t-il. Les possibilités d’énergie renouvelable concernent la mer et les collines. « Au niveau de la mer, nous avons assez de vent et du côté des collines également », informe-t-il. Il pense qu’il faut encourager les gens à utiliser les panneaux solaires.
Emmanuel GBETO
