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Le triomphe de la vérité

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Réflexion du consultant F. Adaha EWASSADJA: Les impératifs d’un nouveau départ


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Préambule
Le présent article est le résumé d’une “étude-synthèse”  multi – thématique  finalisée en Juillet 2016, et transmise depuis le mois d’Octobre aux Gouvernants…
Ladite Etude qui est une contribution aux projets de réformes institutionnelles et économiques, se penche principalement sur les thèmes ci-après :
-Désamorçage de la «bombe diplômés  sans  emploi»
-Sauvegarde des  secteurs  stratégiques de l’économie
-Balisage du développement économique du Benin
-Diagnostic  général  du renouveau démocratique
-Refondation  du  renouveau  démocratique
En 2016, après un quart de siècle de pratique plus ou moins chaotique de “Renouveau Démocratique”, il s’avère de plus en plus évident que seule une dose de tropicalisation de la démocratie, permettrait de mettre le Bénin à l’abri  des avatars qui s’observent dans presque tous les pays qui ont copier notre fameuse “Conférence des Forces Vives de la Nation”  de Février 1990…
Depuis 20 ans, “Dieu et les Mânes de nos Ancêtres” ont épargné au peuple béninois, des situations catastrophiques qu’auraient pu engendrer les comportements de pyromanes de certains politiciens…
En effet en 1996, après un fulgurant redressement économique, et alors qu’on était en droit de penser que la fatalité était réellement vaincue ; certains  protagonistes de la Conférence Nationale ont jugé nécessaire de ramener le Général au pouvoir ; au risque de perpétrer au Bénin, ce qui est arrivé en Cote d’ivoire  quinze ans plus tard ; une catastrophe que le Président SOGLO,  grâce à son incommensurable patriotisme, a su éviter à notre pays…
Pour sauvegarder les acquis de la Conférence Nationale, tous les acteurs politiques béninois se doivent de s’impliquer activement dans la finalisation rapide des réformes impératives que le nouveau Président de la République s’est volontairement engagé à définir et mettre en œuvre, pour la rectification pacifique du Renouveau Démocratique afin de garantir au Bénin l’avènement d’une démocratie apaisée, condition sine qua non de toute  émergence …
Mais pour ne pas risquer d’être très tôt phagocyté et finir comme le Régime du Changement, le Nouveau Départ devra démarrer par des actions nettement progressistes, notamment en matière de prise en charge des diplômés sans emploi ; en matière de protection des secteurs stratégiques de l’économie, du balisage du développent et dans la réalisation du diagnostic général inclusif de tout le système ; diagnostic général qui doit impérativement  précéder la prescription des réformes multisectorielles indispensables pour la refondation du Renouveau Démocratique…

Désamorçage de la ‘‘bombe diplômés sans emploi’’
La plus urgente des actions qui conditionnent un lancement apaisé du Nouveau Départ, consiste à désamorcer au plus tôt la bombe qu’est devenue la situation des diplômés sans emploi ; une situation de plus en plus explosive que tous les prétendants à la magistrature suprême ont fermement promis de prendre à bras le corps dès leur élection…
En effet, en estimant la “fournée annuelle” de diplômés du Supérieur (Bac+3 et plus) à un minimum de dix mille individus ; les cinq premiers quinquennats du “Renouveau Démocratique” auraient produit au moins deux cents cinquante mille jeunes cadres dont très peu ont pu être impactés par les diverses structures de pré insertion, de placement définitif ou de promotion de l’auto-emploi, que l’Etat finance à grands frais depuis plusieurs années…
Au lieu de persister dans la dispersion de faramineux fonds sur plusieurs structures d’insertion précaire ou dans des programmes de volontariat à connotation électoraliste qui n’induisent aucun profes- sionnalisme, l’Exécutif pour des résultats plus probants, gagnerait à  confier la gestion des milliards plus ou moins dilapidés chaque année, à une seule agence  qui sera chargée à travers des programmes spécifiques cohérents, de mettre en œuvre la politique gouvernemen- tale d’insertion des diplômés sans emploi…
Dans une étude intitulée “Comment Désamorcer la Bombe Diplômés sans Emploi”, réalisée depuis 2012, je préconise quelques stratégies pour une prise en charge massive des primo demandeurs d’emploi…
La mise en œuvre avec rigueur et compétence de la réforme préconisée dans cette étude permettra de :
– Réveiller l’espoir chez tous les jeunes et leur rappeler que la Mère Patrie ne saurait les oublier ;
– Restaurer chez les diplômés sans emploi, le sentiment d’utilité, base de tout développement  individuel ;
– Rassurer les parents d’élèves et d’étudiants que  désormais au Bénin, les études supérieures ne donneront plus seulement accès à des occupations particulièrement  précaires, voire dangereuses des secteurs informels.
– Repartir équitablement sur toutes les communes, d’importantes ressources humaines de haut niveau, pour le développement de chaque Département…
Lesdites stratégies sont axées sur  la création de “Corps de Précurseurs du Développement” qui seront des structures de transit devant accueillir des milliers de jeunes en attendant leur recrutement définitif ; l’objectif étant la prise en charge systématique d’au moins six mille diplômés du supérieur chaque année (soit  seulement  cinq cents postulants par département)…
Coordonnés par une structure dénommée “Agence Nationale  des Précurseurs du Développement” (ANPD), ces corps couvriront à terme, tous les secteurs clés de l’économie :
–   Éducation ;
–   Agriculture – Élevage –  Pêche ;
–   Environnement  – Eaux et Forêts ;
–   Commerce – Industrie et Artisanat ;
–   Travaux Publics et Transports ;
–   Santé et Assistance sociale ;
–   Etc.
Le secteur de l’Education étant de loin le plus grand offreur d’emplois multidisciplinaires, la première partie de l’étude est consacrée au “Corps des Précurseurs du Développement de l’Ensei -gnement” (CPDE).
Le lancement diligent  de ladite réforme, en désamorçant la situation explosive des “diplômés sans emploi”, permettra à l’Exécutif, grâce à ses impacts sociaux, économiques et politiques, de finaliser en toute quiétude ses projets de rectification institutionnelle et de développement, dans un environnement sociopolitique apaisé.
(A l’instar des autres travaux de recherche de l’auteur, les détails de cette étude sont à la disposition des Gouvernants au Cabinet Ewass – Control sis au lot Nº 4 Cité Adjaha – face au passage à niveau de Fidjrossè – Tel. 67 76 87 19).

