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Le triomphe de la vérité

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Polémique autour d’un éventuel 3ème mandat pour Patrice Talon: Théodore Holo dément tout appel à faire emprisonner Jacques Migan


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L’ancien président de la Cour constitutionnelle, le professeur Théodore Holo a réagi de nouveau sur la polémique qui défraie la chronique ces derniers temps à propos d’un troisième mandat pour le président Patrice Talon. En posture de garant de la constitution et ayant exercé à la Cour constitutionnelle pendant longtemps, Théodore Holo affirme ne pas partager le même avis que ceux qui veulent un troisième mandat pour Talon. A le croire, c’est une violation de la constitution, puisqu’elle est ferme sur la limitation de mandat au Bénin.  Lire ci-après  l’intégralité de ses propos sur la question.

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« Le pouvoir doit se conquérir au niveau des urnes. Quand les gens disent qu’il faut que Talon reste au pouvoir parce qu’il fait de bon travail. Je dis, je suis d’accord mais est-ce que vous pouvez me donner la garantie que la personne sera immortelle ? L’alternance permet de découvrir de nouveaux talents. On vante les qualités du président Talon aujourd’hui mais s’il n’y avait pas d’alternance, est-ce qu’on aurait découvert ses talents. Demain si le président Talon s’en va, d’autres peuvent arriver et faire mieux ou moins que lui mais le peuple béninois aura l’occasion d’apprécier. Je ne suis pas de l’avis de ceux qui pensent qu’il faudrait qu’un président s’éternise au pouvoir.

Nous, nous avons perdules élections en 1985avec un seul mandat mais on était heureux de partir. J’ai rappelé le cas du Niger. Vous savez que le Niger a connu avec Tandja une modification de la constitution aux forceps malgré l’opposition de la Cour constitutionnelle et du conseil des anciens, Cour constitutionnelle qu’il a dissoute. Il a révisé la constitution parce qu’on venait de découvrir du gaz, du pétrole et des mines au Niger, il veut prolonger son mandat de trois ans. C’est un coup d’Etat qui l’a chassé du pouvoir. Il n’a pas fini ses trois ans. Celui qui lui a succédé quand Mahamadou Issoufou est arrivé, il y a des jeunes de la société civile qui ont commencé par dire qu’il faut qu’il fasse trois mandats. Au Niger, on a condamné ces jeunes pour des peines de prison en disant qu’ils veulent faire un coup d’Etatà savoir modifier la constitution. Au Bénin en 2015, la ministre de l’agriculture de l’époque, Fatouma Djibril avait déclaré que si le peuple béninois veut, le président Yayi Boni pourrait faire un troisième mandat comme Roosevelt. La Cour que je présidais a eu à rappeler qu’il y a la liberté d’opinion mais lorsqu’on assume des responsabilités politiques, son opinion a plus de poids que n’importe quelle opinion d’autant plus que la constitution prévoit que nous devons respecter la constitution et les responsables doivent le faire en toute conscience. Dire qu’il doit faire trois mandats, c’est appeler à violer la constitution. Et nous avons déclaré ces propos contraires à la constitution.J’ai lu dans les journaux et je me suis marré que j’ai dit qu’il faut emprisonner Jacques Migan. Jacques Migan est un citoyen et il est libre de ses opinions. Mais je regrette simplement qu’en tant qu’élite, en tant que membre de la direction d’un parti politique, il ne contribue pas à l’éducation des citoyens en montrant l’utilité de l’alternance pour pacifier la vie politique.

Dans la constitution au Bénin, on n’a pas dit deux mandats consécutifs, on a dit pas plus de deux mandats. En 2019, on a encore corsé en disant pas plus de deux mandats de sa vie. Ce qui veut dire que ce n’est pas liéà la constitution, mais c’est lié à la personne qui exerce le pouvoir. Si de ta vie, tu as déjà fait deux mandats, quelle que soit la constitution, tu ne peux plus faire un troisième. Malgré cet encadrement juridique, il y en a qui pense que le président doit faire un troisième mandat donc c’est d’abord une question de conviction et de culture démocratique pour celui qui viendra parce que si le président Talon ne se présente pas pour un troisième mandat, les gens comprendront qu’il ne sert à rien qu’un président qui a conscience de ses responsabilités, qui a conscience qu’il est garant de la constitution doit respecter la limitation des mandats. Je sais que ce n’est pas une chose facile,  c’est pourquoi généralement cela est accompagné par le statut des anciens présidents, pas pour leur garantir l’impunité mais pour qu’ils aient une vie décente, qu’ils aient la responsabilité, l’honorabilité à la fonction qu’ils ont assumée à la tête de l’Etat après le pouvoir et c’est pour cela aussi qu’il y a le statut de l’opposition.

Vous allez voir que c’est dans les pays francophones que la question se pose, dans les pays anglophones, je ne connais que le cas de Zimbabwe et de l’Ouganda. La Gambie qui avait le même problème après le départ de YahyaJammeh. La plupart des pays de l’Afrique centrale, sauf le Congo démocratique, ont sauté la limitation des mandats.

En Afrique de l’Ouest, c’était le Togo et la Gambie qui faisaient opposition. Maintenant c’est le Togo, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Ce qui empêche d’avoir un protocole sur la bonne gouvernance et sur la démocratie en Afrique de l’Ouest imposant la limitation des mandats mais avec la culture démocratique cela va arriver.

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