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Membre du bureau politique du Madep et député à l’assemblée nationale, l’honorable Louis Vlavonou considère le départ de certains partis membres créateurs de l’Union fait la nation comme une trahison. Il dit ne pas comprendre la déclaration d’appartenance à l’opposition du parti du renouveau démocratique (PRD) de maître Adrien Houngbédji, déclaration qu’il qualifie d’ailleurs d’inopportune. C’est l’essentiel de ce qu’on peut retenir de l’entretien qu’il a accordé au journal l’Evénement Précis en marge de la conférence de presse du bureau politique de son parti ce lundi 16 avril 2012.
L’événement Précis : Votre parti politique, le MADEP tient le week-end prochain, son deuxième congrès ordinair. Pourquoi avoir attendu tout ce temps avant d’organiser ce congrès ?
Honorable Louis Vlavonou : Vous savez, nous avions voulu organiser ce congrès, ça fait un bon moment. Le premier handicap, c’était l’incarcération de notre président. Pendant ce temps, nous avons tout fait. Ensuite, c’est la santé du président, qui régulièrement a été pour des soins en France.
Depuis que nous avons commencé avec la nouvelle législature, vous allez remarquer que cela fait un an qu’on a débuté et il était question au niveau de l’union que chaque parti, avec les défections que nous avons connues, retourne à la base et demande à ses militants s’ils sont réellement pour l’Union. En réalité, c’est sur l’impulsion de l’Union, quand bien même nous avions déjà eu l’idée d’organiser ce congrès.
Est-ce que depuis que vous avez commencé par frotter ensemble avec tous les partis qui ont constitué l’Union fait la Nation, vous aviez déjà fait un bilan de l’existence de cette union ?
Justement, c’est le motif de la convention. Ce sont les bilans qui se faisaient au niveau de l’organe dirigeant, au niveau de la coordination qui ne suffisaient pas. Maintenant chaque parti fera le bilan au niveau de sa base et suite à cela, on fera le bilan général le 28 prochain.
Contrairement aux informations, c’est pour aller à la fusion, ce n’est pas pour le bilan de l’Union ?
Non, c’est le bilan que prendront en compte les bases de chaque parti. Vous avez vu le PRD est parti pour son congrès, de même que le PSD, le MADEP va à son congrès. Il y en a, qui ont tenu des conseils au niveau de leur parti, d’autres ont fait des conventions. On avait demandé que chaque parti trouve un creuset pour interroger sa base. Il y a des commissions qui ont été mises sur pieds pour différentes tâches. Nous avons énuméré les conditions pour qu’il y ait fusion ou pas.
Rappelez-nous les conditions ?
Ces conditions, c’est d’abord par rapport à l’échéance. Est –ce que c’est opportun d’aller à la fusion avant les élections communales ou bien après ces dernières ? C’est d’abord à cette question qu’il faut répondre. Sur cette interrogation, les avis sont partagés. C’est la résultante de ces avis qui donnera la suite. On ne doit pas prendre position avant, alors que le problème, à l’ordre du jour est la convention.
Est-ce que le PRD participe à vos travaux ?
Bien sûr. Le PRD participe aux différents travaux. Parfois, c’est le président du PRD même qui conduit la délégation aux séances.
Comment interprétez-vous alors la déclaration de ce parti ?
C’est une déclaration inopportune puisque nous savions déjà que l’UN est de l’opposition et il ne reste que la convention. C’est le PRD qui a toujours écrit pour dire « Attendez-nous d’abord ». Moi j’ai été surpris que le PRD déclare sa position alors que cette position devrait être analysée au niveau de la convention.
Est-ce que le PRD est toujours membre de l’Union fait la Nation ?
Officiellement, le PRD est membre de l’Union. Seulement, je ne suis pas dans les secrets pour savoir ce qui se passe. Nous avions dit qu’on doit avoir deux groupes parlementaires mélangés. Mais on a été surpris quand le PRD est sorti pour former son groupe.
Tel que vous partagez les postes, le PRD ne se retrouvait pas ?
Quel poste ! On n’est pas au gouvernement.
Au niveau de la Haute Cour de Justice, des parlements régionaux, le PRD ne se retrouve pas, pourtant il dit qu’il est majoritaire ?
Mon exemple est là. Est-ce que vous savez que moi, on m’a demandé de me sacrifier pour que le PRD puisse avoir la Haute Cour de Justice ? C’est ça la réalité puisque ça n’a pas été facile. Et il a fallu les présidents Bruno Amoussou et Idji Kolawolé pour chercher à me dire «laisse ça pour le PRD». Le PRD demandait trois positions, mais il a eu les trois. Qu’est –ce que le MADEP a eu ? On avait dit qu’il faut attendre la convention avant de faire quoi que ce soit. Jusque là, le MADEP suit la ligne droite. On a décidé qu’avant de désigner les deux présidents, le coordonnateur n’a qu’à prendre provisoirement la tête.
Est- ce qu’on peut s’attendre à des changements à la sortie de la convention de l’Union fait la Nation ?
Je sais ce qui se passe au niveau de mon parti. Mais je n’ai pas assisté aux congrès des autres partis. Donc je n’ai aucune idée de ce qui se déroule hors de mon parti. On ne doit pas chosifier les autres partis pour dire que celui-ci a neuf, l’autre a dix. Vous êtes sûr que sans l’UN, le Prd pourrait avoir ces neuf députés ? Rien n’est sûr.
Le MADEP est-il favorable à la fusion ?
Le congrès vient le week-end prochain. Donc on verra. Moi j’ai été rapporteur de la commission. Mais je dis que les avis sont partagés. Arrivé à notre congrès, on va décider.
Propos recueillis par
Hugues E. PATINVOH
