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Le triomphe de la vérité

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Renouvellement du bureau exécutif de la Fédération Béninoise de Football: Les supporteurs applaudissent le départ d’Anjorin


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Annoncé comme candidat à sa propre succession, Anjorin Moucharafou a contredit tout le monde. Lundi dernier, le président de la fédération béninoise de football dont le mandat arrive à terme le 23 Août prochain, a annoncé qu’il ne se représentera pas aux élections. Anjorin Moucharafou prêt à partir, mais qui pour lui succéder ?

C’est à travers une déclaration faite ce lundi qu’il l’a fait savoir. Ainsi, le patron du football béninois ouvre la porte et donne la chance à de nouvelles personnes d’accéder au fauteuil qu’il laisse vacant. Pour lui succéder, il faut simplement se référer aux textes de l’instance qui stipulent que « Ne peut être président que celui qui a eu à faire au moins un mandat de 4 ans dans le bureau du comité exécutif ». Avec cette condition, seuls Bruno Didavi, Firmin Akplogan, Malick Gomina, Rafiou Gazaliou et l’honorable Augustin Ahouanvoébla ont qualité à briguer ce fauteuil.  Le premier de cette liste est l’actuel vice-président  du bureau dont le mandat vient à terme le 23 Août prochain. Il avait été membre du bureau de feu Moucharafou Gbadamassi ensuite secrétaire général lors du mandat de Martin Adjagodo. Firmin Akplogan et Malick Gomina ont été, pour leur part, vice-présidents lors du premier mandat d’Anjorin Moucharafou.  Quant à Gazaliou qui pourrait se positionner dans le cas de figure où Augustin  Ahounvoébla ne se présenterait pas, il a fait, au même titre que Bruno Didavi, deux bureaux. Celui d’Adjagodo et celui d’Anjorin.  L’honorable Ahouanvoébla, aussi vice-président dans le bureau actuel va boucler un mandat. Il est donc éligible et pourra se présenter. En dehors de la condition qu’exigent les textes, il y en a quelques uns qui pourront être très utiles et qui vont peser dans la balance pour la crédibilité qu’ils incarnent. C’est ce qui a le plus manqué dans la famille du football. Alors, celui qui sera élu doit se munir de cette arme, c’est-à-dire, être crédible, pour ramener les sponsors du football. Car, les sponsors et les mécènes n’entendent pas investir dans un milieu sans confiance aucune. La disponibilité. Celui qui doit prendre la tête du prochain bureau exécutif de la Fbf doit avoir le temps pour se mettre entièrement à la disposition du football béninois. L’expérience. En accord avec le fait qu’en toute chose, surtout dans le sport, que c’est l’expérience qui compte, il serait aussi bon que l’heureux élu,  au soir du 24 Août prochain, soit quelqu’un d’une certaine expérience. Celui qui même s’il n’est pas assis à l’international, dispose quand même des attaches et des contacts utiles au rayonnement du football béninois. Sans quoi, notre représentativité à l’international s’en ressentira.
Anselme HOUENOUKPO

