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Le triomphe de la vérité

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Edito: La révolution numérique


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logo journalIl y a un an, ici même, j’avais parlé de l’industrie numérique en pleine éclosion au Bénin. Je n’avais alors évoqué que la télévision payante, tant il est vrai qu’aujourd’hui les chaines cryptées comme Canal +ramassent des milliards sous nos yeux, en s’appuyant sur l’expansion du numérique. J’avais dit précisément que l’avènement de la télévision numérique et sa généralisation, constituent des occasions historiques mais qu’il faudra gagner la bataille du contenu en offrant des programmes télé attractifs au public béninois.  Voilà ce que j’en avais dit. Aujourd’hui, un an après, je voudrais évoquer une autre application de cette même industrie numérique : c’est le téléphone mobile et l’internet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette révolution est en pleine action aujourd’hui.

Il n’y a pas en effet un autre mot pour désigner ce qui se passe sous nos yeux. Si nous ne prenons que les réseaux sociaux, notamment, Facebook et Watsapp, ils ont littéralement modifiénotre approche de l’information. L’information ne se consomme plus uniquement à travers les médias traditionnels, radio, télé ou presse écrite. Elle est présente abondamment et sous toutes ses formes sur internet. Mais derrière cette consommation massive, quelqu’un gagne de l’argent. Ceux qui en profitent, ce sont les opérateurs GSM et les fournisseurs d’accès internet. Ce sont des dizaines de milliards que cette économie du web génère, sans compter la publicité et tous les métiers associés. Vous avez certainement remarqué qu’une nouvelle forme de télévision est née depuis quelque temps, c’est la web/tv. De plus en plus, sur nos lieux de reportage, nous avons commencé à nous habituer à de parfaits journalistes formés dans les meilleures écoles, et disposant de caméras et d’appareils photos qui prennent les images qui sont traitées et diffusées uniquement sur internet. L’autre formule alternative, c’est le couplage de la télévision conventionnelle et de la  télé sur Internet. Le cas le plus typique de cette pratique est l’ORTB qui dispose aujourd’hui d’une rédaction web ayant des programmes radios et même télé uniquement centrés sur internet. Et là, les annonceurs commencent par sentir la nécessité d’en profiter pour placer leurs produits. Vous pouvez me croire, c’est une opportunité qui  ne fait que s’ouvrir au Bénin, puisqu’ailleurs, c’est déjà un créneau en plein boom depuis des années.

Mais alors, est-ce que le Bénin est préparé pour réussir cette révolution ?

En avril 2015, le Bénin a lancé la 4G, une technologie qui fournit directement l’internet à très haut débit.  En octobre de la même année, notre pays s’est doté de son deuxième câble à fibre optique. C’est une infrastructure que beaucoup de pays africains nous envient. La station d’atterrissement se trouve à  Fidjrossè, et est le fruit du partenariat entre Bénin Télécoms Sa et des opérateurs tels que Oti, Canal Box, Mtn, Moov, etc., avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale. C’est dire que le Bénin s’est donné les moyens pour entrer dans sa révolution numérique. Pour développer ce second câble à fibre optique par exemple, 700 milliards de FCFA ont été nécessaires. C’est un investissement colossal dont les retombées sur l’économie sont indéniables.

Mais justement, la Banque Mondiale estime que le numérique n’est pas assez fort pour booster la croissance dans nos Etats

Effectivement, dans un récent rapport publié le 13 janvier 2016, la Banque Mondiale estime que le numérique n’a pas encore touché les gens les plus humbles, les paysans, les artisans, etc. Le « Rapport sur le développement dans le monde 2016 : les dividendes du numérique », souligne que ce sont les personnes riches, compétentes et influentes à travers le monde qui bénéficient d’une expansion rapide du numérique, qui sont mieux placées pour tirer parti des nouvelles technologies. En outre, bien que le nombre d’utilisateurs de l’internet dans le monde ait plus que triplé depuis 2005, quatre milliards de personnes n’y ont toujours pas encore accès. Le rapport préconise notamment d’investir dans les infrastructures de base,  de réduire le coût de la conduite des affaires, d’abaisser les barrières commerciales,  de faciliter l’entrée de start-up, renforcer les autorités de la concurrence, et faciliter la concurrence entre les plateformes numériques.   Ce qui est évident, c’est que les technologies numériques peuvent transformer nos économies, nos sociétés et nos institutions publiques, mais ces changements ne sont ni acquis ni automatiques. Comme vous pouvez le constater, le projet d’egovernment, gouvernance par le numérique, serait la traduction la plus concrète de cette révolution, à travers par exemple la délivrance des actes administratifs. Ne rêvons pas trop tôt. C’est un chantier immense qui va générer des centaines de milliards à tous ceux qui sauront capter cette opportunité.

Par Olivier ALLOCHEME

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