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Le triomphe de la vérité

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Chine/Asie: Quand l’homme est plus précieux que la femme


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ChineEn Chine, il y a un déséquilibre entre le taux de naissance des femmes et celui des hommes. Les femmes sont au bas de l’échelle tandis que l’effectif des hommes ne fait que s’accroitre. Au pays de Mao See Tung donc, on préfère mettre plus de garçons au monde que de filles. C’est la déduction faite d’une intervention de la volontaire chinoise, Angelina, guide ayant conduit les délégations du Bénin, du Togo et du Tchad, participants au premier festival des jeunes afro-asiatiques. C’était lors de sortie- visite de la Grande Muraille de Chine à Beijing. C’était dans la journée du dimanche 31 juillet 2016. Elle justifie sa thèse par le besoin pour la Chine de se doter de main d’œuvre valide, abondante et efficace. « Pas que les femmes ne travaillent pas, mais elles jouent un autre rôle dans le pays » , rassure-t-elle. Mieux, elle confie qu’en Chine, ce sont les hommes qui paient le loyer de l’appartement qui abrite la femme. La proportion des naissances entre garçons et filles est mesurée par le « taux de masculinité «, c’est-à-dire le nombre de naissances de garçons pour cent naissances de filles. Ce taux est habituellement de 105 ou 106, comme si la nature compensait par une légère différence , la surmortalité future des garçons. C’est une constante biologique de l’espèce humaine. Mais bien avant, une enquête BROWN/AFP, témoigne de ce que les hommes sont plus importants que les femmes. dans un entretien en 2010 avec Siyan Chen, Étudiante en commerce international à Paris et fille unique de ses parents, raconte sa naissance à Shanghaï. « Lorsque ma mère était enceinte de moi en 1988, elle est allée voir le médecin de l’hôpital, mais, en l’absence d’échographie à l’époque, il s’est basé sur mon rythme cardiaque assez rapide et a conclu que ma mère attendait, un garçon ! ». Sa mère qui ne veut ni la toucher ni l’embrasser, « tant sa déception était grande d’avoir une fille ». Ce sort naturel, lui a valu une difficulté de cohabitation avec ses parents lorsqu’elle était appelée à rester avec son cousin auprès de ses grands-parents. « J’ai beaucoup souffert de la cruauté de mes grands-mères à mon égard. Je comprends bien qu’elles sont d’une ancienne génération où, une fille, ce n’est pas grand-chose. Même au début des années 1990, je subissais vexations et punitions physiques douloureuses, alors que mon cousin était un vrai roi, intouchable, gâté et aimé. » Aujourd’hui, dans les campagnes où le fait est plus poignant, même si le statut des femmes s’améliore, le destin des petites Chinoises repose encore sur une longue tradition dominée par les hommes. C’est donc dire que les pays d’Asie ont une forte préférence pour les garçons.

Déjà des “villages de célibataires”

La conséquence de ce phénomène est relevée par De Marjolaine Grappe et Christophe Barreyre-ARTE GEIE dans OrientXpress- France parue en 2016. Leur enquête révèle que la Chine compte déjà un surplus de 30 à 40 millions d’hommes. Mieux, dans certaines régions, on voit apparaître un monde sans femmes: les “villages de célibataires”. Les rares filles ont déserté pour chercher un mari riche à la ville. Les hommes qui veulent avoir une chance de se marier, sont obligés de partir vers d’autres régions. Des millions de jeunes célibataires affluent vers le sud du pays, et travaillent nuit et jour dans les usines du Delta des Perles, l’atelier du monde, tout en tentant de trouver l’âme-soeur. Mais, là aussi, les filles se font de plus en plus rares. De désespoir, certains kidnappent des femmes. D’autres partent s’en acheter une à l’étranger. Des Birmanes, des Vietnamiennes, des Indonésiennes «importées» en Chine. Alors que la Chine vient de mettre fin officiellement à 35 ans de politique de l’enfant unique, grandement responsable de ce déséquilibre entre les sexes des célibataires, broyés par cette impossibilité mathématique de trouver une femme, témoignent et nous emmènent au coeur du trafic, prêts à tout pour ne pas rejoindre les rangs des célibataires endurcis. Ceux que les Chinois appellent «guang gun», les branches mortes, qui ne porteront jamais de fruits. Bref, un jeune Chinois sur cinq (1/5) sera incapable de se trouver une épouse d’ici cinq ans. Le nombre de femmes dans le monde est en chute libre, même si depuis octobre 2015, la Chine a officiellement mis fin à la politique de l’enfant unique qui aura fait chuter la natalité de 80 % en 35 ans, passant de 2,76 % en 1970 à 0,74 % en 2014.

Emmanuel GBETO envoyé spécial en Chine

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