Sauvegarde des secteurs stratégiques de l’économie
1) audit des dénationalisations
La fin de mandat d’un régime est une période critique durant laquelle le risque est grand d’assister à des privatisations tout azimut d’entreprises en excellente santé; c’était pour tenter d’entraver un éventuel plan de bradage du reste des structures économiques d’Etat, que j’ai sonné l’alerte en publiant dans “Evènement précis” du 08 Janvier 2016, le résumé d’une étude intitulée  “SAUVEGARDE DES SECTEURS STRATEGIQUES : CONDITION D’UNE SOUVERAINETE  ECONOMIQUE”…
La Loi N°92 – 023 du 06 Août 1992, “Portant Détermination des Principes Fondamentaux des Dénationalisations au Benin”, définit en son article N°7, les secteurs stratégiques comme suit :
“Sont réputées stratégiques, les entreprises ayant pour objets :
les mines – l’énergie –  l’eau – les forêts – les communications – les télécommunications  –  les armements – les transports…etc.”
La filière Coton étant devenue incontournable, les Offices et Sociétés d’Etat de la liste non exhaustive ci-après, sont donc des structures stratégiques  qui devraient ou auraient dû, être mises à l’abri de toute forme de désengagement de l’Etat :
SONAPRA – ONAB – SONICOG – BELIPECHE –  SCO – SONACI  – PPS – SONACOP – SBEE – SONEB – SOURCE DE POSSOTOME – ORTB – BENIN TELECOM – CNCB – PAC – OCBN – COBENAM – SOBEMAP – Etc.
Pour le lancement du Nouveau Départ dans une dynamique de protection du patrimoine national, l’Exécutif en se référant à la parodie de désengagement de l’Etat de la SONACOP, devra procéder à un audit profond de toutes les privatisations et libéralisations depuis le début du Renouveau Démocratique, afin de ramener par tous les moyens dans le giron de l’Etat, toutes les entreprises délibérément bradées.
En effet, même si le Régime du Changement avait eu le mérite de réintégrer la SONACOP dans le patrimoine national ; aucune mesure préventive n’a  jamais été prise pour éviter que les désenga- gements qui ont suivi ne  soient réalisés dans les mêmes  conditions.
Pourtant, le diagnostic du processus de privatisation de cette Société, dont le résumé a été publié dans le quotidien “Courrier National du 10/ 08/ 2012 sous le titre : “SONACOP : LES LECONS D’UNE PRIVATISATION”, a clairement mis en évidence toutes les tares de la Commission Nationale de Dénationalisation…
Il est donc  urgent que le “Nouveau Départ” dénonce et annule toutes les improvisations de fin de mandat relatives à diverses tractations pour la privatisation forcée de grandes entreprises publiques ( SONACOP – SOBEMAP – BENIN TELECOM –  Port Autonome – OCBN – etc.)…

