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Le Président Patrice Talon

Pendant que les onze autres départements du pays tournent à plein régime, celui des Collines est inactif, pratiquement. Toujours sans préfet nommé à ce jour depuis que la mort a emporté le préfet d’alors, ce département donne l’impression d’être rangé au placard des priorités du gouvernement, au grand désarroi de la population. Les festivités du 1^er aout 2018 ont étalé au grand jour les effets de cette situation pour le moins préoccupante.

Le département des Collines dont le chef-lieu est Dassa-zoumé vit sans ses plus hautes autorités à la préfecture. Et ceci, depuis plus d’un an déjà, malgré les nombreux soutiens au chef de l’Etat dans cette région du pays. Après le décès du préfet Nonhouegnon Djaïkpo Donatien, rien n’a plus bougé à ce jour à la préfecture des Collines. Cette situation est restée ainsi jusqu’à ce que le secrétaire général de la même préfecture, monsieur Frédéric Ahouangan, chargé de la gestion de l’administration préfectorale en lieu et place du préfet défunt, meurt lui aussi, des suites d’une courte maladie. Deux décès successifs qui ont plongé la préfecture des Collines dans un deuil sans précédent, mettant du coup au ralenti toute l’administration locale. Même le gouvernement qui doit prendre des mesures hardies est resté depuis lors inactif, de sorte que le département des Collines semble comme rangé aux oubliettes aussi bien par le ministre de la décentralisation que par le chef de l’Etat, Patrice Talon et son gouvernement. Et pourtant, dans les premiers mois de son avènement, Patrice Talon a concrétisé les réformes de l’administration territoriale avec la nomination des 12 préfets des départements du Bénin. Cette inaction du régime en place n’est pas du goût des populations des Collines qui la vivent mal. Car, cette situation a d’énormes conséquences sur le développement des communes du département. D’abord, l’impulsion donnée aux départements par la nomination et l’installation effective des préfets est en chute libre dans les Collines. Mieux, les réformes du Programme d’action du gouvernement que pilotent les préfets n’ont pas de visibilité et leur suivi est problématique dans ce département surtout à cause de l’absence de l’autorité. Preuve palpable de cette situation, les opérations de libération des espaces publics n’ont pas eu d’effets dans ce département, contrairement à ce qui s’est passé dans les autres départements.

De même, la célébration du 1^er août célébrée organisée avec faste dans plusieurs communes et départements avec la présence effective des préfets, a été faite sans engouement dans les Collines. De plus, le vaste projet de fourniture d’eau qui est en exécution dans ce département, ne connait pas la même visibilité que les départements où l’autorité préfectorale, représentant personnel du président de la république, est présente. Mieux, des projets communaux qui sont sous la supervision des préfectures, sont en souffrance, de sorte que même lors des cérémonies officielles où le président de la République est représenté, la préfecture des Collines est aux abonnés absents. Comme on peut le constater, la non désignation d’un nouveau préfet à la tête du département des Collines est un mal qui touche les populations. D’aucuns se demandent si le département va continuer à demeurer dans cet état. L’urgence est là, les Collines ont besoin de leur autorité de tutelle. Et le Président de la République doit parer au plus pressé en mettant fin à l’inertie dans ce département. Les Collines n’ont rien fait pour mériter ce triste abandon. Et ce n’est pas les compétences qui manquent parmi les cadres de ce département. Ils sont nombreux, tapis dans l’administration qui sont capables d’assumer cette fonction. La balle est alors dans le camp de Patrice Talon.

Yannick SOMALON