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Le triomphe de la vérité

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Paul Hounkpè, SEN/FCBE: « La loi d’amnistie est un débat sérieux et national »


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Une proposition de loi d’amnistie au profit de certaines personnalités politiques actuellement en détention devrait être une question nationale, selon Paul Hounkpè, Secrétaire Exécutif  National du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Dans une récente interview accordée à un quotidien de la place, voici ce qu’il pense de cette initiative annoncée, il y a peu, par les députés Démocrates pour faire libérer Reckya Madougou, Joël Aivo et consorts. « La loi d’amnistie est un débat sérieux et national.  Nous sommes 28 députés, nous sommes conscients qu’à nous seuls, nous ne pouvons faire voter une loi. Nous venons d’être élus, le parlement n’a pas encore correctement commencé ses travaux. Nous venons d’un séminaire d’immersion.  On ne fait aucune discussion préalable, aucun effort de rallier les autres, pas même la classe politique ou encore la société civile. Personne n’existe à part nous. Franchement, c’est comme si on veut juste faire pour faire et on n’attend pas forcément des résultats. On a comme l’impression qu’on veut montrer au peuple qu’on a essayé et que c’est juste faute de majorité qu’on a échoué donc rendez-vous aux prochaines élections où le peuple devra être obligé de concéder la majorité. C’est du chantage si c’est cela. » Paul Hounkpè soulignera sur le même sujet que son parti FCBE est aussi « totalement et entièrement engagé pour la libération de tous les prisonniers politiques sans exception en l’occurrence Reckya Madougou et Joël Aïvo de même que pour le retour même du plus petit exilé politique. ». Plusieurs mois avant l’initiative des députés Démocrates, il fera savoir que FCBE s’était déjà lancée dans ce combat. Il a  rappelé  qu’après les élections présidentielles de 2021, dès ses premières sorties, il avait commencé par demander au pouvoir de tout mettre en œuvre pour apaiser la tension dans le pays. « Et quand ils avaient le dos au mur et ont finalement signé le décret portant nomination du Chef de file de l’opposition, nous avons parcouru tous les responsables des institutions de la République pour leur demander de s’impliquer avec nous dans la recherche des solutions pour une décrispation totale de la tension sociopolitique. »a-t-il indiqué. « Nous avons partout dit que les présidentielles de 2021 étant désormais derrière nous, il faut rapidement trouver des solutions politiques à nos problèmes politiques. Nous avons adressé au Chef de l’État une demande d’audience pour discuter de la question, il n’a jamais répondu à ce jour. » a regretté Paul Hounkpè dans l’interview. Il dit avoir également écrit  à tous les responsables de partis se réclamant de l’opposition et aux personnalités agissant comme tel et a discuté avec eux de la possibilité de se mettre ensemble pour porter les doléances et la lutte de nos compatriotes. C’est ainsi qu’après   des audiences successives, il a été  décidé de la création d’un cadre de concertation des partis de l’opposition. « La première bataille de ce cadre devrait être la libération des détenus politiques et le retour des exilés. Les gens ont tout fait pour faire obstacle à la mise en place de ce cadre » a déploré le responsable numéro 1 de FCBE.

Les craintes de Paul Hounkpè

Initiative de loi d’amnistie ? Pour Paul Hounkpè, «si les gens sont sincères, c’est tant mieux. S’ils veulent réellement la libération des autorités et autres compatriotes incarcérés pendant la période électorale et pour des faits se rapportant aux élections de même que le retour des exilés, c’est une très bonne chose. Mais si on veut juste agiter ceci, utiliser cela pour faire du chantage au peuple ou comme thème de campagne pour 2026, je dis que c’est méchant ». Et de poursuivre, navré : « La brave Reckya Madougou, le respecté Joël Aïvo, les autres cadres, les paysans, nos enfants étudiants qui croupissent dans les prisons, Sébastien Adjavon, Valentin Djènontin, Komi Koutché, Léhady Soglo, Léonce Houngbadji et tous les autres compatriotes qui sont obligés de vivre aujourd’hui en exil loin de leurs familles, ne méritent plus qu’on continue d’utiliser leur situation pour faire chanter surtout les électeurs béninois. Ceux-là ne peuvent plus attendre une hypothétique victoire en 2026 avant de voir leur cas régler. »

Du reste, Paul Hounkpè estime que cette initiative de proposition de loi d’amnistie devrait susciter un élan national. Mais il a une inquiétude : « Je crains que nous n’aboutissions si les gens veulent forcément revendiquer la paternité de la chose face à un pouvoir têtu. Non, nous sommes en position de demandeur, quoique la demande est légitime, il ne faut pas raidir le camp d’en face. Dans une pareille circonstance, nous n’allons rien obtenir. ». Il rappellera qu’en 2019 par exemple, il fait partie des gens qui ont œuvré  pour le vote d’une loi d’amnistie en faveur des prisonniers politiques dans le cadre des législatives de 2019 et l’arrêt des poursuites contre Boni Yayi à l’époque réfugié au Nigeria. « Nous avons posé le problème lors du dialogue politique et en avons fait une condition préalable. La question a été discutée et c’est le camp d’en face qui est allé lui-même voter ladite loi puisque d’ailleurs à l’époque, le parlement était monocolore. »  S’est-il souvenu. Et d’en conclure : « C’est une question sérieuse pour que ça soit juste à l’issue d’une conférence de presse qu’on dise aux autres organisations de les rejoindre sans aucun égard à leur endroit comme si soi-même on ne voulait pas vraiment que l’initiative prospère. »

Talon interpellé sur le   Cadre de concertation des anciens présidents

Dans cette même une interview Paul Hounkpè a rappelé à Patrice Talon la mise en place du cadre de concertation des anciens présidents, que lui-même avait annoncé. « Patrice Talon, dans l’euphorie après avoir reçu ses prédécesseurs a parlé de la mise en place d’un cadre de concertation des anciens présidents de la République, je pense qu’il faudra que les deux anciens présidents de la République œuvrent de par leurs actes, leurs comportements à favoriser la mise en place de ce cadre », a fait savoir le leader des Forces Cauris. Paul Hounkpè pense qu’il s’agit de faire en sorte que « des problèmes d’envergure y soient posés et des solutions vite trouvées ». « C’est de cela qu’il s’agit plutôt que de chercher à durcir le cœur de l’autre afin de faire durer la situation. Nous voulons que les choses aillent vite pour la libération de nos compatriotes et le retour des exilés », souhaite-t-il. L’opposant souhaite  que ceux qui s’invitent au débat, soient sincères dans leur revendication. « Nous voulons que tous ceux qui s’invitent au débat soient sincères et que nous ne confondons vitesse et précipitation », a-t-il dit.

Christian TCHANOU

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