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Le triomphe de la vérité

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Editorial:Au pays des TIC


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Les technologies de l’information et de la communication (TIC) font une incursion plus que fulgurante dans l’économie. On en mesure tous les jours l’ampleur avec l’importance du téléphone portable devenu un compagnon incontournable dans les entreprises, les ménages et les institutions. En mars dernier, MTN a obtenu la licence d’exploitation du GSM troisième génération (3G). L’opérateur a apporté de l’argent frais dans les caisses de l’Etat, soit 50 milliards de FCFA. Mieux que le coton…

L’opérateur GSM apportera des solutions aux particuliers, aux institutions comme aux entreprises en matière de flux d’information et facilitera grandement leurs activités. Les principales fonctionnalités promises sont les services 3G, 4G/LTE, Wimax… ainsi que des services de voix sur IP. L’on espère que les autres opérateurs pourront suivre la marche pour entrer dans l’ère du 3G qui offre une gamme plus fournie de possibilités. C’est dire que les télécommunications constituent aujourd’hui plus qu’hier un vecteur de croissance économique.

 On sait depuis Hardy (1980) et Cronin et al. (1991) le lien indéniable que le développement des infrastructures de télécom entretient avec la croissance économique. En 2009, un groupe d’économistes dirigés par Tcheng a pu montrer qu’en Afrique, les emplois créés, les recettes générées, et les infrastructures mises en place contribuent à soutenir l’activité économique dans son ensemble. Dans un pays comme le Nigeria, le secteur des TIC est considéré comme le premier employeur avec 400 000 emplois directs créés chaque année. Le désenclavement des zones rurales devient aussi une réalité.

En Afrique, l’on estime que les TIC participent pour 5% environs du PIB, avec des variations notables selon les pays. Ne parlons même pas des applications académiques et médicales qui se sont accentuées ces dernières années avec l’ampleur prise par la télémédecine et le e-learning. Et c’est au regard de tout ceci que le Bénin s’est doté en décembre 2008 de sa déclaration de politique du secteur des postes, des télécommunications et des TIC dont le leitmotiv le plus achevé est de « faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique d’ici 2025 », selon la vision du Chef de l’Etat.

 Elle embrasse tous les secteurs de la vie publique, notamment l’e-gouvernement, l’e-business, les transports, etc. La mise en œuvre efficiente de l’e-gouvernement par exemple permettra de rendre effective la réforme administrative et institutionnelle et mettra fin à la majeure partie des désagréments créés par une administration publique béninoise outrageusement politisée et peu performante.

Mais les objectifs tracés en 2008 par la déclaration de politique du secteur peinent encore à se concrétiser. Il est vrai que le projet e-Bénin tente, avec des moyens limités, d’appuyer des jeunes entrepreneurs dans le cadre de la mise en place d’incubateurs orientés TIC. Néanmoins, les caprices de l’internet au Bénin sont encore des freins redoutables à toute entreprise réellement ancrée dans le secteur. Peu de Béninois comprennent notamment pourquoi, disposant de la fibre optique depuis plus d’une décennie, le Bénin fasse partie des pays dont la bande passante est encore très faible.

 La question des infrastructures reste donc posée, face à une demande qui ne cesse de croitre et une offre qualitativement déficitaire. Pourquoi par exemple l’internet à Cotonou est-il plus lent qu’à Lomé ou Dakar ? On aura retenu que les investisseurs ne peuvent se précipiter dans un pays où l’Internet est encore un luxe en ville ou dans les zones rurales.

L’avancée des GSM fait tout de même la différence. En termes de qualité et de coût, le Bénin est une référence qu’envient presque tous les pays de la sous-région. En partie, ceci est lié à la concurrence qui fait rage dans le secteur avec cinq opérateurs qui doivent se partager un marché étriqué évalué à moins de cinq millions d’abonnés. Tandis que dans les autres pays, il y a en moyenne trois opérateurs.

Le dynamisme induit par cet avantage de coût est un important facteur de progrès pour les affaires. Déjà, le mobile banking s’incruste progressivement dans les transactions bancaires, bouleversant à petit coup les anciennes pratiques. Le GSM sera bientôt au cœur de l’activité bancaire. En attendant qu’il fasse réellement son entrée sur le marché de l’internet haut débit, il constitue pour nous une porte ouverte sur l’avenir de l’économie béninoise.

Olivier ALLOCHEME

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