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Aurélien Agbénonci réagit au blocage du pétrole nigérien: « Le projet de pipeline mérite mieux que ce qui se passe »


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L’interdiction d’embarquement du pétrole nigérien à Sèmè en raison de la fermeture des frontières du Niger a suscité la réaction de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci. Dans son intervention sur RFI ce jeudi 09 mai 2024, il a exprimé sa surprise face à une telle mesure prise par le gouvernement. « Je pensais qu’on était dans une démarche d’apaisement et de retour à la sérénité. Le Bénin a peut-être sous-estimé l’importance du Niger dans son économie. On a vu les résultats plus tard dans la situation du port de Cotonou », fait-il savoir. Selon l’ancien ministre, des mesures d’apaisement doivent être trouvées, car le projet de pipeline est bénéfique pour les deux pays. « C’est un projet important. Le projet de pipeline mérite mieux que ce qui se passe. Il faut remettre les intérêts supérieurs des deux pays au centre du jeu. Personne ne sera gagnant dans cette guerre », a-t-il déclaré.
Interrogé sur le refus du Niger d’accepter la main tendue par le président Patrice Talon, Aurélien Agbénonci a souligné qu’« il y a des accusations de part et d’autre qui forcément ont fait disparaitre la confiance ». « Je pense que s’il n’y avait pas des interférences supposées ou réelles d’autres centres de pouvoir dans le dialogue entre ces deux pays, on ne serait pas arrivé à cette situation. Un dialogue direct sans interférences aurait pu aider à des résolutions concrètes », a-t-il affirmé. L’invité de RFI a exhorté les autorités des deux pays à opter pour la concertation. « Il faut désigner des intermédiaires pour leur permettre de se parler. Le plus important pour moi, c’est que cette escalade s’arrête et qu’une solution soit trouvée assez rapidement. Il faut que les relations s’améliorent entre les deux pays », a précisé l’ancien ministre.
Il convient de noter que le coup d’État est à l’origine de cette tension entre le Bénin et le Niger. Les sanctions imposées par le Bénin pour exercer une pression sur les putschistes étaient une décision prise sous l’égide de la CEDEAO. Pour Agbénonci, ce n’était pas la bonne décision. « La CEDEAO qui a recommandé ces sanctions radicales était en elle-même dans une crise identitaire. On parle de communauté économique d’Afrique de l’Ouest, mais on s’est retrouvé dans une situation où la communauté économique est partie directement sur un terrain politique », a-t-il souligné, ajoutant : « lorsque vous imposez une sanction politique alors que votre rôle est censé d’abord être dans la convergence économique, forcément on arrive à une situation comme celle-là. On aurait trouvé une manière un peu plus simple à régler ce problème en forçant sur le dialogue, trouver des compromis. Il y a une crise identitaire, il faut la résorber ».

Alban TCHALLA

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