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Le triomphe de la vérité

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Edito: Femmes en spectacle


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On aura tout vu. La marche des femmes dites leaders FCBE  a été pensée comme contrepoids à la mobilisation des femmes leaders dénommées Amazones. Il s’agit d’opposer les femmes aux femmes et de donner au peuple l’impression que Boni Yayi a déjà   beaucoup fait pour l’épanouissement de la gent féminine au Bénin. Quoi de plus indispensable que d’aller marcher et de hurler pour le dire… On ne perd pas son âme en faisant la comédie sur le goudron de Cotonou.
Au contraire ! Celles qui se sont donné en spectacle samedi ont presque toutes reçu les jus du changement refondé. Ministres, directrices générales de sociétés d’Etat, membres d’institutions nommées juste pour leur compétence à organiser des marches, elles ont toutes les raisons du monde pour montrer à la planète entière l’épanouissement de leurs graisses. C’est comme Claudine Prudencio chantant jadis à qui voulait l’entendre le ‘’Papa Bonheur’’ qu’est Boni Yayi et plastronnant à la tête des manifestations FCBE. Il y a une arrogance satisfaite, une morgue sans nom, un foutage de gueule dont seules ont le secret les femmes qui se sentent pousser des ailes dans les allées du pouvoir.
Ce n’est donc pas étonnant d’entendre une des ministres présentes déclarer ceci qui peut paraitre ahurissant, mais en notre époque de pourrissement généralisé, qui peut encore être ahuri ? « Celles qui sont passées par ici ont pris leur part. Maintenant nous aussi nous voulons prendre notre part ». Il n’y a rien de plus clair. Pour chanter cette  vérité nue   samedi sur les routes de Cotonou, il fallait aussi montrer une autre suffisance. Les femmes leaders FCBE ont marché librement à  Cotonou en perturbant la circulation au  possible alors que les amazones ont été empêchées à Parakou de tenir une simple réunion dans un lieu clos. Il s’agissait d’ajouter l’injustice à l’injure, et c’est parfaitement réussi. Cela leur apprendra, à ces amazones, à   faire toutes les comédies possibles pour rester dans les grâces dorées du pouvoir.
Un ancien ministre qui se reconnaitra sans doute, a cru bon de répondre ceci à un vieillard qui ne comprenait pas pourquoi il tenait ses gyrophares allumées à une heure du matin, au moment où la circulation était plus que fluide : « C’est ce qu’on appelle le vent du pouvoir ». Il semble bien que les dites femmes  leaders FCBE soient elles aussi enivrées par ce vent du pouvoir qui emporte tout sur son passage, y compris la raison des gens.
Cependant, en croyant faire du bien au chef de l’Etat, les femmes leaders FCBE ont creusé un fossé    entre elles et  le reste de la société béninoise. Oui, je sais bien que la pauvreté  a fait le lit à la manipulation politique. Et qu’il n’est pas bien difficile de mobiliser quelques centaines de femmes aujourd’hui lors des manifestations publiques. En ne s’appuyant que sur les groupes folkloriques à majorité féminine, l’on peut se tirer d’affaire.
A ce niveau,  il m’est déjà arrivé de couvrir  d’authentiques marches animées par des groupes folkloriques payés et entretenus par les organisateurs. Et je crois volontiers que celles qui ont marché samedi ont eu recours à ce stratagème pour remplir la meute. Chacune d’elles étant spécialiste de ces facéties, il leur suffirait de faire appel à leurs folklores respectifs et le tour est joué. On peut tout aussi bien s’appuyer sur les nombreux mouvements et associations de femmes  formés pour capter la manne politique. Elles sont partout et ouvertement opportunistes. Les caméras de télévision n’y verraient alors que du feu, elles qui sont payées pour saisir ces instants de manipulation populaire présentées plus tard comme de grandes occasions de    démonstration politique.
Il s’agit bien de politique, mais de la pire, celle qui consiste à déstructurer l’ordre politique existant en lui substituant pourrissement moral et haine populaire. Claudine Prudencio et les autres qui ont joué par le passé  à saliver de bonheur autour des ors de la République, apprennent aujourd’hui les dangers de leurs bravades de jadis. Dites donc à Sranon et consorts qu’il vient le jour où elles auront honte de s’être affichées dans cette manifestation de samedi où se lit à plein nez la morgue hautaine  des gens qui se foutent des autres citoyens.
Dites-le leur et rappelez-leur que le ciel du changement a déjà connu bien des orages ayant emporté les mauvais comédiens qui ont transformé notre pays en un cirque de parvenus !

Par Olivier ALLOCHEME

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