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Le triomphe de la vérité

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L’honorable AssanSéibousur sa proposition de loi: « Ma proposition ne touche aucun des fondamentaux dans la constitution »


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La proposition de loi du député AssanSéibou en vue de la révision de la constitution suscite maintes réactions de la part des acteurs politiques et du peuple béninois en général. Dans une interview qu’il a accordée à Bip Radio, l’initiateur de cette loi a justifié sa démarche en tant que parlementaire. Pour AssanSéibou, la révision qu’il souhaite ne touche pas les fondamentaux de la constitution, c’est-à-dire, l’âge maximal pour être président et le nombre limite de mandats. L’intention de cette proposition, selon lui, est de réajuster le calendrier électoral afin de faire les élections présidentielles avant les législatives pour permettre au nouveau président élu de faire sa majorité au parlement et de gouverner dans la quiétude pour le bien de la population. Il s’agit de trouver les voies consensuelles pour régler un problème qui date de toujours. Pour rassurer l’opinion publique, AssanSéibou affirme qu’il a également proposé de toucher l’article 42 de la constitution pour éviter toute manipulation dans le futur. « Au lieu de dire ‘’nul ne peut en aucun cas’’, on va écrire « dans tous les cas » et là c’est une seule négation. Donc je me suis battu pour ça », a-t-il fait savoir. Hormis la question de la révision de la constitution, AssanSéibou a également parlé de son parti, Bloc Républicain  et le poids qu’il pèse dans les prises de décision malgré leur nombre minoritaire à l’Assemblée.

Lire l’intégralité de l’émission.

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En lisant votre proposition, il s’agit d’inverser l’ordre des élections pour éviter le chevauchement du calendrier électoral. C’est le problème posé par la cour constitutionnelle est-ce que vous confirmez ?

Merci beaucoup. Une proposition de loi a un exposé de motifs qui l’accompagne toujours et qui éclaire les autres sur son contenu. Ce que vous avez dit est exact sur l’enjeu même de la proposition. Mais avant d’avancer,  je voudrais remercier tous ceux qui ont réagi à cette proposition, pour ou contre, c’est ce qui était recherché. Le 22 janvier,  le président de la République a reçu chaque groupe parlementaire. Quand il a reçu le groupe parlementaire Bloc Républicain,  j’étais évidemment le porte-parole et c’était un peu plus détendu, donc j’ai pris la parole pour exprimer ce qui est la position des députés du Bloc Républicain. Dans le développement, la question que la cour constitutionnelle a essayée de régler en demandant de mettre en conformité le code électoral et la constitution, j’ai estimé que lorsqu’on le fait,  le problème va persister. Il y a d’autres problèmes que pose cette constitution par rapport à l’ordre des élections. Et d’abord la décision de la cour constitutionnelle est par rapport aux dates et aux jours, ça vous amène à évoquer ce qui déjà chagrine. Dans le contenu actuel de la constitution, les élections présidentielles viennent en avril et le nouveau président, doit être installé en mai. Et les législatives interviennent déjà en janvier. Si on faisait comme ça le mode de calcul et de répartition des sièges de faire en sorte que celui qui n’a même pas la majorité des voix, puisse avoir  même plus de sièges que ceux qui l’ont battu parce que c’est une question électorale. Donc, il peut arriver que celui qui gagne les élections générales,législatives et les communales, ne peut pas gagner les présidentielles. J’estime que faire hériter un Président d’une Assemblée qui serait d’entrée opposée à lui ne lui permet pas de gérer le pays dans une atmosphère détendue. Aussi, nous avons la loi sur le système partisan de notre pays qui ne permet pas une cohabitation.

Mais pour la vitalité de la démocratie, l’Assemblée nationale n’est pas le prolongement de l’exécutif ?

