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La crise socio-politique nationale que traverse le Bénin ne laisse pas indifférents les vieux briscards de la politique béninoise. C’est le cas du Professeur Albert Tévoédjrè, qui décrypte la crise actuelle et apporte quelques solutions pour la sauvegarde de la paix au Bénin.
Le Bénin à l’ère de la rupture vit une crise politique et sociale aigue avec en toile de fond le projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990. Des marches et grèves à répétition. Des partis politiques réunis en sursaut patriotique. Des syndicats réclament avec véhémence le retrait pur et simple du projet de loi portant révision de la loi fondamentale. Et pour cause, ils estiment que ce projet bafoue les libertés, les droits de l’Homme et crée l’impunité et une mainmise du secteur privé sur l’économie nationale. En d’autres termes, une des crises vivaces depuis l’accession de Patrice Talon à la magistrature suprême et à une semaine de la commémoration de l’an 1 de sa gestion du pouvoir. De Rosine Soglo à Albert Tévoédjrè en passant par Joël Aïvo et bien d’autres constitutionnalistes, le maître mot est un appel à l’accalmie.
C’est justement pour cette raison que le Professeur Albert Tévoédjrè réitère son engagement quotidien à œuvrer pour la paix au Bénin. Il tend la perche au président Patrice Talon à qui il demande de ramener la balle à terre. Il lui propose de faire comme le Général Charles de Gaulle, qui après avoir pris la parole, a dit au peuple français : « Je vous ai compris ». Le médiateur honoraire de l’UEMOA suggère au président de la République d’adopter la même attitude. Ces propositions sont axées sur trois points essentiels. La première : il suggère au numéro1 des Béninois de surseoir au projet contesté et controversé. Cela lui permettra de prendre six mois pour recueillir tous les avis. En second lieu, le Professeur Tévoédjrè propose la création d’un comité qui se chargera d’examiner le projet en tenant compte des amendements de toutes les parties. En dernier ressort, il indique la voie du dialogue national. Il estime que l’instauration d’un dialogue national sera la bonne initiative qui réunira toutes les Forces vives du pays pour un nouveau départ.
Citant Antoine de Saint-Exupéry : « L’autorité repose d’abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution », l’ancien médiateur de la République invite le chef de l’Etat à œuvrer pour un retour au calme dans le pays à travers l’écoute du peuple, la promotion de la paix, la paix par un autre chemin.
Wandji A.