Lire la déclaration d’Anjorin Moucharafou
Anjorin MoucharafouCotonou le lundi, 29 juillet 2013
Béninoises, Béninois
Mes chers compatriotes,
Je vous remercie de bien vouloir m’accorder un peu de votre attention pour partager avec moi une décision d’une importance capitale. Vous n’êtes pas sans savoir qu’à la Fédération Béninoise de Football, nous sommes en pleine campagne électorale dans la perspective du renouvellement du Comité Exécutif que je préside depuis deux mandats. Deux mandats marqués, comme vous le savez bien, par des hauts et des bas, par des turbulences de tous genres. Mon propos ce jour ne sera pas d’aborder ni de parler de toutes les crises qui ont secoué ces dernières années notre football et à cause desquelles nos certitudes de progrès connaissent des coups d’arrêt particulièrement décevants et attristants. La tristesse ici vient de la foi placée en nous par le peuple et surtout par le Chef de l’Etat, le Docteur Thomas Boni Yayi dont je saisis l’occasion pour remercier pour tout son soutien qu’il ne nous a jamais marchandé pour faire avancer le football national. La tristesse ici, vient de la déception du peuple, du Ministre des Sports, M. Didier Aplogan Djibodé et surtout du Chef de l’Etat et de son gouvernement qui ont toujours souhaité sans jamais la voir se réaliser, l’union sacrée des acteurs du football pour des performances dignes de leurs espoirs et espérances. La période électorale que nous traversons en ce moment relance encore une fois, la guéguerre entre les acteurs. Une situation qui fait s’amonceler dans les cieux, des nuages des contradictions et des empoignades les plus redoutables. L’une des illustrations de cette situation, c’est l’assemblée générale de mise en place de la Commission électorale qui s’est achevée dans des conditions qu’il ne me plait pas d’aborder ici. Ce qui est constant, c’est le fait que la Fifa nous ait rappelé à l’ordre. Une situation suffisamment préoccupante qui a amené le Ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs à nous envoyer le 8 juillet 2013, une correspondance portant en objet, « les dispositions pour le renouvellement du Comité exécutif de la Fédération Béninoise de Football ». Dans sa lettre, le Ministre a exprimé à juste titre, ses inquiétudes. Se référant à une lettre datée du 3 avril 2013 à nous envoyée par la Direction du Sport d’élite, il nous a reprécisé que « les services compétents de son département ont rappelé à notre intention que le mandat du Comité exécutif que je préside arrivera à échéance le 23 août 2013 et qu’ils nous invitaient par la même occasion à prendre les mesures nécessaires pour organiser l’assemblée générale élective dans le strict respect des délais prescrits par les statuts de la Fédération Béninoise de Football ». Le ministre a poursuivi en disant ceci « A moins de deux mois du mandat où aucune information précise sur le niveau des préparatifs de l’assemblée générale élective n’est disponible, je voudrais également m’appesantir sur ce rappel qui vise à éviter à la fédération un vide juridique du fait du non renouvellement du mandat des instances dirigeantes à bonne date ». Le ministre des Sports a terminé sa lettre en nous disant avec force que son « département ministériel se trouvera dans l’obligation de prendre ses responsabilités vis-à-vis de la Fédération Béninoise de Football si au lendemain du 23 août 2013, un nouveau Comité exécutif n’est pas mis en place conformément aux dispositions statutaires ». Loin de considérer ce qui précède comme des menaces, je fais miennes les préoccupations du ministre Didier Aplogan Djibodé et je voudrais aujourd’hui devant vous, réaffirmer notre volonté d’organiser les élections à bonne date pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Febefoot. Lesdites élections auront lieu à bonne date et je suis prêt à consentir tous les sacrifices nécessaires afin qu’elles se déroulent dans une atmosphère d’apaisement et de paix véritable. Et si le retour d’une atmosphère apaisée doit passer par ma renonciation à rentrer dans la course à ma propre succession, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, je vous déclare aujourd’hui, la main sur le cœur, que je ne serai pas candidat aux prochaines élections. Je laisse ouverte ma succession sans y participer en tant que candidat. Et pour donner la preuve de mon engagement dans ce sens, j’ai laissé la direction de la réunion du Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football qui a eu lieu ce jour à Cotonou, à mon 1er vice Président. Je ne récupérerai la plénitude de mes fonctions qu’après la présente déclaration pour conduire à terme mon mandat, pas en qualité de président candidat, mais en tant que président sortant tout court. Mon objectif ayant toujours été la promotion et le développement du football béninois je ne pense pas qu’il nous soit utile de continuer de nous affronter pour rien. Je ne sais pas par quelle alchimie cela a été possible, beaucoup de personnes qui déclarent aimer le football béninois, sont prêtes à monter des coups fumants contre ce football parce qu’ils veulent abattre Moucharafou Anjorin. Il faut que ça cesse. Et pour que ça cesse, si cela va passer par ma renonciation à être candidat, je le répète encore une fois, je fais le sacrifice. Je ne serai pas candidat à ma succession. Ne pas être le président de la Febefoot ne m’empêche pas de demeurer un officier de réserve sur qui le sport roi peut compter dans notre pays compte tenu de mon expérience accumulée depuis des décennies mais aussi et surtout de ma position dans les structures faîtières au plan continental et mondial. Au moment où, je suis en train de prendre une si importante décision, j’ai une pensée pour mes illustres prédécesseurs que je tiens à remercier pour tout ce qu’ils ont pu faire pour le sport national en général et le football béninois en particulier. De Norbert Imbs à Martin Adjagodo, c’est avec respect et déférence que je les remercie. Ils m’ont frayé le passage. En mettant les pieds dans les leurs, j’ai modestement apporté ma pierre à l’édifice comme le fera la jeune génération qui prendra ma succession.

Vive la communauté sportive du Bénin !
Vive la famille du football béninois !
Vive le peuple béninois
Que Dieu bénisse le Bénin !
Inch’Allah !
Je vous remercie !