Je regarde les textes qui sont là actuellement, la Charte des partis politiques et la croisière avec la constitution. Cela m’a toujours posé un problème. Au Benin,  on fait la politique pour aller au pouvoir quelque soit celui qui est là, on peut être opposant et le lendemain on oublie. Le souhait de la réforme du système partisan est de créer de grands partis qui assument d’être opposant ou d’être au pouvoir. Les choix des positions ne permettent pas l’amalgame, c’est- à- dire la combinaison. Dans ces conditions,  nous aurons un président qui va hériter d’une opposition qui peut être radicale et dans le pays, nous avons eu des exemples de Président qui a eu en face de lui une opposition beaucoup plus grande à l’assemblée. Ce qui l’a amené à prendre des ordonnances et à faire un certain nombre de choses. Dans ces conditions, il faut permettre au nouveau président qui va entrer en 2026, d’avoir une élection législative devant lui pour qu’il puisse se donner la chance d’avoir une majorité, sinon on peut le condamner d’entrée et on va avoir une gouvernance un peu tendue.

Mais c’est le peuple qui décide ?

Oui mais il ne peut pas donner la majorité à celui qu’il ne connaît pas, parce que si vous faites les législatives avant, le président n’est pas encore connu. La vitalité de la démocratie c’est quand on vit les textes qu’on s’est attribué sans que cela fasse entorse au processus de développement. Nous avons expérimenté la constitution et cela n’a posé aucun problème mais quand on a fait des réformes, ça implique quelque chose d’autre. Les élections des députés et après du Président, le problème que nos dates ont créé et qui à amener la cour à nous demander de nous mettre en conformité, et je crois que le problème n’est pas terminé. Ce problème doit être évacué et en même temps cela va avantager le type de régime que nous avons et favoriser le  président entrant. Je vous donne un exemple, le président Patrice Talon est à deux ans de la fin de son mandat. Et c’est lui qui va organiser les élections législatives en janvier prochain,  ce qui est sûr,  il est d’une mouvance et va gérer la mouvance de telle sorte à avoir une majorité à l’assemblée. Mais cette majorité ne va fonctionner en son temps mais au temps de son successeur. Donc, je crois qu’il est mieux que le successeur supervise les élections législatives pour pouvoir avoir la chance de faire sa majorité. Ma préoccupation, c’est une certaine stabilité et le développement du pays. Ce préalable fait m’amène à marteler quelque chose.  Quand on dit qu’on veut toucher à la constitution, pour tout le monde, c’est qu’on veut que le président continue son mandat et qu’il aille au-delà. Non, moi je veux le dire solennellement ici que je suis contre ça. J’ai combattu ça dans le passé et ce n’est pas aujourd’hui que je vais accepter un troisième mandat dans le pays. Le jour où le président de la république nous a invités, personne ne l’a forcé à dire ce qu’il a dit. Il nous a dit à nous tous qu’il part et qu’il ne veut pas d’un troisième mandat,  et qu’il ne veut pas que quelqu’un touche aux fondamentaux de la constitution. C’est même pour ça qu’en lui expliquant mon idée il a été convaincu. Il dit que le problème que vous posez est pertinent. Pour laisser à ce pays quelque chose de stable, je préfère que ça marche mais je ne suis demandeur de rien, vous allez voir vos collègues et vous entendre avec eux pour régler ça. Donc que ça marche ou ça ne marche pas ce n’est pas le problème du chef de l’État, c’est pour ça que j’ai assumé la responsabilité de dire qu’une