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Trois heures d’échanges entre les organisations syndicales représentatives et le Chef de l’Etat, Patrice Talon en présence du patronat béninois. La rencontre annoncée pour ce mardi 06 décembre sur la revalorisation des salaires, notamment les propositions retenues par le gouvernement, a effectivement eu lieu. La séance a démarré autour de 17 heures et s’est achevée au-delà de 20 heures dans une ambiance plutôt conviviale et bon enfant, selon le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa) Anselme Amoussou. A le croire, le gouvernement a proposé deux niveaux d’augmentation. Primo, une augmentation du point d’indice de 3% qui va frapper tous les agents de l’Etat et tous les retraités de l’Etat. Les pensions seront impactées ainsi que les salaires. Le deuxième niveau vise à prendre la forme d’un montant fixe qui varie de 10.000F à 40.000F en partant des salaires les plus bas vers les salaires les plus élevés de la fonction publique. Ce sursalaire sera également pris en compte dans la revalorisation du salaire des agents de l’Etat. « Mais le gouvernement a fait savoir que ce sursalaire ne concerne pas les retraités. Quant au point d’indice, son augmentation concerne et retraités et salariés de la fonction publique » a rapporté le syndicaliste. Et de poursuivre : «Sur cette question, nous avons insisté pour dire qu’il fallait que le gouvernement veille à ce que, non seulement les agents et les retraités du privé puissent sentir les efforts du gouvernement. Mais également sur la question du Smig, il faut que nous allions rapidement à une application, étant entendu que le gouvernement a pris du temps et que le montant du Smig proposé en avril dernier parait caduque aujourd’hui au regard de la situation sociale encore plus difficile. » Hier à la présidence, le gouvernement avec les employeurs ont insisté pour dire qu’il fallait d’abord respecter les 52.000F convenus en avril dernier et les syndicats s’en sont tenus à cela. Anselme Amoussou et ses pairs syndicalistes ont également insisté sur la question de la hiérarchisation des salaires. Ce qui a fait l’objet d’un long débat, à ses dires. « Sur cette question, nous n’avons pas pu nous entendre, car selon le chef de l’Etat et son gouvernement, il ne faut pas imposer systématiquement la hiérarchisation des salaires ». Sur leur insistance, le gouvernement a par ailleurs décidé de faire le plaidoyer pour que les employeurs du privé trouvent le mécanisme pour suivre l’Etat dans les efforts qui ont été faits vis-à-vis de ses agents.
Quid des AME ?
Sur la question des Aspirants au métier d’enseignant (Ame), il y a eu trois niveaux de propositions qui, aux yeux du Sg Amoussou semblent arranger un peu leur situation. Premièrement, deux mois pendant les vacances, ils auront des sessions de formation et de renforcement des capacités pour améliorer leur niveau pédagogique et leur prestation en classe. Ensuite, ils pourront désormais aspirer à être des agents contractuels de l’Etat pour ceux qui auraient fait au moins 3 ans de contrat en tant qu’aspirants et qui auront subi avec succès un texte d’évaluation qui leur permet d’accéder au corps des contractuels de l’Etat. Le troisième niveau concerne la durée de contrat et le payement. Elle passe désormais de neuf mois à douze mois, mais avec 11 mois de payement de salaires. C’est-à-dire que les deux derniers salaires qu’on va leur payer lors des sessions de renforcement de capacité seront considérés comme des demis salaires.
La date d’effet : à partir de janvier 2023
Sur la date d’effet des mesures proposées, le gouvernement a insisté pour que ça prenne effet à partir de 2024 dans un premier temps. Mais suite à la réaction des syndicats, il a été plutôt retenu le mois de janvier 2023. « Nous avons insisté pour qu’on regarde un peu la situation sociale actuelle » a affirmé le SG Csa-Bénin. Le conseil des ministres de ce mercredi statuera sur toutes ces mesures proposées et en donnera un contenu réel et définitif selon les syndicalistes et le gouvernement.
Christian Tchanou