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Le Brésil baigne depuis hier dans une vallée de larmes. Il a subi la plus lourde humiliation de toute son histoire. La Seleçao a été corrigée sur ses propres installations 1-7 par la National mannschaft.
Et pourtant, c’était un choc attendu. On attendait un record d’audimat sur les chaînes de télé du monde entier. C’était parti d’ailleurs pour être un duel de légende entre deux équipes qui ne se sont rencontrées en mondial qu’une seule fois alors qu’elles sont les plus fortes du moment. C’était en 2002 lors d’une finale remportée par le Brésil qui s’emparait ainsi de sa cinquième coupe du monde. Mais l’on savait aussi que la seule fois que le Brésil a organisé un mondial, il n’a pu décrocher la statuette légendaire, battu en finale par l’Uruguay en 1950 : c’était l’humiliation du Maracanazo.
Mais même dans leurs pires délires, les fans de foot de la planète n’auraient jamais pu imaginer l’incroyable naufrage d’hier. Le cauchemar du Brésil tient peut-être en deux noms : Neymar et Thiago Silva. L’absence de Neymar a pesé sur l’attaque et laissé à Fred un rôle qu’il n’a jamais su jouer. La troupe de Luis Felipe Scolari a fait sombrer la tactique de l’un des coaches les plus respectés du monde. Son équipe a pris 4 buts en six minutes : six minutes en enfer. La charnière centrale David Luiz – Dante était complètement à la rue. Les latéraux, notamment, Marcelo à gauche, ont tout simplement oublié de… défendre. La prestation indigne du Brésil ne peut s’expliquer uniquement par l’absence de la vedette Neymar. Il faut interroger les matches antérieurs de la Seleçao pour voir si nous tous n’avons pas surestimé la qualité de la cuvée 2014 de cette équipe de légende.
Nous tous avons vu comment les Chiliens ont été tout simplement héroïques devant les Auriverde. Sans génie et sans talent, les hommes de Scolari n’ont pu concrétiser leur ticket pour les quarts que dans la douleur des tirs aux buts. Pire, devant la Colombie, leur victoire n’a pas convaincu grand monde. Oui, on peut toujours incriminer cet arbitrage calamiteux qui a transformé le match en foire d’empoigne. La blessure de Neymar a fait le reste.
L’absence de Thiago Silva. Le capitaine de la Seleçao, reste l’épine dorsale de la défense. Le scenario catastrophe d’hier a montré combien il était indispensable. Et c’est ce qui étonne dans cette grande équipe. Mais ne nous leurrons pas. Aux incuries des Auriverde, s’est ajoutée la redoutable machine de guerre allemande.
Il y a bien sûr l’immanquable Miroslav Klöse, auteur d’un mondial époustouflant. Il a ravi la vedette au Brésilien Ronaldo pour être désormais le meilleur butteur de l’histoire de la coupe du monde avec 16 buts. En doublant la mise à la 23e minute, le germano-polonais est entré dans l’histoire de la Coupe du monde. Mais Klöse ne marque généralement que des buts du break, ceux qui permettent à l’équipe qui mène au score de prendre ses aises alors qu’elle était encore dans une situation serrée. Son dernier but en date, contre le Brésil, rentre d’ailleurs dans cette catégorie puisque c’est celui du 2-0. Autant dire qu’il ne brille pas vraiment, comme déjà toute son équipe spécialiste de l’hyperréalisme…
N’oublions pas Özil dont la redoutable efficacité n’a d’égal que la justesse de ses passes et de ses tirs. Sans oublier que le gardien Manuel Neuer est resté impérial dans ses 7,32m. A la 54ème minute de jeu hier, il a repoussé deux tentatives de la Seleçao avec la dextérité d’un Vincent Enyama du Nigeria. Deux arrêts consécutifs incroyables qui ont empêché le Brésil de réduire le score fleuve avant qu’Oscar, à la 90ème minute, ne mette le but qui sauve (un peu) l’honneur. Le portier du Bayern confirme, s’il le fallait, qu’il est bien le meilleur gardien du monde actuellement.
Avec ce score cauchemardesque, le pays a dû faire recours aux forces antiémeutes pour contenir les immanquables débordements nés d’une humiliation historique. Au plan politique, ce sera dur à gérer pour la présidente Dilma Roussef qui a dépensé des fortunes pour donner au peuple brésilien le mondial de rêve qu’il attendait depuis si longtemps. Et puis, les joueurs eux-mêmes. Célébrés jusqu’à ce 8 juillet 2014 comme des dieux vivants, ils descendent sur terre avec fracas. Il faut même se demander s’il est encore utile de maintenir à Botafogo, les 22 jeunes béninois envoyés pour y apprendre un foot brésilien désormais naufragé…
Le cauchemar brésilien