Visits: 0
(Deux sorties, deux entrées, une permutation)
Juste un remaniement technique. Le président Talon n’a pas procédé à des changements de fond comme l’ont annoncé certaines rumeurs. Il s’est agi, sans doute pour lui, de pourvoir au poste du ministre de la justice que laisse Joseph Djogbénou pour aller siéger à la Cour constitutionnelle et de profiter de l’occasion pour effectuer quelques réglages techniques rapides. Au total, une sortie, deux entrées et un changement de poste. Celui qui sort est le ministre en charge des infrastructures et des transports, Cyr Koty, nommé au précédent remaniement ministériel intervenu en octobre 2017. A peine 8 mois de fonction ministérielle pour cet ingénieur pétrochimiste, natif d’Agonlin, qui a déjà occupé dans le passé d’importants postes de responsabilité, comme celui du directeur général de la Sonacop.
Comme entrée, il y d’abord Me Sévérin Maxime Quenum, éminent avocat et très proche de Patrice Talon, un peu comme son prédécesseur et confrère Joseph Djogbénou. C’est un nom suffisamment évoqué sur les réseaux sociaux et dans les supputations, ces derniers jours, comme potentiel prochain garde des sceaux depuis la nomination de Djogbénou à la Cour constitutionnelle. La rumeur est ainsi confirmée en ce qui le concerne. Reste à savoir s’il aura la même verve et la même fougue que Joseph Djogbénou pour poursuivre la folle bataille judiciaire contre la corruption et l’impunité enclenchée depuis les premières heures de l’ère de la rupture.
La seconde entrée au gouvernement de Talon est une surprise. Le jeune Docteur en Gynécologie Benjamin Baudounrin Ignace Hounkpatin, nouveau ministre de la santé n’est pas un personnage très connu du grand public. Talon a surtout des raisons suffisantes pour lui confier un si grand département ministériel. Il sera apprécié à l’œuvre dans tous les cas.
Il y a enfin celui qu’on peut appeler l’autre homme de main de Talon, qui, ministre de la santé depuis son avènement au pouvoir, est encore maintenu au gouvernement avec une nouvelle charge, à savoir les infrastructures et les transports. Plusieurs questions se posent également à ce niveau, quand on sait que cet homme, professionnel de la santé, ne devrait pas mieux se faire valoir ailleurs. Mais son parcours et ses occupations antérieures permettent de lui faire confiance, car il s’agit moins d’une compétence avérée dans le domaine, que des capacités managériales pour gérer au mieux un gros secteur comme celui dont il est, depuis hier, missionné par Talon. Alassane Séyidou, puis que c’est de lui qu’il s’agit, ancien maire et ancien ministre de la décentralisation sous le régime Yayi, a sans doute des qualités extraordinaires sur lesquelles a misé le Chef de l’Etat en lui confiant cette nouvelle responsabilité.
Les passations de services se sont tous déroulées dans la soirée d’hier, suivant les instructions fermes du chef de l’Etat.
Christian TCHANOU