2) définition d’une politique innovante de management des secteurs stratégiques
Même s’il serait fort difficile à l’Homme d’Affaires devenu Président de la République de ne pas privilégier le libéralisme intégral de l’économie ; le leader du Nouveau Départ ne devra pas perdre de vue que c’est surtout sur sa gestion du patrimoine national qu’il sera jugé ; en effet, tout désengagement opportuniste de l’Etat sera considéré comme une tentative de faire contrôler le secteur concerné par ses propres groupes…
Mais étant donné que la mal gouvernance généralisée qui caractérise la gestion des entreprises publiques, exposera inélucta- blement tous les secteurs de l’économie nationale à un risque de privatisation totale ; l’Exécutif devra impérativement définir une politique générale de sauvegarde des secteurs stratégiques ; une politique qui, tout en garantissant le contrôle de l’Etat sur les entreprises publiques, permettrait une certaine libéralisation en faisant prioritairement recours à une participation systématique et   conséquente de l‘Actionnariat Populaire dans l’ouverture partielle du capital  social des filiales spécialisées desdites entreprises…
La filialisation des Offices et Sociétés d’Etat est en effet, la seule politique qui puisse sauvegarder la souveraineté nationale en mettant les sociétés-mères à créer dans chaque secteur stratégique, hors de portée des multinationales ; la généralisation de l’actionnariat populaire est donc le seul moyen qui permettra de crédibiliser les actions du Gouvernement en matière de gestion du patrimoine économique national…
L’objectif fondamental de mes travaux sur la Sauvegarde des Secteurs Stratégiques est le maintien à 100% des sociétés-mères dans le giron de l’Etat et si besoin, ouvrir le capital social des filiales à l’actionnariat populaire, aux opérateurs nationaux et à des partenaires techniques ; pour un début de concrétisation des préceptes de Prospérité Partagée…
Le capital social de chaque filiale sera donc systématiquement reparti de manière à garantir le contrôle  de l’Etat à travers les parts de la société – mère et des communes. Le découpage de l’actionnariat pourrait se présenter comme suit :
–  Etat central : …………………     35% (au moins) ;
– Communes :……………………   10% (au moins) ;
–  Actionnariat populaire : …….     20% (au moins) ;
–  Partenaires techniques : ……    35% (au plus).
Les points forts de cette réforme se résument comme suit :
–  Maintien des secteurs stratégiques dans le giron de l’Etat ;
–  Contrôle à 100% des sociétés-mères de chaque secteur par l’Etat ;
– Gestion performante des filiales grâce au partenariat technique ;
– Transparence dans le découpage du capital social des filiales ;
– Ouverture de l’actionnariat populaire à tout citoyen béninois ;
– Concrétisation du précepte de Prospérité Partagée ;
–  Rapatriement non intégral des résultats… etc.
Après vingt cinq ans de “Renouveau Démocratique”, peut-on aisément évaluer le chemin parcouru par le Benin sur la voie de son développement ?… Pour pouvoir répondre à ce questionnement, il aurait fallu procéder en 1990 à un état des lieux et élaborer avant le début du premier quinquennat, un planning indicatif du niveau de développement attendu dans les domaines politique, économique et social, à l’horizon 2015 ; après 25ans de Renouveau…
C’est l’absence d’une planification qui amène tous les régimes à aller d’improvisations en improvisations, en ne priorisant que des interventions à caractère délibérément électoraliste ; Il est bien  évident qu’aucune forme de développement durable ne sera jamais au rendez-vous, tant que cet état de chose persisterait.
L’organisation diligente d’une Conférence de Balisage du Développement Economique et Social du Benin s’impose donc pour que le “Nouveau Départ”  ne connaisse le même sort que les régimes précédents. Ladite conférence devra définir le niveau de dévelop- pement souhaité  aux horizons 2020, 2030 et 2040 ; avec des objectifs chiffrés accompagnés d’indices clairs d’évaluation, dans tous les secteurs de chaque domaine :
Santé – Enseignements – Emplois – Culture – Sport – Micro-finance – Environnement – Agriculture – Elevages – Pèche – Commerce –  Mines – Energie Electrique – Hydrocarbures – Hydraulique – Industries – Tourisme – Télécommunications – Routes – Chemin de Fer  –  Transport Maritime  –  Ports   –  Aéroports  –  Etc.
Le suivi des performances dans chaque secteur sera la principale attribution du Conseil Economique et Social (CES) ; et désormais, un candidat à la magistrature suprême aura seulement à préciser dans son projet, jusque où il compte aller dans chaque domaine en cas d’élection.  On ne peut en effet indéfiniment laisser un seul individu décider du sort de tout un pays.
C’est à la Conférence de Balisage du Développement du Bénin que des résolutions de protection du patrimoine national seront prises pour empêcher le  bradage sous quelque forme que ce soit, de pans entiers de l’économie.
La concession de la construction et/ou l’exploitation, de grandes infrastructures stratégiques comme les chemins de fer, les ports en eau profonde, les cités balnéaires, les télécommunications etc., à des investisseurs privés nationaux ou étrangers, sans un contrôle majoritaire de l’Etat et une participation conséquente de l’actionnariat populaire, est la plus grave forme de bradage du patrimoine national…
La Conférence de Balisage du Développement Economique se penchera tout particulièrement sur le code des investissements afin d’une part, de favoriser à l’instar de nombreux pays, la prise de participation de nationaux dans les entreprises étrangères ; et d’autre part, de réguler les régimes d’exonération qui engendrent d’énormes manque à gagner à l’Etat ; et enfin d’imposer les locations simples en lieu et place des baux emphytéotiques qui ne sont rien d’autre qu’un bradage déguisé du patrimoine national…
Une relecture du code minier permettra  de prémunir le Bénin contre les stratégies de pillage des ressources minières que les multi- nationales mettent systématiquement en œuvre pour s’autoproclamer uniques propriétaires de riches gisements de matières premières dont “Dame Nature” a copieusement doté certains pays, qui continuent néanmoins de végéter dans une pauvreté indescriptible.
Une évaluation des résultats des scannages aériens des ressources minières permettra de définir et de planifier diverses interventions de prospection et de mise en exploitation des gisements afin d’éviter les précipitations et les improvisations, qui font toujours le lit à une mal gouvernance caractérisée.
Les principales résolutions du balisage, notamment celles relatives au sauvegarde des secteurs stratégiques seront consignées dans la constitution, avec un accent particulier sur les conditions  générales d’exploitation et de partage de résultats des ressources minières, pour  que lesdites ressources profitent à toute la Nation.
Pour dissiper toute suspicion et crédibiliser ses interventions dans le secteur minier, le régime du “Nouveau Départ” devra adhérer au plus tôt, à “l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE)” afin d’éviter l’opacité qui caractérise généralement les contrats de mise en concession.

