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Le triomphe de la vérité

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Présidentielle 2016: Célestine Zanou dénonce le « diktat » de l’argent et se retire


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Zanou célestine traitéSon absence sur le spécimen du bulletin unique aura été une surprise pour beaucoup hier à la Commission électorale nationale autonome (Céna). Mais dans l’après-midi de ce lundi O8 février, au Chant d’oiseau de Cotonou, la candidate Célestine Zanou a expliqué les raison de son retrait de la course à la succession de Bini Yayi. C’était à travers une déclaration dont nous vous proposons l’intégralité.

Déclaration de Célestine Zanou sur le retrait de sa candidature

Mes chers compatriotes,
Chers Journalistes
Distingués invités
Le devoir d’information auquel je m’adonne cet après-midi du lundi 8 février 2016après le dépôt formel de ma candidature et le respect de toutes les étapes du processus de validation de mon dossier par la cour constitutionnelle, est un exercice difficile tant pour moi que pour mes nombreux militants et sympathisants.
– Mes chers compatriotes,
Contrairement à nos habitudes, accordez-moi, tel le héros aux portes de la cité, de commencer cet exercice par une énigme, celle d’un voyage qui a naturellement un départ, une destination mais aussi et surtout un espace séparant les deux points et qui est la traversée.
En effet, de la vie citoyenne, quelle peut-être l’image la plus forte et la plus authentique à l’heure de l’Appel ?
Quand on est pétri du même amour de la patrie, comme nous le sommes, du même sens des valeurs, comme nous sommes tous censés l’être, ainsi que par le même destin national, les expériences individuelles et particulières peuvent être nombreuses et variées, leur convergence matricielle n’en est que plus avérée. Elles expriment, en effet, un seul et même combat, dans une seule et même ère historique [è-r-e], sur une seule et même aire géographique [a-i-r-e].
Il s’agit ici d’une lutte plus intérieure que physique et dont la finalité est de faire survivre la LUMIERE dans une logique de fédération des énergies au profit du Bénin, le seul pays que nous avons le devoir de bâtir ensemble.
C’est ce caractère convergeant qu’arborent nos vies dans la cité qui me fonde à croire que le prix à payer pour construire la République doit être inestimable. C’est pourquoi, citoyenne à part entière, montrant pour ce peuple toute ma passion et ma totale disponibilité, Sœur parmi les Sœurs et Sœur de tous les Frères, je me suis toujours demandée ce que serait notre existence citoyenne si elle n’était pas un voyage, un vrai voyage, c’est-à-dire un vrai départ et une vraie destination. Mais, mieux que moi vous le savez, le départ, même bien préparé, parle le langage du passé, et l’arrivée s’épanche souvent du dernier pas vers le futur. Sans doute, le dire ainsi, c’est aller trop vite en besogne. Car, le voyage c’est aussi et encore tout cet espace disponible qui s’étend autour de nous entre le départ et l’arrivée, c’est-à-dire le présent. La traversée est notre présent.
A votre tour, vous vous posez sûrement la question : Mais nous sommes venus pour l’entendre nous dire ce qui explique son désistement du vendredi dernier, alors que nous étions nombreux qui avons applaudi à sa déclaration de candidature du 12 janvier 2016, parce que nous croyions en elle, à son parcours et son engagement politiques, avant même son projet de société ?
– Mes chers compatriotes,
Ne vous en faites point ! J’ai pleine conscience qu’il ne s’agit ici que de ça, et c’est la raison pour laquelle l’image du voyage me semble appropriée à l’explication que je vous dois ce soir. Car, cela fait – ainsi que vous le savez – cela fait au moins dix (10) ans qu’en notre nom à tous, malgré les détachements, les sacrifices que cela impose, j’ai décidé de répondre à cet Appel par lequel j’ai placé, depuis lors, notre pays sous le sceau et le signe d’une épopée, l’épopée de Jonas, l’épopée de la foi et du devoir.
Mais cela signifie-t-il qu’aller à l’élection présidentielle de 2016, quoiqu’il arrive, envers et contre tout, à n’importe quel prix, y compris le prix le plus onéreux, le plus véreux et le plus périlleux qui soit en 26 ans de Renouveau démocratique, 18 ans après la mort de Monseigneur Isidore de SOUZA et à peine trois mois après celle du général Mathieu KEREKOU, soit le seul gage de patriotisme et d’unité que nous ayons au sein de la République, pour élever ses fondations, la faire grandir et prospérer ?
