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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Kyeh Kim, Principal Vice-Présidente Adjointe des Opérations du Compact au MCC : « Le MCC a sanctionné le Bénin pour le Compact III »


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Kyeh Kim, Principal Vice-Présidente Adjointe des Opérations du Compact au MCC

Kyeh Kim est Principal Vice-Présidente Adjointe des Opérations du Compact au MCC. A ce titre, elle est chargée de la supervision du portefeuille des programmes des Compacts, en l’occurrence, de la Région Afrique. A Cotonou la semaine dernière dans le cadre des négociations pour la signature d’un troisième compact entre le Bénin et le Millenium Challenge Corporation (MCC), Kyeh Kim explique ici la décision prise à l’encontre du Bénin en décembre dernier. Elle indique aussi que le compact III du MCA sera essentiellement consacré au corridor Cotonou-Niamey.

L’Evénement Précis : Vous êtes ici à Cotonou depuis quelques jours. Pourquoi une telle mission ?

Kyeh Kim : Je suis venue ici à Cotonou pour avoir des réunions avec le gouvernement du Bénin et le gouvernement sur le compact régional. Il s’agit du corridor de transport entre Cotonou et Niamey. C’est notre premier compact régional pour le Millenium Challenge Corporation qui est une agence du gouvernement américain qui a mandat pour réduire la pauvreté à travers la croissance économique. Nous sommes vraiment ravis d’être ici pour lancer ces discussions et pour finaliser ce compact régional cette année.

Pourquoi le MCC a-t-il choisi de réduire le montant de sa contribution en faveur du Bénin ?

En fait on a eu une réunion avec notre conseil d’administration. Et là, notre conseil d’administration a décidé de réduire le montant pour le Bénin à cause des performances et des engagements sur les indicateurs de sélection, c’est-à-dire surtout sur la gouvernance démocratique. Au MCC, nous attendons que tous les partenaires améliorent leurs performances sur les indicateurs.

Quelles seront les conséquences pour le Bénin ?

Pour le compact qui est en cours, il n’y a pas de conséquence. On va continuer avec le compact de l’énergie qui est en cours. Mais pour le compact régional, on a réduit le montant budgétaire pour le Bénin.

Quelques mois après la décision du MCC, est-ce que vous avez obtenu de réponses du gouvernement béninois aux préoccupations soulevées ?

Oui, le gouvernement du Bénin était vraiment engagé avec le MCC. On a eu beaucoup de discussions avec les autorités ici à Cotonou et même à Washington pour continuer ces discussions. Avec un partenariat, peut-être qu’il y aura des différences. Mais si on continue à communiquer, c’est qu’on considère que le partenariat est fort. Je peux donc dire qu’avec cet engagement du gouvernement du Bénin, on peut dire qu’on est très optimiste pour l’avenir.

Quel est l’objectif de ce premier compact régional ?

En tant qu’agence du gouvernement américain, nous avons reçu l’autorisation pour entrer dans les compacts régionaux pour la première fois, il y a quatre ans. Avec ce compact régional avec le Bénin et le Niger, c’est la première fois qu’on entre dans un compact régional. Avant, nous avions signé des compacts bilatéraux. Mais avec ce compact, on voit le corridor qui traverse les deux pays. Il est absolument important pour le transit des marchandises et reste très important pour l’intégration régionale.

Quel est l’état des réalisations du deuxième compact ?

Oui, avec cette mission, on s’est accordé sur les réformes politiques et institutionnelles. C’est une étape très importante. Et puis on va entrer en négociation avec chaque pays cet été en juillet et en août. Et on va soumettre ce compact à notre conseil d’administration en septembre pour sa signature avant la fin de l’année.

Quelles sont vos perspectives à long terme pour ce compact ?

Moi, je pense que ce compact est le début d’un nouveau partenariat entre le Bénin et le Niger. Je constate que le partenariat est fort. Mais avec ce compact, on peut vraiment renforcer ce partenariat pour réduire le temps et le coût des transports entre les deux pays. Si donc on commence avec ce compact sur les infrastructures, sur les routes et les réformes institutionnelles, c’est-à-dire l’entretien routier, l’amélioration des procédures douanières et le fret, je pense qu’on peut vraiment accélérer le transit entre les deux pays et améliorer l’intégration régionale.

Est-ce que ce compact régional va tenir compte du volet sécuritaire, quand on sait que les deux pays sont menacés par le terrorisme ?

Oui, on tient compte de la situation sécuritaire. C’est un grand souci pour nous et surtout pour les deux gouvernements. On va donc prendre des précautions pour protéger l’investissement avec notre staff et les consultants qui travaillent sur le projet. Mais on pense qu’avec des opportunités qui donnent plus d’emplois et plus de revenus aux citoyens des deux pays, on donne l’opportunité pour stabiliser et diminuer les risques sécuritaires.

Vous êtes à Cotonou au moment où des problèmes énergétiques subsistent en cette période. Est-ce que vous avez pu mesurer l’impact du compact II sur la situation énergétique du Bénin ?

On a fait un plan d’évaluation. Donc on va mesurer l’impact de ce compact. On peut donc dire qu’avec les progrès de ce compact, les lignes de distribution, toutes les réformes tarifaires ainsi que la réforme de la SBEE et de l’Agence de régulation de l’énergie, on a une fondation qui est très forte. Avec cet investissement, on espère faciliter l’accès à l’électricité. Avec les nouvelles réformes, on va multiplier par cinq les capacités énergétiques du Bénin à travers ce compact.

Le compact II c’était environ 375 millions de dollars. Le compact III, ce sera combien ?

Ça va vraiment dépendre…On est toujours dans la phase d’étude. Ça dépendra donc de la qualité de ses projets et de nos critères d’investissement.

Entretien réalisé par Olivier ALLOCHEME

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