Diagnostic général du renouveau démocratique
1)  Un check up  impératif
Si depuis 1991 le “Renouveau Démocratique” avait régulièrement fait l’objet de diagnostics comme dans les entreprises performantes, bien de tares qui menacent dangereusement de tout ébranler depuis plusieurs quinquennats, auraient pu être corrigées…
Après plus d’un quart de siècle de “Démocratie” et vu les remous et autres crises qui perturbent le fonctionnement des institutions, le moment est certainement venu pour une évaluation poussée d’un système retenu à la va-vite dans une certaine euphorie en Février 1990.
Maintenant que le nouveau Président de la République offre à la Nation l’opportunité d’une rectification sans heurts du Renouveau Démocratique, il ne s’agira pas de réviser plus ou moins en catimini, une constitution qui, malgré ses nombreuses faiblesses a, grâce à la vigilance et la détermination de certains citoyens patriotes, permis au Bénin de poursuivre cahin-caha son expérience démocratique durant vingt cinq ans…
Au lieu de s’attaquer directement à la révision de la constitution,  la Commission Chargée des Réformes Institutionnelles devrait plutôt commencer ses travaux par un diagnostic général du Renouveau Démocratique afin de mettre en évidence les principaux points faibles de tous les compartiments d’un système librement accepté par le peuple depuis un quart de siècle et dont la rectification s’impose aujourd’hui avec acuité…
Comme décelé par une étude intitulée “Diagnostic Exploratoire Du Renouveau Démocratique”, réalisée à l’occasion du 20ème anniver -saire du Renouveau et réactualisée en Décembre 2015 ; depuis 1991, chaque quinquennat a largement étalé de grandes faiblesses qui n’ont jamais préoccupé aucune institution de la République, au point d’exposer le pays à des situations de degré d’explosivité de plus en plus élevé…
Quoique sommaire, cette étude a mis en évidence de grandes insuffisances dans la mise en œuvre des principales résolutions de la Conférence Nationale ; résolutions notamment relatives aux domaines ci-après :
–  Le Régime Politique ;
–  Le Régime Economique ;
–  Les Institutions de la République;
–  La Décentralisation ;
–  La Gestion des Elections ;
–  La Gestion du Patrimoine ;
–  La Constitution ;  Etc.