Que la réponse à cette interrogation est NON , voilà ce que je suis venue vous dire ce soir.
La modestie me sied comme elle sied à chacune et à chacun de vous, mais elle ne convient guère aux convictions qui nous habitent et que nous devons pouvoir défendre. C’est notre devoir de politiques et c’est à notre honneur quand nous pouvons user de notre maîtrise de la pédagogie et de l’andragogie pour convaincre nos compatriotes, aussi large qu’ils puissent être dans leur diversité d’opinion ou de compréhension, que, fort de notre expérience et de notre crédibilité, nos choix sont judicieux et opportuns, qu’ils répondent à l’intérêt général mais surtout au commandement de Dieu, et non à notre égo ou à nos ambitions personnelles. Et c’est ce qu’il faut démontrer maintenant devant vous.
Et voici ma démonstration.
Comme tous les Béninois, je n’ignore pas les évidences qui, hélas, sont devenues les nôtres, et au sommet desquelles se trouve l’évidence des évidences, à savoir que notre pays est malade. Mais le Bénin est malade parce qu’il est mal aidé par ses propres enfants. Le ver est donc dans le fruit, et la décadence qui frappe aux portes de la cité sourd du sein même de ses habitants. Quand les peuples en arrivent à de tels manquements à leur destin comme celui que nous vivons, – même sans cesser de croire aux efforts individuels et collectifs ou aux mânes des ancêtres – ils se tournent vers la Hiérarchie Suprême.
Comme vous, Enfant du pays de la Conférence Nationale, moi aussi je me suis tournée vers cette Hiérarchie Suprême. Non pas que, dans ce peuple au génie inaltérable, beaucoup d’entre nous ne soient devenus plus jouisseurs et plus insouciants du vivre-ensemble, prompts à faire foi à Mammon. Non pas que le souvenir de Dieu ait complètement disparu du sein de nos assemblées confessionnelles qui fleurissent comme jamais auparavant, parfois jusqu’au cœur du pouvoir d’Etat. Non pas que l’Ecole ne se sente plus concernée par la formation du caractère. En nous délectant de la misère matérielle et morale du plus grand nombre, nous nous sommes rendus coupables devant la Hiérarchie Suprême. Que vaut en effet un peuple lorsque les citoyens, y compris les chefs, ne connaissent plus le chemin de la sagesse et de la justice ? Mais la voie de la Hiérarchie Suprême ne s’adresse pas qu’au prêtre ou qu’au pasteur ; elle s’adresse à chacun de nous, à chaque homme, chaque femme, chaque enfant, pourvu qu’on le mérite. Et c’est toute la vie politique et citoyenne qui est un sacerdoce !
Ainsi a pris corps à la Dynamique notre vocation de Jonas et l’épilogue de notre livre « Choix, Témoignage et Reconnaissance » en fait foi ainsi que nos propos dans un projet de livre sur la gouvernance. Jonas, dans son épopée bien connue des lecteurs des écritures saintes c’est Ninive ou Tarsis ou, si l’on veut, l’épreuve ou la tentation. Pendant les dix (10) années que nous a coûté notre isolement constructif du pouvoir d’Etat, pour ne pas dire notre opposition à la mal-gouvernance, sans qu’aucun parmi vous fût dans l’ignorance, nous avons refusé la tentation des compromissions et du pouvoir facile, contre quoi nous avons vécu l’épreuve de la foi et du devoir politique, arpenté le chemin rendu de plus en plus sinueux et difficile qui mène à la présence d’esprit de ce peuple et au sens de la responsabilité et de l’Etat de ses plus hautes Autorités. Nous avons interpellé Ninive avec notre attachement au sens des valeurs, le seul discours qui, incarné et porté en exemple, est susceptible d’impacter notre peuple et donner du sens a Ninive dans l’épopée de Jonas. Ce prêche du sens des valeurs est bien entendu celui des vraies valeurs dont la semence dans nos cœurs et dans nos comportements pouvait et devait nous sauver de la déchéance. A chacune de nos consultations électorales, nous nous sommes posé la question de savoir si ce peuple et si ses Autorités à qui incombent les destinées de ce pays n’étaient pas prêts à revenir sur le bon et droit chemin en termes de comportements politiques et face aux défis de développement.
