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Le commissaire coordonnateur au budget de la Commission électorale nationale autonome (Céna), Freddy Houngbédji est accusé d’avoir indûment opéré un dépassement de trois milliards de FCFA par rapport au niveau prévisionnel des dépenses de l’institution. Une situation qui aurait conduit ses pairs membres du bureau de la CENA à procéder à sa destitution. Mais en réalité, ce ne sont que des manœuvres politiciennes pour mettre à mal la cohésion au sein du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) dont il est le représentant au sein de l’institution.

La CENA est actuellement en crise. Le coordonnateur au budget de l’institution, Freddy Houngbédji, est accusé d’avoir indûment opéré un dépassement de trois milliards de FCFA par rapport au niveau prévisionnel des dépenses de l’institution. Nous apprenons que certains de ses collègues lui reprochent surtout de ne pas partager avec eux, les fruits des marchés publics passés  lors des récents scrutins. Selon les prescriptions du code électoral, « la gestion financière et comptable de la commission électorale nationale autonome (CENA) est assurée par le responsable de la cellule chargée de l’élaboration de l’avant-projet de budget sous la supervision du président de la Commission électorale nationale autonome (CENA). La gestion financière est soumise au contrôle de la chambre des comptes de la cour suprême ». Puis, en son article 22, le même code stipule « qu’un membre de la CENA ne peut être démis de ses fonctions que par décret pris en conseil des ministres qu’en cas de faute grave, sur proposition de l’Assemblée Nationale suite à une enquête parlementaire ». Ainsi, la faute grave dans le cas d’espèce n’est pas déterminée surtout que le premier responsable dudit dépassement   n’est autre que  le Président de la CENA. Reste à savoir si les membres de la CENA sont  qualifiés pour désigner le coupable et le punir sans saisine de la chambre des comptes de la cour suprême.
Une manœuvre qui vise le PRD et ses députés
Ces remous qui naissent à la CENA ne sont que des manœuvres politiciennes pour atteindre le Parti du Renouveau Démocratique (PRD). Sinon, comment comprendre qu’au moment où  la procédure de levée d’immunité du député Barthélémy Kassa a évolué au parlement et que  chaque camp affiche déjà sa position par rapport au vote, on s’attaque au coordonnateur du Budget de la CENA ? Pour mémoire, après le rapport de la commission parlementaire dirigée  par le député Alexis Agbéléssessi, la conférence des présidents s’est réunie pour tirer une conclusion sur le vote de la levée d’immunité. Mais, avant cela, l’ouverture de la session parlementaire qui devrait analyser ledit rapport a été boycotté par les députés FCBE. Quant à ceux du PRD, ils ont affiché clairement leur volonté de voter pour la levée d’immunité. Ils  exigent même que le vote soit à main levée. Un fait qui embrouille les cartes dans le camp des Fcbe qui hésitent et veulent protéger leur collègue accusé d’être le premier responsable dans le détournement des 2,6 milliards de FCFA du PPEA-II. Selon nos informations, ce lundi 17 août, les députés de la mouvance ont tenu une réunion secrète au cours de laquelle ils ont décidé de faire pression sur le PRD. Ils demandent surtout à Maitre Adrien Houngbédji d’autoriser un vote à bulletin secret, afin de ne pas adopter la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas voulu accepter cette mesure qui contrevient aux dispositions du règlement intérieur du parlement.   Pour faire pression sur lui, il a été décidé de destituer son fils qui est devenu coordonnateur au budget grâce à une entente entre le PRD et les FCBE.   Pour le moment,  Freddy Houngbédji est toujours à la CENA et continue de vaquer à ses occupations habituelles dans une grande et totale sérénité. Ceux qui ont comploté contre lui comptent bien le remplacer par Moïse Bossou, un fidèle parmi les plus zélés du Chef de l’Etat.

Yannick SOMALON