2) Quelques faiblesses originelles
Le grand homme d’Etat français qui a déclaré au début de l’ère des Conférences Nationales, que la démocratie était un luxe que les pays africains ne sauraient s’offrir; voulait certainement recommander  aux politiciens, une certaine tropicalisation dans la mise en œuvre de ce mode de gestion de l’Etat, que les pays occidentaux ont mis des siècles à modeler…
La “copie-collée” de la démocratie à l’occidentale, sans tenir compte de nos réalités socioculturelles, est en effet, en plus  de ses exorbitants coûts de fonctionnement, la source de très graves faiblesses qui gangrènent le système depuis le début.
Ainsi sans un réel “assaisonnement à la béninoise”, certains piliers du Renouveau Démocratique poseront problèmes au point tôt ou tard, de tout faire éclater :
–  Le Régime Présidentiel qui fait du Chef de l’Etat, un monarque qui n’a de compte à rendre à personne ; disposant de tout et de tous comme bon lui semble…
–  Le mode d’élection du Président de la République qui, ne permettant pas une rotation territoriale systématique du pouvoir, pourrait engendrer une certaine confiscation régionale de la magistrature suprême ; ce qui a été plus ou moins le cas depuis 1960.
– Le mode d’élection des Députés qui durant toute la législature,  les expose à un risque de “mort subite” profitable à leur suppléant…
– Le mode de désignation des membres du bureau des Institutions de la République, qui annihile leurs pseudo-prérogatives  fondamentales de “contre-pouvoir”..
– Le mode de nomination des Ministres, qui ne semble pas tenir suffisamment compte des critères d’expertise et de probité…
–  Le Multipartisme intégral, qui favorise la prolifération de micro partis sans assise, et moins représentatifs que les Associations de Développement qui pourraient utilement être chargées de l’animation de la vie politique…
–   La transhumance des Députés, qui dénote d’un marchandage éhonté du mandat à eux conféré par le peuple…
–    Le libéralisme intégral, qui sans avoir fait l’objet d’une étude poussée est sur le point de phagocyter tous les secteurs stratégiques de l’économie…
– La “CENA” qui a été inventée dans le souci de garantir une gestion transparente des élections, et qui très difficilement, parvient à prouver sa neutralité. Sa permanence posera tôt tard de sérieux problèmes de crédibilité des résultats; tous les membres pourraient en effet, transhumance aidant, se retrouver dans une certaine mouvance…
–  La plus dramatique faiblesse de notre système démocratique réside dans son caractère sournoisement fratricide, qui ne préoccupe guère  la classe politique ; alors que nombreux sont les notables et les cadres des partis, à passer subitement de vie à trépas, à l’approche des élections, des remaniements ministériels et des nominations…
Un rapide recensement montrera que depuis l’avènement de “la démocratie à la béninoise”, une lutte féroce entre des membres d’un même  parti,  décime impunément la classe politique au point de ne la réserver à court ferme, qu’à des acteurs “hyper puissants”…
il ne reste qu’à espérer que la refondation du Renouveau Démocratique permettrait non seulement de rectifier en profondeur toutes les grandes insuffisances du système ; mais surtout de trouver  définitivement un remède à ce fléau qui durant un quart de siècle, a emporté de valeureux hauts cadres…

Refondation du renouveau démocratique
1) Nécessité  incontournable
Après une pratique chaotique de vingt cinq ans de Renouveau Démocratique ; il est certainement temps que les bases sur lesquelles ce système politique a été rapidement fondé, soient révisées de fond en comble afin d’éviter que les générations montantes ne finissent par mettre à leur manière, un terme aux dangereuses acrobaties politi- ciennes qui ont durant plus d’un quart de siècle, caractérisé “la démocratie à la béninoise”.
Si les mânes de nos ancêtres ont préservé la plupart des protagonistes de la Conférence Nationale de Février 1990, c’est certainement pour leur faire prendre conscience de leurs responsa- bilités dans la très urgente nécessité de refondation du Renouveau Démocratique, pour la consolidation d’un système que toute l’Afrique nous envie…
Même si le terme est relativement galvaudé, c’est bien d’une refondation du Renouveau Démocratique qu’il s’agira; et non d’une simple révision partielle de la Constitution. Aucun des principaux domaines (Politique – Economique –  Social – Culturel …) ne sera épargné, et aucune restriction ne devra être fixée.
Ainsi des solutions spécifiques définitives, devront être recherchées aux  graves problèmes induits par le Régime Présidentiel, le Multipartisme intégral, l’organisation des Institutions de la Répu- blique, la Décentralisation, le Libéralisme économique etc. ; pour l’instauration sur des bases saines, d’une Démocratie apaisée, peu onéreuse, génératrice d’un environnement propice à une émergence réelle; comme préconisé dans l’étude sur la refondation du sysrème…
Dans les conclusions de ladite étude , il est fermement recommandé que les préconisations de la Commission Ad’ hoc de Diagnostic soient amendées sous l’autorité du Chef de l’Etat, à un “Symposium National de Refondation du Renouveau Démocratique” ; avant leur transcription dans la Constitution, pour un éventuel référendum.