proposition, c’est l’expression de votre idée et je vais le poser à tous les députés en même temps et au même moment. Cela fait que certains ont pensé que je suis allé déposer en tant que président de groupe. C’est une méconnaissance de la procédure parlementaire. Je dépose en tant qu’individu, je suis le seul signataire. C’est au lendemain que je suis venu vers mon groupe. Je sais qu’il y a des intérêts de clocher et même mon nom n’est pas quelque chose qui peut être facile à accepter. J’ai dit, oublié mon visage si ce que j’ai dit est bon, on fait, si ce n’est pas bon on laisse. C’est pour ça que j’ai dû expliquer à mon groupe parlementaire que voici comment le processus, j’ai consulté les Chefs, j’ai informé le président des différents groupes parlementaires, j’ai parlé avec le président de la République, j’ai parlé avec le président de mon parti pour pouvoir concevoir cette idée. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que ce que j’ai dit est vrai et la suggestion est bonne. Elle ne touche aucun fondamental mais c’est ce qui est dit, qui est important. Au-delà de ça, au niveau de l’UPR, ils font la même chose, certains acceptent. Ils étudient. Et même dans l’opinion, je vois certains disent qu’ils veulent toucher la révision pour que Talon fasse un troisième mandat. Je n’ai jamais dit ça. Il n’y a pas de possibilité pareille. Si vous avez la majorité absolue comme sur la huitième législature,  on peut dire que vous pouvez insérer les choses. Aujourd’hui, UPR plus le Br qui soutiennent le président Talon n’ont même pas la majorité qualifiée pour dire oui on s’assoit pour regarder ça veut dire 82 or on est 81. Sans l’accord de l’opposition, on ne peut pas ouvrir le débat. C’est-à-dire faire le premier vote, on peut aller en commission et pour que tout le monde comprenne ce que ça contient mais il faut que les trois groupes soient d’accord avec quelque chose avant que ça ne puisse passer. Pour qu’il y ait  recevabilité, il faut 82 députés. Il a deux types de vote. Je vous explique le processus.  L’idée du député est formulée. Il saisit le président de l’assemblée. Le président a obligation pour tout courrier qu’il prend le soin de le dire en public, d’informer les députés donc on lit les correspondances. Quand le président reçoit ça ne suffit pas, il affecte à la commission pour informer les députés de façon détaillée de ce qui est contenu pour qu’ils comprennent et pour qu’ils se fassent une idée. Avant que je ne dépose, nul n’est censé avoir le texte. Ce que vous avez vu sur les réseaux sociaux, c’est le premier brouillon. Pour que l’assemblée étudie dans le cas de la constitution de cette affaire, Il faut d’abord faire un vote qu’on appelle le vote de la recevabilité. Si vous n’aviez pas réuni 82 voix, c’est déjà rejeté à ce niveau. Si vous passez cette étape et ils disent examinons cette idée, il vous faut 88 députés pour faire les 4/5 de l’Assemblée pour qu’on n’ait pas  besoin de référendum. Mais quand il dit que c’est recevable et vous les amenez à la fin, si le second vote ne réunit pas les 88 députés, on peut aller au référendum. Je ne sais pas si le président peut accepter qu’on aille au référendum, rien n’est encore fait et tout le monde se comporte comme si le député AssaniSeibou a déjà attaché le pays. Je n’ai attaché personne. C’est maintenant que j’explique, c’est maintenant que certains collègues se déterminent à dire que c’est bon ça ne touche pas les fondamentaux. Et je dis si c’est en termes de prolongement et de réduction, moi je suis dans la réduction du mandat du président Talon.

