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L’affluence est forte en ce moment en direction de l’Union Progressiste le Renouveau. Il n’y a plus de semaines, de week-ends, de jours et même d’heures, où quelque part au Bénin, des mouvements de jeunes, des partis politiques et même des individus n’annoncent leur ralliement au grand baobab désormais coiffé de l’arc-en-ciel. Sont-ils combien déjà à y adhérer depuis le dimanche 21 août 2022, où le Prd et l’ex UP ont scellé ce mariage politique historique ? Combien sont-il encore en chemin vers le nouveau parti ? Personne ne peut le dire. Tellement, les adhésions se succèdent que tout donne l’air qu’il y a enfin une grande formation politique qui s’implante dans le pays. Le Professeur démissionnaire de la présidence Cour constitutionnelle pour « rattraper le combat politique » là ou il l’avait lâché quatre ans plus tôt, devrait même s’étonner quelque peu de la suite des évènements. A priori, il ne devrait pas être moins heureux de constater qu’il n’avait pas mal agi. Du moins pour le moment. Joseph Djogbénou ne se repose presque plus depuis qu’il a tourné dos à la haute juridiction, parcourant régions sur régions béninoises pour aller accueillir un nouvel adhérant ou pour réaliser quelque activité préparatoire aux législatives 2023.
La question est de savoir cependant, comment il pourra s’en sortir, avec peu d’expériences réelles dans un monde politique où des dinausores de tout accabit se précipient aujourd’hui dans la maison UP Le Renouveau. Ils y arrivent pour la plupart, parce que non contents des traitrements en vue qui leur seraient réservés quant à leur positionnement sur les listes électorales dans leurs partis de provenance. Ou encore, parce que la fameuse disposition des 10% au plan national pour décrocher un siège électoral les y contraindrait ? Le président Joseph Djogbénou et ses deux vice-présidents Mariam Chabi Talata et Gérard Agbénonchi disposent-ils réellement des étoffes nécessaires pour arbitrer au moment venu les choix des candidats et contenir les colères et frustrations des décalés ? Les hauts responsables de ce parti semblent tenir des propos rassurants dans ce sens laissant croire qu’il n’y aura pas de guerre de positionnement. Mais ils savent dans le fond, que cette guerre est inévitable, encore plus dans un contexte aujourd’hui, où l’UP Le Renouveau se retrouve être un parti débordant de loups garous politiques béninois connus pour leurs manœuvres, stratagèmes divers et appetits dévorants autour des questions de candidatures aux élections. Ils sont déjà nombreux à gôuter à l’apât parlementaire dans leur passé et se battront pour tenter d’ y retourner. Certains n’hésitent plus à arguer de leur prédominance dans des fiefs électoraux donnés et une fois, l’adhésion à l’UP Le Renouveau actée, s’acharnent déjà sur le terrain.
Du reste, les positionnements sur les listes électorales pour le compte de l’UP le Renouveau s’annoncent comme une première grande épreuve politique pour le Professeur Joseph Djogbénou, qui, à des moments donnés, devrait avoir le denier mot pour trancher en cas de mésentente. Que le processus de désignation s’opére par appel à candidatures, par des élections primaires pour des candidatures à la candidature ou autres mécanismes savamment conçus, la realpolitik est également là pour dicter ses lois à Djogbénou et les siens.
Christian Tchanou