Les réactions de quelques béninois suite au retrait d’Anjorin Moucharafou de la course

Pascal DédjiPascal Dédji, conducteur de taxi: « Anjorin n’a qu’à vraiment partir »

Si le monsieur décide de partir, nous ne pouvons que lui dire merci et lui demander de vraiment partir. Nous ne voulons pas qu’il reste dans l’ombre pour empêcher ceux qui vont lui succéder d’avancer parce que nous sommes au Bénin et on se connait bien. Notre souci aujourd’hui est que notre football, en l’occurrence notre équipe nationale se porte bien. Et si c’est par son départ que cela va arriver, franchement, comme lui-même l’a dit, il n’a qu’à faire ce sacrifice. Maintenant, nous allons demander à celui qui va venir de se battre et de conduire notre football à bon port. On ne veut plus être des spectateurs lors des grands rendez-vous du football.

Maurille Gandémé, supporter des Ecureuils: « Il vient de casser un des nombreux bras qui maintiennent notre football dans un état indésirable »

Maurille GandéméC’est une bonne et sage décision que le président Anjorin vient de prendre. Quand vous êtes quelque part et que tout le monde chante votre nom pour vous signifier que vous ne leur plaisez pas, il est mieux de quitter. Je pense donc qu’Anjorin a bien fait. Aussi, en prenant cette décision, il vient de casser un des nombreux bras qui maintiennent notre football dans son état indésirable. Et j’espère que c’est un bon début pour le sortir de son bas niveau. Honnêtement, je souhaiterais que tous ceux qui sont là actuellement soient balayés et que de nouvelles têtes viennent. Mais, malheureusement ça ne peut pas être le cas. Nous allons alors demander au successeur d’Anjorin de nous aider à voir autre chose que ce à quoi, ils nous avaient habitués.

Casimir Djidago, Elève-professeur: « C’était attendu depuis longtemps »
Casimir Djidago
L’annonce de la démission de M. Anjorin Moucharafou est attendue depuis longtemps. Il a préféré le faire maintenant. Cela mérite d’être salué. C’est la preuve de la grande témérité qui le caractérise. Cette attitude est celle des dirigeants têtus d’Afrique qui croient qu’ils peuvent rester aux affaires ad vitam eternam. Le football, par ce comportement peu orthodoxe, a reçu plein de boue au visage et il est judicieux voire normal que la justice de notre pays se charge de sa personne afin que réparation soit faite. Il a été un obstacle à l’évolution du sport roi au Bénin. Il a semé la division à la FBF ainsi qu’entre le Bénin et les Hautes institutions mondiales du football. Tout cela suffit pour qu’il soit jugé.

Nicaise Azomahoun, journaliste: « Je pense qu’il a fait cette déclaration malgré lui »

OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe crois que c’est une décision qui est intervenue dans un contexte où la machine à gagner ne roule plus en sa faveur. Sinon vous avez vu les manœuvres qui ont conduit à sa réélection à la tête de l’institution ; la coalition qui a été mise en place, vous avez constaté que cette coalition n’est plus allée à terme dans la mesure où il y a des intérêts à satisfaire. Ainsi, il a été obligé, pour se maintenir, de s’en référer à ceux qui étaient hier contre lui. Aujourd’hui, il se retrouve dans un contexte où il n’a plus de manœuvres ; il ne peut plus retourner vers ses alliés d’hier qui sont devenus ses ennemis ; il n’est plus en odeur de sainteté avec ceux qu’il a cooptés pour se maintenir au poste. Il a donc fait des analyses et s’est rendu compte que les choses ne sont plus en sa faveur. La seule solution sage dans ce cas, c’est de vite annoncer ce départ et c’est ce qu’il a fait pour se donner une certaine crédibilité. Je pense qu’il a fait cette déclaration malgré lui, car toutes les portes lui sont fermées. Il n’y a pas meilleure solution que de se retirer.

Girex Sèzonlin, Graphiste :« Que son retrait ouvre les portes de la révolution du football béninois »
Girex S+¿zonlin
Lorsque l’avancée devient dure, seuls les hommes durs avancent. J’estime que la décision du président de la Fbf n’est que le souhait de tous les Béninois qui ont envie de l’évolution du football. La décision du président Anjorin Moucharaf est salutaire pour le football béninois. Ceci, pour la simple raison que les querelles intestines, les divergences qui ont meublé entre temps le football béninois pourront laisser place à une autre façon de faire, un autre système qui va diriger de manière saine ce sport au Bénin. On se doit de saluer cette décision. Que son retrait ouvre les portes de la révolution du football béninois.

Propos recueillis par Anselme HOUENOUKPO et Esckil AGBO

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