Vous étiez dans la démarche de ne pas insérer d’autres dispositions ?

Je vous ai dit que les 88 députés, vous ne pouvez les avoir que si tous les groupes sont d’accord. Et on ne peut pas dire qu’on veut insérer quelque chose qui va passer. Quand vous voulez étudier la proposition de loi, chaque loi que vous allez prendre, vous allez dire ceux qui sont d’accord pour ça et vous votez. Donc on peut encore rejeter des articles, et que c’est d’autres points qui font l’unanimité. S’il y a insertion c’est d’abord à l’unanimité. Ce projet serait passé si nous n’étions pas toujours dans les atmosphères de suspicion.

En parlant de suspicion, certains soupçonnent un projet de débauchage d’autres députés. Est-ce vrai que vous préparez un plan du genre?

Non, c’est la période des spéculations. Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage. Est-ce que vous pensez que quelqu’un peut rendre publique qu’il va débaucher ? Même si vous avez ce plan politique ça ne se sent pas. Le débauchage c’est de rallier les gens à une autre position. Ce que je suis en train de faire, je fais du débauchage. Je suis en train d’expliquer pour essayer de convaincre qu’il n’y a rien de mal dedans. Si quelqu’un te dit qu’il n’y a rien de mal, on peut accepter ça, je lui ai débauché de son parti? Ce sont des opinions de tous les députés. Chaque député a le droit d’être pour ou contre, d’être même suspicieux. Des députés même m’ont dit que ce que j’ai écrit, c’est Djogbénou qui m’a dit ça.

Cette proposition vient-elle vraiment de vous?

J’ai défendu cette proposition devant le président de la République, devant tout le monde. C’était la position de mon groupe. Je ne suis pas un fou furieux qui se lève et qu’il va faire ce qu’il veut. C’est que j’écoute aussi les préoccupations de mes collègues. Je sais que dans mon groupe parlementaire, ils pensaient comme cela même les gens dans l’UPR pensaient comme cela. Il pense que ce problème que j’évoque est un problème sérieux.

Avez-vous des accointances particulières avec Djogbénou?

Non, c’est une manière de toujours dénigrer les autres. Il y a des gens que je respecte énormément dans ce pays, qui sont venus me dénier le droit parce que je suis un député qui ne connaît pas la constitution. J’ai suivi les cours de droit dans la doctrine. Moi j’ai fait mon opinion,  c’est à eux de dire que ça ne va pas. Ils sont tous mes aînés et je respecte vraiment la qualité des juristes de mon pays parce qu’ils ont fait au moins que notre constitution partout où nous allons, nous avons innové et tout cela est à l’actif de ceux qui ont rédigé notre constitution. Mais je veux qu’on reconnaisse le droit à chaque député de proposer même si c’est une bêtise. Je peux consulter n’importe quel constitutionnaliste pour m’aider à rédiger quelque chose, cela prouve que je ne suis pas omnipotent. J’ai consulté mes collègues pour dire de me regarder et comment on va mettre en œuvre. J’ai consulté la forme que vous avez vue à l’Assemblée nationale parce qu’on a un service législatif et quand vous voulez rédiger quelque chose,  ils vont vous aider à mettre en forme. J’ai consulté le président de l’UPR, j’ai eu des réflexions là-dessus. Ce qui est important,  c’est que j’ai eu à échanger avec le président. Et il m’a dit de mettre par écrit pour qu’on puisse discuter de cela. Parce que lui aussi il n’est pas fou, il est le président de la mouvance. Il doit parler avec tout le monde, au moins avec les responsables. Quand ça va paraître maintenant et chaque groupe va examiner et qu’ils vont dire que les députés sont d’accord, ils le feront. Moi j’ai fait ce qu’un député doit faire. D’abord mon groupe parlementaire a le droit de demander à quel titre j’ai déposé. Pour certains, c’est le président du groupe parlementaire qui a déposé. J’ai eu l’adhésion d’eux tous. Le groupe parlementaire s’est réuni et après réflexion a dit que nous portons la chose. J’espère que ça va évoluer comme cela dans le groupe si on enlève la peur la suspicion spontanée, si on est sûr que rien ne peut être ajouté ni pas le président ni pas même un député, si nous sommes d’accord ça va marcher.

Est-ce que vous pensez que votre proposition a toujours la chance de prospérer parce que le groupe alimentaire LD a dit non?

Ils ont rendu ce qu’on appelle une position publique. Ce sont des êtres humains et des responsables. Si demain parce qu’ils ont pris connaissance du contenu et qu’ils réfléchissent et qu’ils se disent qu’il y a des choses importantes, cela va marcher. Ce qu’ils refusent c’est qu’ils craignent qu’on ouvre ce débat  et qu’il y ait problème de troisième mandat. Je démontre que ce n’est pas possible. Ce qu’on recherche, ce sont les voies consensuelles c’est pourquoi j’ai porté cela seul. Sinon on allait porter mouvance et ça sera mouvance-opposition. Et ça ne va pas prospérer. Si on n’arrive pas à avoir le consensus, on va prendre acte. Je suis fier que tout le monde parle de ma proposition, et que ça mobilise tous le pays. Je ne suis pas à nouveau dans le système politique, je suis allé pour la première fois à l’assemblée en 1999.

