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Le triomphe de la vérité

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Conseil pour relever l’économie et dépasser un taux de croissance de 6%:Bio Tchané fait des propositions concrètes au gouvernement


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Abdoulaye Bio Tchané prononçant son discours

Une peinture peu reluisante du Bénin. Il n’y a pas mieux pour dire avec exactitude l’impression générale exprimée par l’Alliance ABT sur le Bénin tel qu’il est gouverné aujourd’hui. L’Alliance a, en effet, saisi l’occasion de la présentation de ses vœux de nouvel an, samedi dernier à son siège à Cotonou, pour dire comment elle perçoit le bilan 2012 de la gestion Yayi et les perspectives 2013.

C’est d’abord au Président des jeunes ABT, Oswald Homéki, qu’il est revenu de souhaiter ses vœux les meilleurs au Président de l’Alliance et à sa famille. Il a indiqué que 2013 sera « une année de grande mobilisation, mobilisation autour de nos valeurs et idéaux, mobilisation autour des acquis de la démocratie béninoise que nous défendrons sans relâche et enfin mobilisation autour de [sa] candidature… ». Pour la Présidente des femmes ABT, Denise Houngninou, c’est une nouvelle année qui commence, mais toujours « cette grande passion de foncer » anime les femmes de l’alliance.

« Les experts ont prédit que cette année, ce sera la crise », a-t-elle dit avant de faire le diagnostic du Bénin, un pays où le panier de la ménagère s’amenuise chaque jour. « L’unité nationale chancelle et titube, l’Etat de droit est devenu une fiction, une forte tension sociale crée chaque jour la psychose ». Et de demander à l’ancien ministre des finances d’oser réaliser les rêves des femmes du Bénin : bonne gouvernance, croissance économique, démocratie, prise en compte des femmes, … Le porte-parole de l’alliance, Me Raymond Dossa va abonder dans le même sens pour mettre l’accent sur le fait que « l’immense majorité de nos concitoyens n’ont plus d’avenir».

Il n’a pas manqué de critiquer « une gouvernance qui détruit d’une manière consciente ou inconsciente les bases économiques et morales de notre société ». Il passe au crible la gestion jugée mauvaise de la filière coton, la « dégradation continue de nos valeurs morales, le développement exponentiel de la corruption, l’accroissement multiforme de la pauvreté et la tentative d’envoi aux oubliettes du consensus que nous avons obtenu à la conférence nationale de février 1990… »

 « Nous ne pouvons pas faire pire »

Quant à Abdoulaye Bio Tchané, lui-même, il a dit qu’en ce début d’année, ses pensées les plus chères vont à tous les paysans, à tous les artisans et surtout aux jeunes sans emploi et en emploi précaire. Il a alors relevé les trois défis qui, selon lui, jalonnent l’année 2013. Au plan politique, l’ancien Président de la BOAD a évoqué le défi de « l’organisation d’élections crédibles, fiables et transparentes ». Au plan économique, il a indiqué que « la bonne nouvelle quand on est dernier, c’est qu’on ne peut pas faire pire ».

Et qu’il s’agit maintenant de rebondir en réduisant le coût de la vie, donner de l’emploi aux jeunes, donner de l’électricité aux ménages et aux entreprises, relever le revenu des travailleurs de tous les secteurs. « Mais en tant qu’économiste, je peux vous dire une chose : ceci n’est pas possible avec la politique actuelle du gouvernement». Il recommande alors d’avoir « un budget réaliste », loin des prévisions actuelles qui dépassent les mille milliards de FCFA, d’orienter davantage les dépenses publiques vers les secteurs vitaux de production, notamment vers l’agriculture, et en rendant le contrôle de l’exécution du budget plus rigoureux.

Le pays devrait profiter davantage de la croissance économique soutenue du Nigeria qui est d’environ 8% en moyenne ces cinq dernières années, une croissance « hors pétrole » qui a lieu dans des secteurs comme l’industrie, les produits alimentaires, la construction et les télécoms. Sur le plan social, Bio Tchané a préconisé un dialogue inclusif pour assurer un front social plus apaisé, notamment dans l’enseignement et la santé.

Olivier ALLOCHEME

Discours du président Abdoulaye Bio Tchané lors de la cérémonie de voeux 2013

Mesdames, Messieurs,

Chers compagnons, militants et sympathisants de l’Alliance ABT, Chers amis de la presse,

A l’aube de la nouvelle année qui s’offre à nous, je vous adresse à toutes et à tous, mes vœux les plus sincères et les plus fraternels.

Une année 2012 particulièrement éprouvante se referme avec ses rêves et ses réalités, ses écueils et ses réalisations. La foi et l’espérance du mieux être se renouvèle pour chacun et je formule le vœu que 2013 soit pour nous tous, plus heureuse, plus fructueuse et plus lumineuse.

Mes pensées vont plus particulièrement à nos agriculteurs, à nos vaillantes femmes commerçantes ainsi qu’à nos jeunes actifs précaires ou à la recherche d’emploi. Ils sont le cœur et l’avenir du Bénin et devraient être au centre des préoccupations, orientations et décisions des gouvernants. Leur détermination à vaincre la fatalité et à braver l’adversité frise bien souvent la témérité.

