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Le triomphe de la vérité

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Chronique: Le football « champagne » est mort


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Espagne-Hollande 1-5. Ce n’est pas de la plaisanterie, ce n’est pas un rêve, ni le titre d’un roman futuriste. C’est le résultat du premier match livré par les champions du monde en titre face à leurs dauphins hollandais.  Qui l’eut cru ? Qui l’eut dit ? Quel mauvais esprit aurait parié sur ce sort pour la Roja ? L’Espagne est passée à la trappe. Le milliard de téléspectateurs voyaient les Espagnols rentrer dans cette coupe du monde de fort belle manière et aligner les matches les uns après les autres. On pourrait même concéder la chose à ceux qui pourraient pronostiquer une victoire de la formation hollandaise sans courir le risque d’un scandale sportif. Mais, pour imaginer que cette fin de journée allait  tourner au cauchemar pour les coéquipiers de Xavi, il fallait venir d’une planète autre que la terre. L’Orange Mécanique a non seulement pris sa revanche de la finale du mondial sud africain mais a aussi et surtout déchiqueté, humilié et mis à  genou la Roja. Les champions du monde peinent jusqu’à présent à se remettre de cette hécatombe insolante subie face à la formation de Luis Van Gaal. Rien ne présageait pourtant un sort aussi sinistre pour les doubles champions d’Europe et champions du monde. L’Espagne a été citée, juste avant cette gifle comme étant le deuxième favori derrière le Brésil. Avec ce qui s’est passé lors de cette explication, le monde entier retiendra définitivement la leçon selon laquelle il n’y a plus de petite formation et qu’une partie de football se gagne après le coup de sifflet final de l’arbitre. Ce match a révélé que si les 22 acteurs doivent  jouer une rencontre à fond aussi bien physiquement, techniquement, mentalement, tactiquement et spirituellement  que  le football est une opposition entre les entraineurs. La bataille entre les stratèges du banc de touche a tourné à l’avantage du Hollandais. Le sélectionneur Van Gaal a présenté deux physionomies lors de cette rencontre. En 1ère mi-temps, il est aisé de constater sur le rectangle vert une équipe hollandaise timorée, attentiste, nerveuse, presque sans repères. Ses vedettes, Robben et Van Persie étaient « la tête entre les guidons ». En face, l’Espagne bardée de son statut de championne du monde a commencé la partie en dominant tous les compartiments de jeu. Vu la préparation approximative des Pays Bas, doublée de l’ouverture du score matinale par l’Espagne, les téléspectateurs s’attendaient logiquement à une partie qui sera contrôlée par les champions d’Europe. Malgré l’égalisation de Van Persie, personne ne voyait la Hollande pouvoir résister à la furia d’en face. Coup de tonnerre ! Patatra ! Au retour des vestiaires, c’est une équipe des Pays Bas transcendée et métamorphosée qui est revenue sur la pelouse. La suite tout le monde la connait. Les Espagnols ont été poussés dans leurs derniers retranchements. Les buts s’enchainaient et le calice bu jusqu’à la lie. Les artisans ont perdu leur esthétique, la symphonie a laissé place à la cacophonie. La Roja a perdu son football. Le jeu est balbutié. Del Bosque a perdu son latin. Quatre autres buts seront administrés, telle une injection à la défense passoire composée de l’un des meilleurs duos du monde. Si les joueurs de l’équipe adverse ont été talentueux, ils ont reçu un coup de pouce de Ramos, Piqué, Xavi, Bosquet et surtout de Casillas. Dans l’histoire du football, c’est la première fois qu’un tenant du titre se fait corriger de cette façon. En 2002, la France a été battue par le Sénégal 1-0. On se souvient de 1998 où le Costa Rica a faire frémir toute l’Allemagne. Le légendaire classico en Liga espagnole et une saison périlleuse avec à la clé plus de cinquante matches dans les jambes pour chaque joueur peuvent être les raisons de la fatigue qui a caccouché de cette tragédie. A présent, le sélectionneur espagnol doit prendre la mesure de la situation. Il doit faire un diagnostic franc et sincère de la tâche à accomplir. Il doit prendre des décisions historiques. Il doit avoir le courage de mettre sur le banc certaines grandes vedettes du passé usés par le temps. Casillas doit commencer par apprendre de la touche désormais à entrainer les gardiens de but. Le duo Ramos-Piqué doit être démoli pour injecter du sang plus frais et plus jeune. Au milieu, la vision Xavi ne fait plus recette et doit être remplacée. En attaque, Diego Costa ne fait pas le poids dans cette compétition. Enfin, le football « champagne » inventé par le Barça ne fait plus école. Il faut des hommes costauds et plus agressifs sur le porteur de la balle pour aller de l’avant. Mais, cependant, l’Espagne n’est pas encore morte. Il faut toujours s’en méfier, quoi qu’on dise.

Par Mathias COMBOU

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