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Dans pratiquement deux semaines, le football va reprendre ses droits au Bénin. Le ballon va de nouveau rouler. C’est la décision prise par le comité de normalisation mis en place par la FIFA pour gérer la situation de crise du secteur. Cette décision, bon nombre de Béninois l’apprécient à sa juste valeur. Mais ils restent un peu inquiets par rapport à la forme des joueurs et le spectacle que cela donnera avec un si peu de temps de préparation. Lisez
Edyson Komi, Sg Energie Fc
« Rien ne rassure sur l’impartialité des actuels membres de la ligue unicolore »
« C’est une très bonne chose que le ballon roule de nouveau. Au-delà du travail, que je dois reconnaitre difficile, qu’effectue le Conor (Comité de normalisation), je voudrais quand même regretter que les clubs ne soient pas suffisamment associés à l’organisation. En effet, c’est seulement le 11 janvier dernier qu’il a été annoncé dans la presse le démarrage du championnat. Les clubs en majorité avaient suspendu toutes les activités et je me demande si techniquement c’est bien pour la préparation des équipes. Par ailleurs, l’élection présidentielle avec les campagnes jusqu’au 4 mars faciliteront-elles la chose dans le contexte actuel? A mon humble avis, la reprise des compétitions devrait être subséquente à la réconciliation. Rien ne rassure aujourd’hui sur l’impartialité des membres de la ligue unicolore. Ceci met en doute leur capacité à être au dessus de la mêlée. Cependant, nous allons leur faire confiance car j’y connais des membres qui sont quand même des gens bien et justes.»
Abdul Fataï Sanni, journaliste reporteur sportif
« … Le Conor a vu juste »
« Après des mois de désert et l’absence totale de compétition, reprendre le championnat devrait être une joie pour tout le monde. Les jeunes en ont besoin. Et le Conor a vu juste en initiant le championnat de transition qui permettra aux équipes de se préparer et de renouer avec la compétition. Mais le problème est que les équipes n’auront pas le temps suffisant pour se préparer. Et le niveau sera très bas. A la limite ennuyeux pour ceux qui vont effectuer les déplacements des stades. J’avoue aussi que j’ai peur pour la suite à donner. Car, certaines équipes ne vont pas suivre le pas. Et ce sera dommage pour le football béninois. Maintenant, comment procéder ? C’est aussi la grande question car il y a 19 équipes pour la Ligue 1 et 19 pour la Ligue 2. Le Conor entend faire un championnat de poule et au finish on aura combien d’équipes ? Ce qui est certain, après la réunion du mercredi prochain avec les présidents de clubs on verra certainement plus clair.»
Damien Tolomissi, journaliste web
« Le Conor doit définir clairement les bases avant le démarrage »
« Je pense que la reprise du championnat prévue pour le 2 mars prochain est une bonne décision. Car c’est le souhait de tous les amoureux du cuir rond de voir le ballon de nouveau rouler sur les stades du moment que les équipes nationales du Bénin sont engagées dans toutes les compétitions statutaires de la CAF. Mais avant tout, il faut que le Conor arrive à définir clairement les bases et vider les questions préjudicielles avant le démarrage. Qu’enfin pour le football béninois, s’ouvre une nouvelle ère, celle de la renaissance. La reprise du championnat est d’autant plus importante que la réconciliation passe aussi par là.»
Robert Mensah, sérigraphe et admirateur du football
« Le Conor n’est pas dans son rôle »
« Si la vraie mission assignée au Conor est de réunir la famille du foot au Bénin, je dirai que c’est encore mal parti pour cette organisation du championnat local. Le Conor n’est pas dans son rôle quand il décide d’organiser le championnat. Son rôle, c’est plutôt de réunir toute la famille foot et de passer la main à la partie habilitée à faire une telle organisation. On ne saurait organiser quelque chose de bon, un championnat par exemple dans une maison où les gens sont divisés. A ce jour, la division est encore présente dans la famille du football. Mais sans parvenir à amener tout le monde à s’entendre et à se parler de la même voix, le Conor veut faire jouer les gens. Rien ne changera à mon avis. Alors, il faut d’abord que le Conor travaille à ramener la paix et l’entente au sein de la famille foot, parvenir à élire un nouveau comité exécutif. C’est ce qu’on lui demande. »
Carinos S.Y.CHANHOUN, journaliste reporter Sportif
« L’arrêt du championnat avait mis dans le soupir les vrais acteurs du monde footballistique béninois »
« Le Conor a décidé d’organiser le championnat national de football avant de rendre le tablier. Ce qui ne fait pas partie de ses priorités. Néanmoins, c’est une décision à saluer. Car, l’arrêt du championnat a mis dans le soupir les vrais acteurs du monde footballistique béninois : les joueurs, arbitres, les entraineurs, les vendeuses et autres. L’important aujourd’hui, est que la balle roule. Nous croisons effectivement les doigts pour faire le constat si éventuellement, la balle roulera le 02 Mars prochain ou si c’est une annonce pour ébranler l’opinion publique. La date choisie pour le coup d’envoi dudit championnat de transition me paraît un peu surprenante, vu le paysage actuel. Les élections présidentielles sont reportées pour le 06 Mars prochain. Je rappelle que depuis un an, les joueurs n’ont plus eu droit à un match de championnat. Alors, le niveau dudit championnat sera à la limite horrible. Le football c’est un sport qui nécessite assez d’effort. Rares sont les joueurs qui sont encore en jambe depuis l’arrêt du championnat. La plupart d’entre eux se sont reconvertis et ils n’ont plus touché le cuir rond depuis des mois. Mieux, ceux que je prétends appeler ‘’ les seigneurs ‘’ du football local, se sont d’ores et déjà pliés pour être enrôlés par certains clubs de la sous-région et sur le continent. Mais dans le cas échéant, c’est mieux que rien. La balle roulera mais sera privée de spectacle et des actions d’éclats. »
Réalisation : Anselme HOUENOUKPO