2) –  Préconisations capitales
Dans l’étude intitulée “REFONDATION DE LA RÉPUBLIQUE POUR UNE DÉMOCRACIE APAISÉE”, des mesures ont été suggérées pour la correction des principales faiblesses mises en évidence par le diagnostic exploratoire du  système démocratique béninois.
La présente “étude – synthèse” portant sur les impératifs d’un “Nouveau Départ”, se penchera surtout sur les préconisations spécifiques relatives aux principaux piliers de la démocratie que sont le Président de la République, l’Exécutif, le Parlement et autres Institutions dont les insuffisances mettent à mal tout le système :
a) –  L’ORGANE SUPREME DE LA REPUBLIQUE (OSR)
La plus grande faiblesse du Renouveau Démocratique réside dans  l’omnipotence du Président de la République…
La limitation des prérogatives du Chef de l’Etat passe par la création d’un organe de supervision du Renouveau, qui pourrait être dénommé “ORGANE SUPREME DE LA REPUBLIQUE (OSR)”, qui aura les pouvoirs les plus étendus pour imposer au Chef de l’Etat, le respect strict de toutes les dispositions de la Constitution et des résolutions sur le Balisage du Développement  Economique du Bénin.
La puissance de cet organe sera garantie par le caractère sacré  des pouvoirs de certains de ses membres, et par le charisme incon- testable des autres.  L’O S R pourrait avoir la composition suivante :
–   Les six Rois les plus historiquement influents ;
–   Les anciens Présidents de la République ;
–  Les anciens Présidents de l’Assemblée Nationale ;
–  Les anciens  Présidents de la Cours Constitutionnelle ;
–  Les anciens  Présidents de la Cours Suprême.
L’Organe Suprême de la République sera présidé à tour de rôle par l’un des Rois, désigné par consultation du “FA”, pour un mandat unique de cinq ans.
Garant du développement harmonieux du Bénin dans tous les domaines, de la sauvegarde des acquis du Renouveau Démocratique et de la paix sociale ; l’OSR validera ou non toutes les lois et ratifications ; le Parlement pouvantt devenir monocolore et approuver sans discernement toutes les décisions de l’Exécutif…

B) –   Le Président de la république
La non-alternance systématique (Nord / Sud) et l’impossibilité d’une rotation départementale du pouvoir au sommet de l’Etat, pour- raient tôt ou tard susciter des frustrations ; il faudra donc que les réformes  prennent en compte les suggestions ci-après :
–   Instauration d’un mandat unique alterné (Nord / Sud) de sept ans ; avec une rotation départementale ; ainsi aucune région n’aura plus l’opportunité de détenir la magistrature suprême durant des décennies, et chaque Département sera tôt ou tard honoré…
– Seul un Cadre supérieur de nationalité exclusivement béninoise, ayant au moins vingt ans d’expérience professionnelle, ancien député, et originaire de l’un des Départements en lice, pourrait être candidat.
–  Ancien Député, le futur Président pourrait compter sur un vivier de hauts cadres  bien connus de son parti et des partis alliés, pour la formation de son Gouvernement s’il était élu ; ce ne sera donc plus à des “inconnus au peloton” qu’un nouveau Président de la République, lui-même probablement sorti de nulle part, confierait la gestion d’importants Départements Ministériels.
–   Les conditions d’une éventuelle destitution du Président de la République seront clairement définies, pour qu’aucun Chef de l’Etat n’ait plus la garantie de finir son mandat “quoi qu’il arrive”. Outre les cas de parjure, les scandales financiers, le régiona- lisme, la discrimination confessionnelle et tout comportement portant atteinte à l’honorabilité du Président, doivent être considérés comme des facteurs aggravants.
Ces dispositions permettront non seulement une parfaite alternance sur le double plans régional et départemental ; mais également de limiter le nombre de postulants, et surtout de mettre définitivement un terme à la prolifération de candidatures plus que fantaisistes “d’obscurs inconnus” qui viennent amuser la galerie et engendrer d’inutiles dépenses à la Nation
Ayant désormais au dessus de lui “l’Organe Suprême de la République”,  plus aucun Chef de l’Etat ne s’autoproclamera  “Père de la Nation” ; et encore moins “Représentant de Dieu au Bénin”…

