Visits: 2
Le Médiateur de la République était face à la presse hier jeudi 30 août. Une occasion pour le professeur Albert Tévoédjrè assisté de ses collaborateurs de faire le point des activités du médiateur au cours de l’année 2012. Il s’agit notamment du bilan des tournées d’information et de sensibilisation du médiateur dans les communes, celui des recours reçus au titre de cette même année et enfin le point sur la transmission du rapport d’activité 2011 du médiateur au président de la République.
« Je tiens à dire à vous qui vous êtes inquiétés pour ma santé que je vais bien, je ne suis pas mort, je mourrai un jour comme tout le monde, mais je suis là et je fais mon travail. Je vous remercie d’avoir eu de la sympathie pour l’homme que je suis qui est fragile comme tout le monde, qui peut avoir son paludisme, son rhume, ses petits ennuis, ça arrive à tout le monde, ça, c’est du passé, nous continuons à progresser ».
C’est la déclaration faite hier jeudi 30 août 2012 par le Médiateur de la République au cours d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec ses collaborateurs. Il s’agissait pour le professeur Albert Tévoédjrè de faire des mises au point et de fournir quelques explications par rapport à certaines critiques qui sont souvent formulées à son encontre. En effet, de plus en plus de voix s’élèvent pour s’interroger sur l’utilité et le rôle du Médiateur de la République, notamment son mutisme face à la tension sociopolitique qui sévit actuellement dans le pays.
La réaction du Médiateur est sans ambages. Selon lui, la médiation travaille tous les jours. Seulement ces derniers temps explique t-il, elle a eu quelques activités qui n’ont pas été médiatisées partout comme cela se doit. Il a cité en exemple, les missions d’information et de sensibilisation dans différentes communes sur le rôle et l’importance du Médiateur de la République ainsi que plusieurs autres activités qu’il entreprend dans la discrétion. Tout ceci, a-t-il précisé, pour montrer à l’opinion que les citoyens ont recours au Médiateur, reçoivent des réponses à leurs préoccupations.
Mieux, dit-il, le Médiateur enregistre beaucoup de succès, par exemple des bonnes dames qui ont des problèmes particuliers de prestation avec le gouvernement et qui récupèrent leur argent grâce au Médiateur. Ce fut également une occasion pour lui d’éclairer l’opinion sur l’étendue et les limites de sa mission. Car, a-t-il expliqué, beaucoup de gens font la confusion sur le rôle du Médiateur. Or, la loi instituant le Médiateur de la République est assez claire et bien précise sur ses prérogatives. « Le Médiateur n’est pas là pour faire tout, n’importe comment et toujours à la télévision. Non, s’il le fait ainsi, il va échouer», s’est-il exclamé.
Il a poursuivi en précisant que le Médiateur travaille, selon la loi, et selon cette loi, il y a des choses qu’il ne doit pas faire publiquement. Il y a des choses qu’il doit faire discrètement. Il y a des choses qu’il fait de telle façon que ça n’enflamme pas davantage la situation. Pour Albert Tévoédjrè, dans tous les pays du monde où il y a un médiateur, c’est de cette façon que ça fonctionne, sinon l’institution est en danger. En clair conclut t-il, « si le silence du Médiateur est utile, il vaut mieux qu’il se taise, si sa parole doit être écrite, il vaut mieux qu’il écrive, s’il faut qu’il parle, il faut qu’il sache parler ».
Regain d’intérêt des populations sur le rôle du Médiateur
Faisant le point de la tournée d’information et de sensibilisation dans les communes, le directeur de cabinet du médiateur Zourkaneyni Toungouh a expliqué que différentes délégation ont sillonné du 4 juin au 29 août les communes des départements des Collines, du Zou, du Plateau et de l’Ouémé. Ces séances ont permis de répertorier un certain nombre de préoccupations des populations rencontrées, notamment les litiges domaniaux, la reconstitution des carrières, les dysfonctionnements dans les centres de santé ainsi que les conflits entre les conseillers communaux.
Mieux selon lui, lesdites séances ont également permis aux populations de comprendre davantage le processus de médiation et ses différentes étapes et surtout d’interroger sur l’installation des relais du Médiateur dans les communes. Par ailleurs, il a été constaté que bien que confrontés à des dysfonctionnements dans leur milieu, plusieurs citoyens ne savent pas qu’ils peuvent se référer au Médiateur de la République pour se faire entendre et éventuellement entrer dans leurs droits.
Point des recours traités et rapport d’activité du Médiateur 2011
Selon le directeur des recours du Médiateur de la République Aurélien Amoussou, 196 recours ont été traités par sa direction entre le 2 janvier et le 30 août 2012. Plusieurs de ces recours ont connu du succès dans leur traitement, notamment le recouvrement de parcelles non retrouvées par les propriétaires après lotissement et recasement, la reconstitution de la carrière de certains agents, comme des militaires radiés, des appelés du service militaire d’intérêt national non reversés, licenciement sans droits d’agents travaillant dans les missions diplomatiques et consorts.
Par rapport à son rapport d’activité 2011, le Médiateur a affirmé que ledit rapport est déjà envoyé au président de la République. Mais étant donné que la cérémonie officielle de transmission ne s’est pas encore faite, il ne serait être question d’en faire diffusion. La seule chose qui a été révélé par rapport à ce rapport d’activité 2011 concerne le nombre de recours traités qui s’élève à 358.
Hugues E. PATINVOH
