.
.

Le triomphe de la vérité

.

Guy Constant Ehoumi: « Nous devons travailler pour que la liberté de presse soit tangible »


Visits: 2

En marge de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai 2015, la question sur l’état de la liberté de la presse au Bénin, s’est posée. Le président de l’Observatoire de déontologie et de l’éthique de la presse béninoise (ODEM), Guy Constant Ehoumi, a jeté un regard critique sur cette situation. Il invite les professionnels des médias ainsi que les autorités compétentes à plus s’engager pour une meilleure promotion de la liberté de la presse au Bénin.

L’Evénement Précis : Quel est l’état des lieux de la liberté de la presse au Bénin ?

Guy-Constant Ehoumi : Nous avons des textes mais qui, dans l’application, connaissent encore quelques difficultés, notamment, en ce qui concerne la liberté à accorder aux professionnels des médias de pouvoir aborder toutes les questions qui sont d’intérêt public. De façon à ce que certains abordent des sujets au sommet de l’état où on a entendu « ils sont des petits, ils s’attaquent à moi ». Il y a eu des journalistes qui ont été poursuivis en raillerie par la population. C’est une presse nationale dont on a voulu arracher les caméras à un moment donné. Il y a des journalistes qui ont essuyé des jets de pierres sur leurs véhicules, d’autres ne cessent d’avoir des menaces téléphoniques ou verbales. Aussi, les journalistes n’arrivent pas à aborder des questions d’intérêt public mais préfèrent être pilotés par les maires, les chefs villages, les ministres, des directeurs généraux et jusqu’au sommet de l’Etat. Ça montre tout simplement que la liberté de la presse est certes dans les livres, dans les documents, dans les lois mais elle n’est pas totalement véridique sur le terrain et nous devons plutôt travailler pour que tout cela change

Est-ce à dire que la presse a perdu toute sa crédibilité sous le règne du président Boni Yayi ?
Je ne stigmatise pas un régime. Malheureusement, c’est lui qui est au pouvoir. C’est de constat que tout le monde remarque qu’à l’heure où nous sommes, le problème se pose avec acuité comme quoi, nous avons des difficultés à travailler en toute liberté. Quelle est cette liberté qui ne veut pas connaitre et mettre sur la place publique le salaire du chef de l’Etat ? Quelle est cette liberté qui ne veut pas investiguer sur un marché public ? Quelle est cette liberté qui ne veut pas aller et trouver qu’une structure en charge des élections a peut-être tripatouillé les résultats ? Quelle est cette liberté qui ne peut pas permettre de faire un débat sur les questions sociales sans être investiguée ? Voilà le problème qui se pose à nous.

Que faire alors pour promouvoir plus de liberté de la presse au Bénin ?
La liberté de la presse ne profite pas seulement qu’au journaliste mais aussi aux citoyens. Je pense que nous avons le devoir de travailler tous ensemble depuis le citoyen lambda jusqu’au président de la république, jusqu’aux présidents des institutions de la République, jusqu’aux têtes couronnées, jusqu’aux associations de la société civile. Nous devons travailler pour que la liberté de la presse soit tangible et pour que nous puissions tous en jouir.

Propos recueillis par Rastel DAN

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page