C) –  L’exécutif
Le non balisage du développement économique du Bénin et l’avènement à la magistrature suprême de technocrates politiquement indépendants au départ, favorise une instabilité caractérisée du Gouvernement qui subit des restructurations intempestives.
Le redécoupage récurrent des départements ministériels et les remaniements intempestifs sont pour beaucoup dans la non perfor- mance des administrations. En effet, les perpétuelles modifications des organigrammes et la valse consécutive des ressources humines,  sont génératrices de graves dysfonctionnements…
–  Le découpage du Gouvernement devra désormais tenir compte de la compatibilité de cohabitation judicieuse des administration des différents secteurs de l’économie ; et découler de la planification à moyen et long terme, des stratégies retenues pour l’atteinte rapide des objectifs  généraux à définir par la Conférence de Balisage du   développement  du Bénin.
A titre d’exemple, comme le développement industriel semble être l’une des priorités du “Nouveau Départ”, la création d’un département ministériel spécifiquement chargé de l’Industrie et de l’Energie, permettrait une exploitation efficiente des moyens depuis toujours dispersés dans plusieurs ministères…
Une autre tare qui caractérise depuis quelques années l’Exécutif béninois, réside dans la durée d’occupation des fonctions ministérielles ; le taux effréné de rotation à la tête des Ministères est l’un des principaux facteurs générateurs de la mal gouvernance généralisée  des administrations centrales…
Pour une certaine maitrise  des structures d’un ministère, il faut en effet, au moins un semestre de pratique ; l’expertise dans le pilotage d’un département ministériel ne peut commencer à s’affirmer qu’après dix huit mois d’exercice…
–  Pour éviter une banalisation de la fonction ministérielle par des nominations opaques, il serait judicieux que l’Exécutif soit systématiquement composé à 50% d’anciens députés et à 50% de cadres supérieurs âgés de plus de 40 ans, totalisant au moins 15 ans d’expérience professionnelle  à des postes de hautes responsabilités.

D) –  Le parlement
Socle de la République, le Parlement est capable du meilleur et du pire dans un système démocratique ; surtout quand l’Assemblée Nationale fonctionne sur des principes de “retournement de veste”  sur interventions de puissants prescripteurs…
Dans un pays où l’animation de la vie politique ne se fait pas sur des bases idéologiques, tous les coups sont permis. L’opposition qui ailleurs est une force pour le système, expose ici ses membres pris pour des ennemis, à une destruction inexorable ; c’est certainement l’une des causes du développement de la transhumance politique.
Nos experts en droit constitutionnel, devront cesser de se référer exclusivement à des dispositions peut-être fonctionnelles dans les démocraties occidentales, pour prendre en compte nos réalités culturelles et cultuelles, dans le cadre de la refondation du Renouveau Démocratique ; afin d’inventer des mécanismes pouvant  :
–  Garantir l’élection de Députés suffisamment représentatifs ;
– Sécuriser les parlementaires qui, du fait du principe de suppléance, sont exposés à des risques de disparition prématurée ;
–  Mettre un terme au taux élevé de mortalité des cadres et des notables, à l’approche des élections, des remaniements ministériels et des nominations dans diverses Institutions ;
– Ouvrir l’animation de la vie politique aux Associations Commu- nales de Développement ;
– Transformer les Communes en Circonscriptions Electorales pour les législatives et pour l’élection directe des Maires…

E) –  Autres institutions
Parmi les Institutions de la République, certaines sont à tort  considérées comme des organes de “contre pouvoir”, alors qu’elles sont en réalité des structures de contrôle et / ou d’assistance en  gouvernance…
L’organigramme général ci-après montre la position de l’Organe Suprême de la République (OSR),  dont je préconise la création dans le cadre de la refondation du Renouveau Démocratique du Bénin, pour garantir le développement d’une Démocratie Apaisée…

