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Le triomphe de la vérité

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Edito du 04 décembre 2013: Théâtre


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logo journalIl ne faut plus réfléchir par trois fois. Le ministre Valentin Agossou Djènontin a dit toute la vérité sur le Nigeria, un pays très mal gouverné. Grâce à la dextérité légendaire de nos braves policiers (le ministre a sans doute oublié de mentionner qu’ils sont les meilleurs de la sous-région) au moins quinze armes à feu sont saisies par jour aux frontières entre notre cher pays et notre grand voisin de l’Est. Faisons un peu d’arithmétique. Si les déclarations du ministre sont vraies, et rien ne prouve qu’elles ne le sont pas, par semaine, les braves policiers de la frontière bénino-nigérianes mettent la main sur au moins 105 armes de guerre provenant d’où l’on sait. Par mois, cela représente environ 420 fusils de tout calibre. Par an, et toujours en suivant le raisonnement sans faille du ministre, le Bénin, grâce au génie de ses hommes en arme, arraisonne 5040 armes. 5040 armes, c’est-à-dire environ une arme toutes les deux heures. C’est sûr que c’est le nombre d’armes à feu que notre pays s’apprête à montrer bientôt à la population béninoise à la fin de l’année comme moisson des hauts travaux réalisés par nos chers hommes en arme.

               S’il est vrai que le Bénin se livre à cette tâche gigantesque en 2013, il est évident que cela n’a pas pu avoir commencé cette année. Toutes les analyses les plus scientifiques montrent que cela a commencé depuis au moins sept années. Horreur ! Depuis l’arrivée de Boni Yayi au pouvoir, le Bénin a pu arraisonner 35.280 armes à feu provenant probablement du Nigeria. C’est inadmissible : 35.280 !!! De quoi transformer le Bénin en un entrepôt géant d’armes de guerre. Où donc sont-elles entreposées ? Certainement au camp Guézo ou dans l’une de nos garnisons ou même distribuées dans plusieurs autres. Mais, c’est énorme : c’est plus que l’effectif de nos forces de sécurité.

Et alors le Bénin n’aurait plus qu’à arrêter d’acheter des armes légères, puisque les trafiquants nous en inondent si méchamment. Je propose donc que l’on équipe l’armée républicaine avec ces armes de la contrebande ou même qu’on les incinère lors d’une cérémonie officielle retransmise en direct à la radio et à la télévision, voire sur les médias sociaux…sous la présidence effective de…

J’entends d’ici les ricanements et les gros rires de quelques-uns. Je reste convaincu que le ministre, qui ne peut jamais dire des âneries (ce n’est vraiment pas possible), ne les prendra pas au sérieux. Mais en fait, il y a pire. La route Kraké-Lagos, de l’avis du ministre de la justice et Garde des sceaux, est l’axe le plus dangereux de la sous-région. Personne ne peut en douter. Pas même les Nigérians qui pourraient être soupçonnés d’être totalement incapables de gérer leur vaste territoire. Et si c’était fait exprès pour nuire au pauvre Bénin ? C’est une question pointue à laquelle le ministre de la justice donnera sans doute des réponses dans les jours ou semaines à venir. A la mesure de sa pertinence.

               Au demeurant, il peut conseiller au Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, Chef suprême des armées, Président du Conseil supérieur de la magistrature, ancien président de l’Union africaine, président en exercice de l’UEMOA, de bien vouloir attirer l’attention de son frère et ami le président Jonathan Goodluck sur la catastrophe que représente cette route en plein territoire nigérian. Au surplus, les conseils pourraient être diffusés par bande défilante à la télévision nationale par précaution diplomatique. C’est la meilleure manière d’assurer la réussite de l’opération. De mon petit piédestal éditorial, je pourrais même conseiller à la Haute Autorité de ne point lésiner sur les moyens pour dénoncer cette criminalisation de l’Etat nigérian qui menace le Bénin si gravement.

               A-t-on idée, en effet, que presque toutes les deux heures au moins une arme à feu est saisie à nos frontières ? C’est inadmissible. Le ministre de la justice a raison. Notre pays est en grande insécurité à cause du Nigeria et il faut le dire à la face du monde pour obliger les autorités nigérianes à se réveiller. A enfin se préoccuper de la sécurité de l’axe Kraké-Lagos qui n’est plus fréquentable. Pour protéger tous les Béninois de cet axe de la mort, interdisons-leur d’y mettre encore le bout de leur museau. Sinon, empêchons-les de voyager. C’est pour leur sécurité. Un point c’est tout.

Par Olivier ALLOCHEME

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