Si elle échoue, quelle sera la prochaine étape ?

Si elle échoue je ne peux pas la redéposer. Ce n’est pas un défi.

Qu’est-ce que vous pensez de l’honorable Eric Houndété qui propose qu’on décale plutôt la période du dépôt des dossiers de candidature et estime qu’on n’a pas besoin de toucher à la constitution ?

C’est son idée. Chacun de nous émet son idée à l’endroit de ses collègues. Je n’ai jamais dit que la décision de la cour ne peut pas être exécutée. On a obligation de l’exécuter. Mais ce que j’ai dit en exécutant cette décision, nous ne réglons pas tout le problème. Je voudrais qu’en un seul coup, on règle plusieurs problèmes. Maintenant quand ils disent qu’il faut bouger, il suggère les conditions de quelle manière? La cour a donné la solution dans le contexte actuel de la constitution. La cour constitutionnelle n’a pas la clé, ce sont les députés qui doivent trouver les arrangements qu’il faut faire pour trouver la clé. De toutes les façons, c’est une obligation, on peut faire ça et finir et faire la révision après. Si on fait la révision avant, on va évacuer le problème en seulement en amont et en aval. C’est un débat décrispé qu’il faut faire. En tout cas, moi je suis de bonne foi sur ce que j’ai fait. Ce n’est pas dans la rue qu’on tranche ce débat, c’est avec les députés. Mon explication c’est à l’endroit d’abord des députés.

Est-ce que vous allez discuter avec les partis qui ne sont pas au parlement?

Simon groupe et mon parti disent qu’il faut qu’on parle aux autres on le fera, je dois me référer à mon parti. Je ne suis pas un indiscipliné politique,  ce n’est pas quelque chose qu’on peut conduire seul. Je le fais dans la forme qui permet d’avoir la concertation entre les forces politiques en présence à l’Assemblée nationale. Avant que je n’aille discuter avec un parti, je prends l’avis de mon propre parti. Discussion entre partis politiques c’est sur toutes les questions. On peut prendre l’invitation et refuser le contenu de la discussion. Le dialogue entre partis politiques va se faire si c’est possible.

Est-ce que les députés sont tous d’accord avec vous?

Je ne peux pas savoir. Je sais que certains veulent des explications. Il y a des gens avec qui je m’assoie pour discuter.

Vous voulez écourter le mandat du chef de l’état de quelques semaines et vous rallongez votre mandat à l’assemblée ?

On a réduire le mandat des députés de la huitième législature. Ce que je sais aujourd’hui c’est qu’on peut réduire en plein mandat sans que cela soit un problème. Même le chef de l’Etat avait bénéficié d’une petite rallonge, donc c’est possible. J’ai proposé à l’article 42 pour rassurer tous les béninois puisqu’on me dit que dans ce français, quand on a des négations, ça signifie le positif donc quelqu’un peut se cacher derrière et vouloir faire des manipulations. Puisque j’ai entendu ça, j’ai ajouté. Au lieu de dire « nul ne peut en aucun cas », les gens ont dit qu’on va écrire « dans tous les cas » et là c’est une seule négation. Donc je me suis battu pour ça, j’ai écrit et j’ai fait des choses.

Avec 28 députés, est-ce que vous avez le même poids dans les prises de décision avec le président de la République?