A la Dynamique, cette question a continué de nous habiter jusqu’au dernier moment. Plusieurs fois, vous nous avez demandé, non sans raison, ce qui pouvait justifier nos absences répétées à ces grands rendez-vous électoraux, y compris la présidentielle de 2011, si tant est que nous voulions participer directement à la gestion des affaires de ce pays. J’avoue que vous avez raison ; mais reconnaissez à votre tour que les conditions d’une vraie démocratie élective, celle des propositions politiques et des projets de société, tarde à s’instaurer véritablement dans notre pays si ce n’est la démocratie des intrigues politiciennes, des coups bas et surtout celle du Diktat de l’argent-roi, et qu’il n’est pas totalement faux de penser que même la participation la plus honnête, la candidature la plus responsable et la plus crédible ne serait qu’une façon de cautionner un désordre organisée depuis les centres de décisions, une façon d’ajouter à la confusion que nous nous évertuons justement à dénoncer.
Quand on n’a pas compris cela, on a la critique facile contre celles et ceux que l’on considère, à tort ou à raison, comme étant des « candidats marginaux» alors même qu’il y en a parmi eux qui ont un parcours bon pour le job, une crédibilité rassurante qui se laisse lire, et en même temps on a l’éloge facile voire dithyrambique en faveur de ceux qui, porteurs parfois d’expériences floues, ont juré de perpétrer une vendetta électorale. Or, les vendettas, tout le monde sait quand ça commence, personne ne sait jusqu’où peuvent aller leurs méfaits.
Je suis un leader politique. Je n’ai pas reçu délégation pour enfoncer un peu plus ce peuple déjà empêtré dans l’obscurité. Au contraire, j’ai pour mission de l’éclairer, l’éclairer, l’éclairer, même si je dois être incomprise pendant ce temps court et à la fois long qu’on nomme présent et que nous vivons en ce moment en attendant la destination qui est bientôt arrivée. Présent de notre existence, présent de nos courses éphémères. Car, comme dans tout voyage sacerdotal, l’appel du départ est celui du passé, et il vient de cette lumière intérieure qui nous habite, celui de la destination ou du futur aussi d’ailleurs.
J’ai compris comme Jonas que ma destination c’est Ninive, Dieu ne m’a pas envoyée à Tarsis. Le vendredi dernier, je me suis définitivement aperçue, au regard des vents impétueux et des déferlements de vagues qui menaçaient de faire chavirer le navire, que mes compagnons et moi étions passagers d’un navire qui se rendait à Tarsis. Alors, nous avons pris la décision de quitter le navire, ou plutôt nous avons demandé aux institutions en charge de la présidentielle de nous jeter par-dessus bord. Ce qu’elles ont fait, et je présume, non sans un pincement au cœur. Car notre candidature était une des rares dont on pouvait dire sans se tromper qu’elle était une candidature « à part entière ou entièrement à part », pour paraphraser Jean-Paul Sartre, décrivant le racisme antiraciste de Césaire et Senghor.
Mes chers compatriotes!
Vous qui représentez ici ce peuple qui est notre corps commun,
Ainsi, vous êtes venus, vous avez entendu et appris. C’est à vous désormais de dire la bonne nouvelle qui est celle-là, et non de propager une autre qui n’est pas. Même si la démocratie donne toute liberté de parler et d’exprimer ses idées, elle fait aussi obligation de rendre la vérité et de rester dans le vrai comme créer 100 , 200 , 300, partis politiques sans qu’aucun n’existe, ne fonctionne comme un réel parti ou ne soit opérationnel dans la durée.
Ninive, c’est le Bénin réconcilié avec le sens des valeurs. Ninive, c’est le Bénin réconcilié avec la Hiérarchie Suprême. Ninive, c’est le Bénin réconcilié avec lui-même. Et parce que pour se réconcilier avec la Hiérarchie Suprême et avec lui-même, notre peuple a besoin de s’approprier du sens des valeurs, vous comprenez que la Dynamique porteuse de ce discours donc de ce flambeau ne peut pas ne pas être à l’arrivée de la présente course à l’élection présidentielle, même si c’est désormais à pied ; avec assurance, debout, droits et dignes avec nos pas matures, nous y serons. C’est la certitude du moment. Ainsi, notre désistement, est donc notre façon à nous de conjurer déjà Tarsis ou, si vous voulez, de prévenir le scenario WAHALA. Ainsi nous offrons à notre pays les chances d’une vraie relance sociale et économique, et pourquoi pas d’une vraie renaissance politique.
Nous sommes désormais la pierre angulaire de la Relance et de la Renaissance politique au Bénin.
Je vous remercie.
Célestine ZANOU

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