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Le dimanche 18 décembre, la Communauté internationale célèbre la Journée internationale des Migrants. Cette journée a été proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 04 décembre 2000, pour commémorer et attirer l’attention sur l’existence de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée le 18 décembre 1990.

Dr. Eric ADJA, Directeur Général de l’OITFM

Depuis lors, la célébration de cette journée à travers le monde représente une opportunité pour saluer la contribution des millions de migrants au développement et au bien-être des Nations. Elle offre également un creuset de réflexion sur les mécanismes et les ressources à mobiliser pour mettre fin à toutes les formes d’abus et de violences à l’encontre des migrants et promouvoir le respect de leurs droits fondamentaux.

Dans une déclaration à la presse, le Dr. Eric ADJA, Directeur Général de l’OITFM révèle que plus de 200 millions de personnes dans le monde vivent aujourd’hui en dehors de leurs pays d’origine. Ce chiffre recouvre des situations extrêmement variées : de l’ingénieur informatique qualifié à l’agriculteur qui travaille illégalement, de la femme victime de la traite au réfugié contraint par la violence ou les catastrophes naturelles à quitter son pays.

Ces migrants participent activement à l’économie des sociétés dans lesquelles ils vivent, tout en soutenant financièrement leur communauté d’origine. Malheureusement, les migrants voient rarement leurs contributions appréciées à leur juste valeur. Au contraire ils subissent souvent des abus et des discriminations, du fait notamment de l’absence de mécanismes de protection. Citant un récent rapport conjoint de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale, Dr. Eric ADJA révèle que les quelques 30 millions d’Africains qui vivent aujourd’hui à l’étranger constituent une ressource vitale pour le continent, s’ils sont mieux organisés et sensibilisés à investir dans les secteurs productifs de leurs pays.

En effet, pour les pays africains, les envois effectués par la Diaspora, considérée par l’Union Africaine comme la 6è région du continent, aboutissent à un surcroît d’investissements en matière de santé, d’éducation et de logement, et leurs diasporas sont également sources de capitaux, d’échanges commerciaux, de transferts de compétences et de technologies.

« Aussi, la journée internationale des migrants que nous commémorons pour la première fois au Bénin, constitue-t-elle l’occasion de sensibiliser l’opinion publique nationale sur la contribution des Béninois de l’Extérieur au développement économique, culturel et social tant du Bénin que de leurs pays d’accueil. » a-t-il déclaré.

En effet, que ce soit à travers les structures étatiques ou à travers le Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur ou les diverses associations des Béninois ou encore à travers des initiatives individuelles, nos compatriotes font preuve d’un dynamisme remarquable. De nombreux projets d’équipement en eau, en électricité ou en infrastructures scolaires, agricoles, de transport et de santé dans nos villes et communes sont à l’initiative des Béninois de la Diaspora, sans oublier les fonds transférés par ces derniers pour soutenir leurs familles restées au pays. Ces transferts de fonds prenant une place de plus en plus croissante dans la recherche de financements innovants et alternatifs du dé

veloppement et dans l’agenda des relations économiques internationales, le Bénin doit y jouer un rôle déterminant. C’est ainsi qu’à la faveur de la Conférence Ministérielle des Pays les Moins Avancés sur les transferts de fonds des migrants tenue à Cotonou, les 09 et 10 février 2006, notre pays a été désigné pour abriter l’Observatoire international des Transferts de fonds des migrants des Pays les Moins Avancés (OITFM-PMA).

Cette confiance a été confirmée, à l’occasion de la 4è Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés qui s’est déroulée à Istanbul, en Turquie, du 09 au 13 mai 2011 et qui a connu la signature, entre le Bureau de Coordination des PMA et le Bénin, d’un Mémorandum sur le fonctionnement de cet observatoire, en vue :

– de collecter et de diffuser des informations et données statistiques de meilleure qualité en ce qui concerne le flux des fonds rapatriés, l’usage qui en est fait et les mécanismes de transfert ;

– d’assister les PMA dans l’identification, la conception et le développement de politiques, de projets et d’activités relatifs aux transferts de fonds, afin d’améliorer les services disponibles et d’accroître leur impact sur le développement. Ainsi, dans le cadre du démarrage des activités de l’OITFM à la faveur de la présente journée internationale des migrants, le Bénin vient de bénéficier du soutien de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) pour la mise en œuvre d’une enquête auprès des ménages, sur l’impact des transferts de fonds des migrants sur le développement de notre pays, notamment dans les villes de Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Djougou.

C’est pourquoi, en cette douzième journée internationale des migrants, le Directeur général de l’OITFM invite les autorités du Bénin à divers niveaux à mieux considérer l’importance des précieuses contributions qu’apportent les migrants dans les domaines économique, culturel et social, tant au profit de leur pays d’origine que de leur pays de destination. Il en appelle également à un partenariat et à une coopération renforcés entre le Bénin et sa diaspora, pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Wandji A.