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Le triomphe de la vérité

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Menace de rétablissement de Bazoum par force: L’Ambassadeur  Jean-Pierre EDON contre l’intervention militaire


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« Il est irréaliste aujourd’hui de vouloir réinstaller le président déchu »

L’Ambassadeur Jean-Pierre Edon

L’Ambassadeur  Jean-Pierre EDON, spécialiste des questions internationales se dit convaincu que le rétablissement de Mohamed BAZOUM dans ses fonctions de chef de l’Etat au Niger ne pourrait être effectif dans les conditions actuelles. « Il est irréaliste aujourd’hui de vouloir réinstaller le président déchu. La junte militaire nigérienne qui vient de mettre en place un gouvernement avec un premier ministre et une majorité de Nigériens rejettent avec vigueur cette approche. L’intervention militaire n’est pas une solution et la violence n’a jamais résolu correctement un problème. La violence appelle la violence et personne ne saurait prévoir la suite» fait-il savoir dans sa nouvelle réflexion, dont  l’intégralité ci-après.

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Situation au Niger et recommandation

La situation au Niger est préoccupante avec la persistance d’une intervention militaire de la CEDEAO, en vue de rétablir l’ordre constitutionnel par le retour au pouvoir du président Bazoum.

Beaucoup de pays africains voisins du Niger, l’opinion publique africaine et même l’union Africaine sont hostiles à cette intervention.

Il est irréaliste aujourd’hui de vouloir réinstaller le président déchu. La junte militaire nigérienne qui vient de mettre en place un gouvernement avec un premier ministre et une majorité de Nigeriens rejettent avec vigueur cette approche.

L’intervention militaire n’est pas une solution et la violence n’a jamais résolu correctement un problème. La violence appelle la violence et personne ne saurait prévoir la suite.

Comme nous l’avons souligné à maintes reprises et c’est le point de vue de plus en plus largement partagé par des pays, des organisations inter-africaines, la société civile et des personnalités du continent, la voie diplomatique impliquant le dialogue, la négociation, est la meilleure voie pouvant aboutir à une solution consensuelle salutaire.

Certes les coups d’Etats militaires sont anti- démocratiques, mauvais, anti- progressistes et de ce point de vue, ils sont condamnables.

Toutefois celui du 26 juillet 2023 au Niger est déjà consommé.

Si l’on veut être réaliste, objectif et partisan de la paix, il ne reste à négocier avec la junte que la formule d’une transition courte ne dépassant pas un an.

Pour y parvenir, il faut obtenir des nouveaux dirigeants, le rétablissement de la constitution suspendue et l’organisation dans les meilleurs délais des élections générales  sur la base de cette loi fondamentale.

Il ne serait pas question de rédiger une nouvelle constitution, la procédure de cette opération étant longue et nécessitant beaucoup de temps.

Au cas où la révision de la constitution s’avérait nécessaire, cette tâche pourrait être confiée au prochain régime issu des urnes.

La mission essentielle de la transition serait la liquidation des affaires courantes et surtout l’organisation des élections dans les meilleurs délais.

Cette précaution a l’avantage d’être un règlement pacifique de la crise et de la préservation de la paix sans laquelle le bien être des peuples et leur épanouissement social ne seront pas possibles.

Il est enfin souhaitable que désormais la CEDEAO, dans sa quête de défense de la democratie et de l’état de droit, son souci légitime de transformer la sous-region en une aire où il fait bon vivre, accorde dorénavant une attention particulière aux causes des coups d’Etat militaires, à savoir entre autres, les coups d’Etat institutionnel fomentés par les civils au pouvoir, la mauvaise gouvernance, le népotisme, la gabegie, la répartition inéquitable des richesses nationales, la corruption, la primauté de l’intérêt personnel sur l’intérêt général, la confiscation des libertés démocratiques etc…

Il vaut mieux prévenir que guérir dit-on. I’espoir est permis pour que l’organisation régionale ouest-africaine fasse de cette tâche son devoir pour redorer son blason actuellement terni et retrouver au sein de son opinion publique la confiance en perdition.

Jean-Pierre EDON

Ambassadeur, spécialiste des questions internationales.

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