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Le triomphe de la vérité

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Prof Ascension Bogniaho sur la qualification complémentaire exigée aux enseignants: « Aucun expert ne peut prétendre évaluer mieux que le CAMES »


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Professeur Ascension Bogniaho

Professeur titulaire des universités (CAMES) et Doyen honoraire de la Flash (UAC), le Professeur Ascension Bogniaho a réagi sur la décision d’imposer une qualification complémentaire aux enseignants du supérieur en dehors des grades du CAMES. Cette option selon cet enseignant à la retraite, n’est pas la meilleure pour solutionner les maux qui minent le domaine de l’enseignement dans les Universités du Bénin. Puisque, dit-il, si le pays veut connaitre ce que vaut un enseignant du supérieur, il lui suffit d’organiser correctement le secteur, de lui donner des moyens. Dans la foulée de ses explications, le Professeur Ascension Bogniaho a attiré l’attention sur la crédibilité et la viabilité du CAMES. « On peut devenir ministre, président d’une république sans aucune formation avérée, sans aucun diplôme, ni évaluation, mais on ne peut être décemment appelé enseignant du supérieur sans ces grade et appellation conférés par le CAMES », a-t-il écrit. Selon lui, les grades possèdent un sens intrinsèque, une valeur incontestable. Tout comme les faits de guerres devraient conférer des grades dans l’armée, les publications et les activités pédagogiques et académiques justifient ceux de l’enseignement supérieur.

Voici l’intégralité de son message :

Bonjour  à vous qui lisez et lirez ce papier.

J’ai été enseignant du supérieur et, admis en retraite depuis quelques années, je me repose comme de droit. J’aurais pu continuer à bénéficier d’une reconnaissance de mon pays, à œuvrer plus activement pour son développement,  si des textes scélérats n’avaient pas sabordé la corporation. Et pourtant, Dieu sait combien je suis valeureux, combien tous mes collègues, quels qu’ils soient,  le sont tous, eux aussi.

J’ai été, durant de nombreuses années, un expert chevronné du Cames, à l’instar de beaucoup d’autres de mes pairs béninois et africains, du reste. Je n’en réclame aucun mérite.

J’ai vu des pays africains récriminer contre le CAMES, en sortir avec fracas. Mais au terme de leur aventure scientifique périlleuse, de leur pérégrination  sans lendemain, je les ai vu revenir en force. Alors, j’ai réalisé ce qu’était le CAMES et ce qu’il restera malgré des coups d’épée sporadiques dans les eaux fécondes et tranquilles de son grand fleuve dont les affluents sont les pays membres et leurs ressortissants enseignants. Cet organisme ne peut continuer de survivre s’il n’est pas porté par une solide foi des états africains membres, celle encore plus inébranlable de la communauté des universités et des institutions de l’enseignement supérieur qu’il gère et, aussi et surtout, le crédit et le respect que lui accordent les communautés scientifiques ailleurs dans le monde. Quelles intrigues internationales n’ont pas entrepris en vain de l’éliminer, de la caporaliser ! Sous ces angles-là, personne ne pourra me taxer d’hérésie ou d’intégrisme camésien,  si j’affirme que le CAMES est à lui tout seul un royaume dont le souverain est la SCIENCE et les enseignants, les princes et, enfin, les pays membres, les sujets. Mais qu’est-ce vraiment le CAMES ?

Heureuse création du génie africain – il est de notoriété que la science s’origine en Afrique, dans l’Égypte ancienne – , le CAMES est l’unique organisme au monde d’évaluation et de promotion  des enseignants du supérieur en Afrique. Il n’y a pas encore, que je sache, son semblable dans le monde. Aucun expert dit international de l’enseignement supérieur, le fût-il avec des cornes torsadées du savoir sur la tête, telle une vielle antilope mâle, ne peut prétendre évaluer mieux que le CAMES, un enseignant du supérieur. Non, devrais-je le clamer. Je souris au moment où j’écris ce papier, parce que personne ne peut comprendre mon propos sur cette structure de notoriété planétaire, s’il n’a jamais été ni étudiant, ni enseignant du supérieur. On peut devenir ministre, président d’une république sans aucune formation avérée, sans aucun diplôme, ni évaluation, mais on ne peut être décemment appelé enseignant du supérieur sans ces grade et appellation conférés par le CAMES. La distinction est si bien admise que le docteur, jeune ou vieux, qui débarque dans ce monde du supérieur est appelé Assistant, un point, un trait.  C’est l’unique corps de l’état, après l’armée, où les grades possèdent un sens intrinsèque, une valeur incontestable. Tout comme les faits de guerres devraient conférer des grades dans l’armée, les publications et les activités pédagogiques et académiques justifient ceux de l’enseignement supérieur.

Si le pays veut connaitre ce que vaut un enseignant du supérieur, je parle du vrai, il lui suffit d’organiser correctement le secteur, de lui donner des moyens pour se rendre compte  du gâchis qu’il fait depuis des lustres en ignorant le secteur et en le pourfendant au détour de sautes d’humeur, souvent injustifiés.

 L’enseignement supérieur, l’enseignant du supérieur est un levier incontournable du développement.

Négligez ce domaine et votre pays sera en retard sur tous les plans. Pourchassez-en les enseignants, donnez-les en pâture à la populasse, détruisez-les par des propos humiliants, relevant peut-être de l’ignorance, de l’envie et de la jalousie, et votre pays sera à la traine du développement.

J’ai dit à un président de notre pays que l’enseignement suppérieur, l’université était une grande dame, qu’il lui fallait la courtiser, la posséder  malgré ses préciosités et ses caprices , afin de donner à ce pays le développement social et culturel, et la croissance économique inclusive. Il avait compris mon propos en se gardant des immixtions politiciennes intempestives dans ce sous-secteur de l’éducation  et en y injectant plus  de moyens. Cependant, il lui avait manqué la conviction de faire de l’Université, de l’enseignement supérieur,  la pierre angulaire véritable de l’édifice social, culturel et économique en construction de notre pays. Mais il a fait ce qu’il a pu, car il y a tellement à faire au sommet de l’état.

Que je vous dise, aucun pays au monde ne peut se construite valablement, ni durablement sans les ressources humaines pertinentes affectées aux tâches requises par son développement ; et elles sont produites par l’enseignement supérieur dans les universités et ses institution ad hoc. L’UNESCO le sait, qui reconnaît parfaitement le CAMES et ses produits.  Tout comme cette grande institution universelle, des universités étrangères d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Europe les reconnaissent également ; ils les associent à la formation de leurs étudiants dans maints domaines par des missions d’enseignement. Où donc se trouve notre patriotisme si nous, nous décrions  tous azimuts  ce qui appartient à notre pays?

L’on pense ici ou ailleurs que seules la technique et la technologie fabriquent un pays développé. Mais, technique et technologie ressortissent à la Science. Et sachez que la science se crée à l’Université et se consomme aux bas niveaux, dans la technique et la technologie. Il importe donc, si nous voulons marcher le même chemin qui a conduit beaucoup de pays à l’émergence, puis au développement, d’élaborer un idéal universitaire tout à la fois endogène et ouvert sur l’extérieur.

Ce qu’est international n’a de valeur profonde que chez lui et dans un environnement donné, tout étant relatif.

 Professeur, Ascension Bogniaho

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