C’est relatif, ce que vous appelez le poids. Si c’est en cas de vote et que mon groupe doit voter d’un côté et que les autres votent le contraire, notre parti n’a pas le poids à lui seul pour faire passer une décision.La plupart des lois qui viennent sont des projets de loi. Quand cela vient, le gouvernement vient s’expliquer devant nous trois. Si nous nous avons intérêt à ce que ce qui se dit passe, nous parlons avec les autres,  c’est pourquoi il y a les présidents de groupe pour discuter. Si on se met à deux,  on a la majorité et on peut faire passer la loi. Il peut arriver qu’à l’intérieur de nos groupes, des gens qui ne sont pas d’accord et nous devons compter les billes pour savoir ceux qui sont d’accord ou pas. Devant le chef de l’État, nos points sont proportionnels. Si on veut partager quelque chose dans la mouvance, on donne deux à UPR et on donne un au BR. Et nous ne sommes pas frustrés. Une seule personne peut avoir des idées qui soient acceptables par tout le monde. J’ai accepté à moi seul d’aller déposer la proposition de loi. Devant le chef de l’État, ça dépend de quoi on discute. Quand le chef de l’État nous invite,  il n’a pas consacré plus de temps au BR qu’à nous. Et de toutes les façons même si on devrait voter, ils ont besoin de nous pour avoir la majorité.

Est-ce qu’au sein de votre parti vous avez un candidat pour la présidentielle ?

L’heure de faire le choix des candidats n’est pas encore là. SeidouAdambi est  membre du parti et est libre. Moi-même je peux vous dire demain que je suis candidat. Est-ce que ça veut dire que je suis le candidat ? Et s’il n’y a pas de volontaire on n’aura pas de candidats. Quand le parti va vouloir faire l’investiture,  tous ceux qui se sentent capables d’être candidat vont se manifester et le candidat qu’on va designer, sera le candidat qui va gagner. Le moment viendra.  Moi ce n’est même pas ma préoccupation. Si nous n’avons pas de candidat qui peut gagner, on peut dire qu’on peut se rallier à quelqu’un. On l’a fait aux élections passées avec le président Talon.

Paraît qu’il y aurait une forme de gestion solitaire au niveau du parti?

Quand quelqu’un dit et n’apporte pas la preuve de ce qu’il avance. Vous ne pouvez pas être aimé par tout le monde quand vous rassemblez les gens. Dans tous les trois partis qu’on a, il y en a qui ne sont pas d’accord sur certains points avec le chef. Le président du Bloc Républicain est entouré de huit vice présidents et ils se réunissent pour prendre les décisions. Il n’y a pas une décision qui se livre es-nilo.

Comment avez-vous réagi au décès du professeur PailinHountondji?

Je connais peu le professeur Hountondji, ce n’est pas ma génération. Je le connais à travers les références que j’ai. Un jour j’étais allé au Congo Brazzaville dans une réunion avec les Congolais et le nom de Paulin Hountondji a été évoqué. J’étais étonné de la solennité avec laquelle ils ont  évoqué ce monsieur. Paulin Hountondji est une célébrité, c’est un homme humble et il est très cultivé. Il fait partie des gens denses et c’est une grande perte pour nous. C’est un homme de conviction. Il est une personnalité très grande sur le plan religieux, dans le monde des philosophies. Sa femme est une grande sœur et je sais ce que c’est que ce monsieur-là.

Comment on devrait lui rendre hommage ?

On peut immortaliser Paulin Hountondji par des sites,  par des infrastructures ou par des monuments. Je crois aussi qu’il faut que l’Université immortalise les gens distingués comme Paulin Hountondji. Le gouvernement peut voir si c’est une place ou une rue qu’on peut baptiser en son nom.

Rubrique oui ou non

Est-ce que le projet Benin taxi  n’est pas un échec ?

Non.