Organigramme indicatif des institutions de la république

Conclusion

En retenant comme slogans de campagne «Rupture et Nouveau Départ», le célèbre homme d’affaires, candidat à la magistrature suprême ne pourrait s’imaginer que c’étaient là, les préceptes du ticket gagnant ; préceptes qu’il serait quelques mois plus tard, appelé à mettre en œuvre en qualité de Chef de l’Etat.
Le peuple, désabusé après cinq quinquennats de Renouveau, a fini par comprendre qu’aucune avancée probante ne serait possible sans une refondation du système, et a choisi cette fois-ci, celui qui s’est clairement engagé à rompre d’avec la mal gouvernance généralisée, en démarrant son mandat par des réformes qui placeront définitivement le Bénin sur l’orbite de l’émergence.
La refondation du Renouveau Démocratique pour un Nouveau Départ devra Impérativement avoir pour bases préalables, la détection exhaustive et la rectification de tous les points faibles congénitaux, qui sont à l’origine des insuffisances structurelles et/ou opérationnelles, de la plupart des institutions de la République.
C’est bien d’une refondation du Renouveau Démocratique qu’il s’agira; et non d’une simple révision partielle de la Constitution. Le passage ou non d’une République à une autre, ne doit donc pas être un facteur limitant des nobles intentions du Chef de l’Etat pour le remodelage de notre système démocratique.
L’engagement hautement patriotique du Chef de l’Etat , à consacrer son mandat (qu’il veut unique) à la mise en œuvre de grandes réformes salutaires qui garantiront un mieux-être national, mériterait que l’année 2016 soit considérée comme une année de transition ; une année de rupture, consacrée à la définition inclusive par les acteurs politiques, des réformes indispensables…
Le mandat du leader du «Nouveau Départ» ne prendrait vraiment effet qu’après l’adoption de la «Refondation du Renouveau Démocratique» par le peuple ; Refondation dont les résolutions constitutives devront impérativement et préalablement être prises au cours d’un symposium national, avant leur transcription dans la Constitution pour un référendum…
Mais la réussite dudit mandat dépendra pour beaucoup de l’intégrité et de la transparence qui caractériseront la gestion de l’économie nationale en général et tout particulièrement des secteurs stratégiques qui en principe, sont protégés contre toutes formes de dénationalisation…
Maintenant que de nombreuses autorités des institutions de Breton Wood avouent publiquement, que les fameuses conditionnalités de privatisation étaient généralement de très graves erreurs à ne plus commettre ; l’Exécutif devra annuler au plus tôt tous les projets de privatisation ou de mise en concession, montés en catastrophe en fin de mandat par le régime précédent; en attendant un audit poussé de tous les désengagements de l’Etat depuis le début du Renouveau Démocratique.
Pour la définition d’une politique pouvant définitivement mettre tous les secteurs stratégiques à l’abri d’un bradage, le Gouvernement pourrait prendre en compte la stratégie de filialisation desdits secteurs.
La filialisation des secteurs clés de l’économie nationale est en effet, la seule stratégie qui, mise en œuvre en toute transparence, permettrait à l’Etat de garder le contrôle à 100% des sociétés-mères et ouvrir le capital social des filiales à des partenaires privés et notamment à l’actionnariat populaire, pour garantir l’effectivité d’une prospérité partagée…
Mais avant les réformes institutionnelles, et la sécurisation des secteurs stratégiques, le Nouveau Départ, pour prendre ses marques dans un climat durablement apaisé, devra désamorcer au plus tôt la bombe que constitue la situation des diplômés sans emploi.
Dans l’étude intitulée «Comment Désamorcer la Bombe Diplômés sans Emploi», évoquée plus haut, des préconisations sont faites pour une prise en charge massive des primo demandeurs d’emploi ; afin de permettre à l’Exécutif, grâce aux impacts sociaux, économiques et politiques de cette réforme, de finaliser en toute quiétude ses différents projets de développement…
La création du «Corps des Précurseurs du Développement de l’Enseignement» à cette rentrée, sera en outre la meilleure stratégie pour l’amélioration des résultats de tous les ordres de l’Enseignement.
Dans le cadre de mes recherches pour la « PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE» et pour la « PRÉVENTION DE LA CORRUPTION ET DES FRAUDES «, j’ai réalisé une série d’études portant notamment sur les thèmes suivants :

1) Approvisionnement du bénin en hydrocarbures ;
2) Diagnostic et restructuration des entreprises (cas sonacop).
3) Diagnostic du processus de privatisation de la sonacop ;
4) Sauvegarde de la sonacop pourquoi et comment ;
5) Sécurisation et formalisation du commerce illicite d’essence ;
6) Gestion des marches publics de services et d’infrastructures ;
7) Sauvegarde des entreprises des secteurs stratégiques ;
8) Comment désamorcer la « bombe diplômés sans emploi» ;
9) Diagnostic exploratoire du renouveau démocratique ;
10) Refondation de la république pour une démocratie apaisée.

Ces études dont le résumé de la plupart a fait l’objet d’une publication, sont à la disposition des autorités politiques, et de toutes les institutions intéressées, au Cabinet EWASS – CONTROL sis au «passage à niveau» de Fidjrossè à Cotonou.

Par  F. ADAHA  EWASSADJA
Consultant en Gestion  –  Chercheur en Gouvernance
Promoteur du CENTRE POLYFORMAT et de L’INSTITUT DE
RECHERCHE ET D’ASSISTANCE EN GOUVERNANCE (IRAG)
Tel : 21.15. 08. 37 – 67. 76. 87. 19 – Email: ewasfel@yahoo.fr

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