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Le triomphe de la vérité

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Appréciation du Prof. Mohamed Abdou de l’élection de Diomaye Faye: « Le continent a besoin aujourd’hui d’une véritable libération »


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« Le monde a changé. Il y a un grand vent de changement tenu par la jeunesse qui est engagée à insuffler une nouvelle dynamique de gouvernance. Le continent a besoin aujourd’hui d’une véritable libération. Dans certains pays, ça allait comme si rien n’était, mais ça bouillonne ». C’est en ces termes que le Professeur Mohamed Abdou s’est exprimé sur l’émission ‘’Zone Franche’’ de Canal 3 Bénin le dimanche 31 mars 2024. Abordant l’actualité politique sous-régionale, l’enseignant à l’Université et politologue pense que l’élection de Diomaye Faye n’est pas une surprise au vu de la quête d’indépendance que fait montre la jeunesse d’aujourd’hui. Cette jeunesse, de son point de vue, est avertie et n’entend plus tomber dans les mêmes travers que leurs ainés. Elle a d’ailleurs commencé à refuser ce que leurs prédécesseurs ont accepté par contrainte. « Ce n’est pas une surprise. C’est un ras-le-bol de la gouvernance à laquelle les Sénégalais ont assisté il y a une douzaine d’années. Ce n’est pas au Sénégal seul, ça va venir dans d’autres pays », fait-il savoir. Dans ses explications, l’enseignant a déploré que les Chefs d’Etat africains ne soient pas réellement dans leur posture de chef. Il arrive parfois où ils reçoivent des instructions d’une entité extérieure dans leur agissement, à le croire. « Les Etats doivent faire le choix de développement eux-mêmes au lieu d’attendre ce qui vient de la Banque mondiale, de la FMI. Il faut totalement changer de paradigme face au paradoxe, essayer de diversifier le partenariat, changer de monnaie, revoir les pratiques avec l’allocation d’aide au développement », a souhaité l’invité de Canal 3 Bénin. Face à la rivalité géopolitique, le Professeur Mohamed Abdou a également suggéré le patriotisme et l’amour de la patrie pour les africains. En se questionnant sur bon nombre de sujets, il dit être optimiste quant à l’avènement des jeunes au pouvoir au Sénégal. « C’est des jeunes avertis qui ont côtoyé les grands politiciens. Quand on fait la balance, MackySall a travaillé, mais le problème n’est pas là. Les soubresauts ont contribué à énerver le peuple Sénégalais », a-t-il dit. Les défis d’emploi et les perspectives d’un meilleur sans lendemain dans les pays africains, martèle-t-il, sont à l’origine de la révolte de la jeunesse. « Nous ne pouvons pas être éternellement sous la dépendance de ces puissances. La France est devenue fébrile. Elle se comporte aujourd’hui comme la vache folle qui a perdu son esprit », note l’invité de l’émission. Parlant de la volonté de changement de régime au Togo, il constate que le régime parlementaire n’est pas mauvais en tant que tel. « Ça fonctionne en Italie, en Allemagne, en Angleterre parce que leur démocratie ne date pas de 10 ans, c’est plutôt 100 ans ou 300 ans. Les députés représentent réellement le peuple et les petits partis sont associés à la gestion du pouvoir. Les pays africains n’ont pas atteint ce stade. Dans certains cas, c’est des partis uniques qui sont transposés à l’Assemblée nationale », va-t-il dire. De ce fait, il observe que les porteurs de ce projet veulent s’éterniser au pouvoir. « Le jour où Faure Gnassigbé dévient 1er ministre, le peuple ne comprendra rien. Ça va être une caporalisation totale. Cela implique le statuquo », a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, il apprend que la posture des autorités du Niger vis-à-vis de la frontière avec le Bénin va changer, mais  cela prendra du temps parce que jusque-là, il n’y a pas un dialogue franc.

Alban TCHALLA

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