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Le triomphe de la vérité

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Recul de la démocratie en Afrique de l’Ouest: Les recommandations de l’Ambassadeur Jean-Marie Ehouzou


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(« Il faut que les États instaurent un dialogue national »)

L’ex-ambassadeur Jean-Marie Ehouzou et ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a donné son opinion sur le recul de la démocratie en Afrique de l’Ouest. C’était à la faveur de sa conférence sur le thème : « Démocratie, valeurs humaines et consolidation de la paix, enjeux de développement », le 20 avril dernier au Chant d’Oiseau à Cotonou. Cette conférence est initiée par l’Institut des Artisans de Justice et de la Paix (IAJP).

Comment justifie-t-il le recul démocratique : Ancien représentant permanent de l’Union Africaine auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Jean-Marie Ehouzou a, dans son exposé, le constat du recul démocratique en Afrique de l’Ouest. A cet effet, il a mentionné le faible taux de participation des électeurs dans plusieurs pays de la CEDEAO et les élections s’accompagnent de plus en plus d’intimidations et de violences. Il a parlé également de la résurgence de tentatives de contourner les urnes avec une remise en cause des élections, comme seule voie de changement de pouvoir acceptable. A titre d’exemple, le conférencier note les récents événements au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, qui de son point de vue, soulèvent, à juste titre, des inquiétudes. « Le recul démocratique patent observé dans cette région est essentiellement imputable au fait que le développement humain n’a malheureusement pas suivi la floraison de la démocratie », s’est-il justifié. Il définit la démocratie en reprenant la formule d’Abraham Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Trois conditions caractérisent cette démocratie selon ses explications à savoir : « la participation du peuple à la vie publique et politique, le pluralisme et l’alternance au pouvoir ». A ces trois caractéristiques s’ajoutent deux exigences fondamentales indissociables, qui sont le fondement du libéralisme politique qui garantit l’Etat de droit.

Quelles sont ses recommandations : Pour relancer la démocratie, dit-il, il faut que « les États instaurent un dialogue national avec toutes les forces politiques et sociales et que les élites fassent preuve de patriotisme aigu ». Un patriotisme qui met avant tout, les intérêts de la collectivité et un panafricanisme qui rappelle que, ce n’est qu’ensemble que l’Afrique se relèvera de toutes les difficultés actuelles au double plan politique et développement. Il est indispensable, poursuit le diplomate, de faire renaitre chez les cadres africains, les hommes politiques, les acteurs majeurs de la société africaine à tous les niveaux, les leaders d’opinion, « la conscience de privilégier obligatoirement l’intérêt général en toutes circonstances ». Dans cette perspective, fait savoir l’ambassadeur Jean-Marie Ehouzou, la fondation Kofi Annan suggère à la CEDEAO plusieurs pistes de réflexion pour raviver la démocratie en Afrique de l’Ouest. « Au nombre de ces pistes, il me plait d’insister particulièrement sur le point XI qui achève la liste en ces termes « Puisqu’il ne peut y avoir de démocratie sans démocrates, il faut renforcer les investissements en faveur de la création et de l’entretien de la citoyenneté démocratique. Cela doit inclure le renforcement des modules liés aux devoirs et à la Culture civiques dans les programmes scolaires élémentaires, ainsi que de l’éducation civique au niveau national ». », a-t-il déclaré.

Par ailleurs : Le conférencier Jean-Marie Ehouzou a souligné la nécessité pour les Etats africains de conscientiser leurs élites afin que les cadres, ne soient plus des rentiers de l’Etat. « En d’autres termes, que les agents des services publics et prives, les hauts fonctionnaires de l’État et les personnalités politiques sachent qu’ils sont au service de leurs peuples, en tant que privilégiés. Cet exercice de longue haleine est impératif pour que les élites et les cadres ne soient plus ceux désignés par un Ambassadeur à New-York, sous l’acronyme AGIP “Any Government In Power”. C’est-à-dire, “au pouvoir quel que soit le Gouvernement” », suggère l’ancien diplomate.

Alban TCHALLA

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