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Le triomphe de la vérité

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Editorial:Vers une nouvelle configuration


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Le PRD au gouvernement. Les stratèges politiques avaient tout prévu en 2011, sauf ce scénario qui se dessine sous nos yeux. C’est pourtant ce qui se trame de plus en plus avec l’absence de démenti du PRD sur des rumeurs qui sont plus que jamais d’actualité. Dans une grande mesure, cette éventualité est une vraie menace pour la RB et les partis de la mouvance qui avaient déjà une certaine assise au gouvernement.

C’est d’abord la Renaissance du Bénin (RB) qui aura à souffrir de cette stratégie du Chef de l’Etat. Le parti des Soglo est la première cible visée dans ce rapprochement qui fera venir dans l’équipe gouvernementale le parti que les Soglo ont trahi. Il y a en ligne de mire les combats pour la municipalité de Cotonou restée une chasse-gardée des Soglo depuis une dizaine d’années. Sortir la ville de ce monopole familial est un objectif politique que le Chef de l’Etat pourrait envisager.

 La perspective du positionnement de Houngbédji lui-même dans la course à la municipalité fera monter le mercure. Houngbédji candidat à la mairie, c’est un objectif probable qui ferait sauter de joie les militants PRD de Cotonou qui attendaient de prendre leur revanche sur 2011. Il faut même se demander si le parti des Soglo acceptera de cohabiter réellement avec des ministres PRD au regard des inimitiés tissées au soir des élections de l’année dernière. La RB pourrait même choisir de claquer la porte si elle n’était pas acculée, obligée de composer avec la manœuvre présidentielle qui la cloue au pilori.

En faisant son entrée au gouvernement, le PRD aura à pousser à la sortie les ministres sans réelle assise partisane, notamment ceux qui n’étaient déjà pas crédités d’un fief. Le gouvernement s’en va ainsi devenir un gouvernement des partis ; des partis qui prendront leurs ordres de leurs états-majors respectifs, en jouant le jeu des intérêts du parti contre ceux du gouvernement. Même si Adrien Houngbédji en personne ne sera ni ministre ni premier ministre, il fera office de Chef de gouvernement bis, en étant à la touche et en coordonnant l’action de « ses » ministres, et bonjour les dégâts…

Immédiatement, c’est l’UN qui risquerait de se retrouver seule dans l’opposition. En entrant au gouvernement, le parti des Tchoco-tchoco perd du même coup son statut de parti d’opposition, à moins de se résoudre à être entre deux chaises : un coup dans l’opposition, un autre coup de la mouvance. C’est trop surréaliste pour être vrai, d’autant que pour l’efficacité réelle de ses ministres dans l’équipe, le parti a besoin de montrer patte blanche. Mais, n’allons pas trop vite en besogne. Même au sein de l’UN, quelques-uns seraient tentés par des propositions du Chef de l’Etat. Si les têtes de pont de l’Union restent intraitables, des individualités bien connues sont prêtes à franchir la barrière pour se jeter dans la rivière présidentielle.

D’aucuns se demandent en fait si le PRD qui a passé ces quinze dernières années à faire de l’opposition peut être un parti de gouvernement. Et la question se pose en effet d’autant que, habitués à la critique qui est réputée plus facile que l’art, les ministres PRD pourraient confondre facilement les rôles et se retrouver très tôt dans le décor de la phraséologie et du verbiage propres aux partis d’opposition.

Quand il est désormais question d’action, le risque est énorme de les voir plus souvent sur les sujets de plainte que sur les sujets de la réussite d’actions concertées surtout dans l’engrenage administratif béninois. Et c’est ici qu’ils feront la différence entre les discours faciles, les déclarations à l’emporte-pièce et les difficultés du quotidien dans une administration où chacun est roi en son palais, où le DRFM fait des siennes parce qu’il se sent épaulé depuis le palais, où le palais lui-même traite directement avec les collaborateurs du ministre ou avec les Directeurs généraux sous tutelle qui ont l’air d’en savoir plus que leur ministre. On pourra savoir si les ministres PRD savent bien garder les secrets des délibérations en conseil des ministres et surtout s’ils sont bons faiseurs, tous bons parleurs qu’ils sont.

Tout compte fait, l’alchimie qui naitra du prochain gouvernement est celle d’un incroyable melting-pot. Est-ce un cocktail détonnant ? Wait and see.

Olivier ALLOCHEME

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