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JISTNA 2023: Le gouvernement veut réhabiliter de la mémoire des afro-descendants


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Le ministre Abimbola déposant le gerbe

Le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, a procédé, le mercredi 23 août 2023, au lancement des manifestations entrant dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA). La cérémonie a eu lieu à la Maison du Brésil, à Ouidah.

De quoi s’agit-il : Instituée par l’UNESCO en 1998, le Bénin commémore la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA)le 23 août de chaque année. L’objectif est de recouvrer la mémoire des peuples du monde entier sur le phénomène historique du commerce d’esclaves noirs déportés d’Afrique durant plusieurs siècles. Placée sous le thème « De la douleur à la grandeur », cette édition de 2023 a eu lieu à Ouidah, la ville océane, porte de départ vers les Amériques de milliers d’hommes et de femmes réduits en esclavage. C’était en présence des autorités politiques, administratives, traditionnelles et religieuses, des représentants des corps diplomatiques et les différentes délégations des afro descendants venus d’Haïti, de la Guadeloupe, de la Martinique, de l’Ile de la Réunion, de la Belgique, du Togo et de la France. Ainsi, pour marquer la JISTNA, plusieurs activités ont été menées. Il s’agit entre autres d’une marche mémorielle du Fort portugais de Ouidah à la Place aux enchères, suivie du dépôt de gerbe, des conférences débats et de plusieurs prestations artistiques.

Que disent les autorités :La JISTNA selon le ministre en charge de la culture, Jean-Michel Abimbola, est un moment de recueillement mais aussi et surtout de réflexions pour puiser dans la douleur de cette tragédie, l’énergie nécessaire pour construire les utopies, qui aident à rendre effectives des ambitions exceptionnelles. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement envisage en faire un espace de réhabilitation de la mémoire des afro-descendants et un instrument de promotion de la destination Bénin. «Réaliser ce pari signifie réhabiliter la mémoire de l’esclave, à travers les sites où les événements ont pris souche et se sont développés. Le Fort Portugais, la Place aux enchères, le Mémorial de Zoungbodji, la Route de l’esclave et la Porte du non-retour dont la restauration, le redimensionnement sont en cours, en constituent des symboles forts», a expliqué le Ministre. Des réalisations qui, selon lui, s’inscrivent dans la vision du gouvernement qui veut faire de ces lieux de mémoire et de leur animation, un trait d’union entre le Bénin et les afro-descendants. « Il s’agit aussi des ouvrages et des infrastructures conçus à la seule fin de témoigner de cette histoire et d’offrir aux générations successives les outils efficaces de la transmission. La Maison de la Mémoire et de l’esclavage (MAME), le bateau du départ illustrent cette approche », ajoute le ministre Abimbola. A l’en croire, « un regard responsable sur le passé est le gage d’un présent conscient et d’un futur prometteur ». Au nom des afro descendants, le Président du Conseil général de Guadeloupe, Guy Losbar, a souhaité que la commémoration de la JISTNA soit le symbole d’une solidarité renforcée entre les peuples et un engagement commun en faveur de la justice et de la réconciliation. « Ensemble, nous pouvons transformer la mémoire douloureuse de l’esclavage en un moteur de paix, de respect mutuel et de progrès » dit-il.

Entre les lignes : La Journée du 23 août a été retenue parce qu’elle marque, en 1791, la date du soulèvement des esclaves à l’île de Saint Domingue aujourd’hui Haïti. Leur meneur, Toussaint Louverture, descendant d’un prince d’Allada, en a payé le prix fort. La République du Benin a rallié en 2000, les pays ayant commencé à célébrer cette journée pour une double raison. D’abord, le Bénin demeure, dans l’histoire, l’un des foyers les plus actifs de ce commerce avec de nombreux vestiges qui en racontent le récit. Ensuite, il a amorcé, depuis plusieurs années, le devoir de mémoire pour la réhabilitation des victimes de cette tragédie. Ouidah, ville symbole, porte océane d’où ont été déportés ces hommes et femmes, a été naturellement choisie pour accueillir chaque année les cérémonies de cette journée.

A. A

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