L’échec se mesure par rapport aux objectifs. L’Etat n’était pas placé à faire des affaires. Ce qui était important, c’est de stimuler le secteur privé pour changer la circulation, le paysage, l’accueil touristique, l’assistance et autres. C’est une activité lucrative qui a un contrat, ce n’est pas l’État qui gère le véhicule. C’est l’individu lui-même qui gère son véhicule. Ce qui les lie c’est qu’ils viennent payer. On a mis le véhicule à leur disposition sous forme de contrat. Il travaille et il verse progressivement pour rembourser au bout de normalement de quatre ans. A cause du Covid, on a rallongé. Certains réalisent mais ne paient pas et quand quelqu’un est en difficulté, on lui reprend le véhicule puisque c’est ce que dit le contrat. Pour l’objectif principal, l’État injecte et sort mais l’économie est conditionnée par le paiement. Le deuxième objectif est de susciter l’intérêt du secteur privé aujourd’hui tu es à Cotonou il y a déjà plus de 200 taxis. Si déjà, il y a la concurrence qui est en face, l’État atteint son objectif.

Y a-t-il des distensions dans le groupe parlementaire BR?

Non.

Personne n’a de problème avec l’autre. Tout le monde participe.

Certains estiment que vous ne faites que la volonté du président de votre parti Monsieur Abdoulaye Bio Tchané ?

Non

Je suis à l’assemblée. Quelle est la volonté du président qui se trouve à l’assemblée ? C’est quelle volonté ? Si le parti décide de quelque chose, je regroupe les membres du parti et je les informe et nous prenons les dispositions. Peut-être que ce n’est pas mon choix d’être le président du groupe parlementaire. Le président c’est le parti qui désigne. Quand vous occupez une fonction, les gens vous critiquent. Je ne suis pas allé à la politique parce que je suis avec Abdoulaye Bio Tchané pour que mon mérite ne soit pas reconnu. Et dans un groupe parlementaire, on travaille avec la volonté de tout le monde. Ce que nous faisons à l’assemblée,on n’a pas besoin de concerter les partis. Si on doit concerter les partis, je n’ai aucun complexe. C’est Abdoulaye Bio Tchané qui est le président du parti.

Faut-il un dialogue national comme le demande le parti LD ?

Non je ne vois pas l’opportunité pour le moment.

Dialogue National c’est quand on est en crise. Quelle est la crise aujourd’hui qu’il y a au Benin ? Est-ce que nous avons une situation de guerre, est-ce que nous sortons d’une situation de coup d’état, est-ce que nous avons un problème de orientation nationale ?Quand on dit qu’il faut des Assises nationales c’est comme une conférence nationale. Tous les problèmes qu’ils ont évoqués se corrigent à l’Assemblée nationale, à travers la proposition de loi. On fait les assises quand il y a un risque de péril. Nous irons dans deux ans à toutes les élections.

Est-ce que Monsieur c’est SeidouAdambi peut faire un bon candidat pour le BR en 2026 ?

Oui il le peut. Tout le monde qui veut dans le parti peut devenir candidat. Mais cela ne veut pas dire qu’il fait déjà le meilleur candidat. Tout cela n’a rien à voir avec la décision du parti. Moi je suis avec la décision du parti. J’attends que tous les candidats se manifestent et je vais aviser.

Mot de la fin

Je remercie les auditeurs pour toutes réactions qu’ils pourraient avoir après mon émission. J’ai posé un acte qui relève de ma compétence et je voulais qu’on me reconnaisse que j’ai fait mon travail. Sur la question des différentes positions, j’espère qu’en expliquant les gens comprendront qu’il n’y a pas dans ma démarche quelque chose de supercherie. J’ai dit clairement ce qui est mon intention. Si ça aboutit c’est bon, si ça n’aboutit pas, Je n’ai aucun état d’âme. À l’endroit de mon collègue, je voudrais leur dire qu’ils lisent calmement pour comprendre le contenu. Il n’y a pas la proposition d’un troisième mandat et ça ne viendra pas. Je suis engagé moi-même à combattre ça. J’ai fait une proposition à laquelle il faut même que le Président parte avant terme pour pouvoir régler un problème que j’évoque dans la constitution. Ma proposition ne touche aucun des fondamentaux dans la constitution.

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