Toute cette année, j’ai sillonné le Bénin, ses départements et ses communes. La diversité des rencontres, la spontanéité des échanges et la clarté des enjeux collectifs, sectoriels et individuels n’ont fait que nourrir ma détermination maintes fois réaffirmée, de rester proche de nos compatriotes, de comprendre leurs aspirations, de capter leurs attentes et d’envisager avec eux des solutions pour aujourd’hui et pour demain. Les assauts du quotidien ne doivent pas éteindre la flamme de l’espoir. Je serai à vos côtés pour la protéger, l’entretenir et la raviver.

Plus encore, l’année 2012 a renforcé ma détermination à cultiver l’écoute, à encourager le dialogue, à initier la réflexion, à nourrir le débat public et à promouvoir des solutions opérationnelles pour un véritable progrès solidaire et durable pour le Bénin et ses fils. C’est dans cette perspective que je renforcerai en cette nouvelle année le lien et les échanges avec les béninois à travers les activités de proximité de l’Alliance ABT et par mes visites personnelles au plus près de nos communautés.

C’est dans l’unité nationale, la concorde républicaine et le travail plutôt que dans la division, l’outrance, l’injustice et la provocation que le Bénin saura tirer de ses fils, la sève nourricière du développement.

 

Mes chers amis,

L’année 2013 nous place face à un triple défi. Sur le plan politique, un nouveau temps électoral s’annonce dans nos municipalités, communes, arrondissements quartiers et villages. Après l’expérience de 2011, c’est l’occasion pour le Bénin de se relancer dans la cour de nations véritablement démocratiques par l’organisation d’»élections fiables et crédibles. C’est le lieu d’exprimer ma satisfaction envers toute la représentation nationale suite au vote de la loi portant apurement du fichier électoral national. Nous souhaitons tous que le processus se poursuive dans le consensus, la justice et l’équité afin que l’épineuse question de la LEPI soit définitivement solutionnée. Tous nous y gagnerons.

Au plan économique, après les mauvais résultats de notre économie en 2012, il est légitime d’espérer mieux pour cette année qui commence.

En effet, la bonne nouvelle quand on est dernier, c’est qu’on ne peut faire pire. Mais on a aussi le choix, soit de végéter dans cette situation, soit d’essayer de rebondir. Dans ses deux derniers discours à la nation, le Chef de l’Etat a exprimé son souhait de voir le pays reprendre le chemin d’une croissance économique solide et incluse. Ceci est non seulement possible mais indispensable au regard des attentes légitimes de nos compatriotes. Qu’attendent les béninois du gouvernement en 2013 : réduire le coût de la vie, donner des emplois aux jeunes, fournir de l’eau potable et de l’électricité aux ménages et aux entreprises, relever les revenus des travailleurs fonctionnaires, des paysans, comme des artisans. Chers amis, ceci ne peut se faire avec les politiques actuelles du gouvernement. Que faire donc?

Premièrement, le gouvernement doit commencer par faire du budget de l’Etat l’instrument de gestion économique qu’il doit être: en commençant par être réaliste dans ses prévisions de recettes pour l’année 2013, en orientant davantage les dépenses vers les secteurs vitaux de production, notamment l’agriculture, et enfin, en rendant le contrôle de l’exécution du budget plus rigoureux.

Deuxièmement, Sur le plan sectoriel, oui nous devons investir plus dans l’agriculture mais nous devons surtout investir mieux. Dans le coton, nous devons investir pour que les cotonculteurs gagnent mieux à superficie égale.

Depuis l’indépendance, nous avons en moyenne produit une (1) tonne de coton à l’hectare. Le changement ici devrait être de relever substantiellement ces rendements à l’hectare. Toute réforme dans ce secteur n’aboutissant pas à donner plus de pouvoir d’achat aux paysans est une simple propagande.

Les autres filières agricoles ne doivent pas être en reste. Il faut les valoriser et les rendre plus rentables pour les paysans. Les pistes rurales, l’eau pour l’irrigation, les engrais, les semences améliorées, les produits phytosanitaires sont entre autres ce qu’il faut attaquer.

Dans le domaine portuaire, l’échec du PVI donne une seconde chance au gouvernement mais il faut plus de lisibilité dans ce secteur qui est le deuxième pilier de l’économie béninoise. Ensuite, il faut le professionnaliser, tant au niveau des entreprises publiques que des acteurs privés. Le cadre réglementaire doit être plus clair et plus stable.

Troisièmement, les réformes visant le cadre de l’entreprise doivent être accélérées pour rendre l’économie béninoise réellement plus compétitive.

Oui, à ces conditions nous pouvons espérer 6% voire plus de 10% de croissance économique. Oui, à ces conditions nous pouvons espérer 6% voire plus de 10% de croissance économique.

La bonne gouvernance, la restauration de l’éthique, la promotion de la morale et l’acceptation d’une dynamique inclusive dans la recherche de solutions ne seront pas de trop pour soulager les souffrances de notre peuple.

Au plan social enfin, le dialogue doit être maintenu, renforcé et fluidifié afin d’éviter à nos concitoyens les désagréments des mouvements sociaux, notamment dans la Santé et l’Éducation. Une approche inclusive et participative tendrait à encourager la performance des travailleurs de l’État en leur assurant les meilleures conditions d’exercice possible.

La libération de la parole sur les médias publics comme privés viendrait également nourrir les débats d’idées et limiter les frustrations des forces politiques et sociales éprises de pluralité et de diversité.

 

Chers amis,

Cette cérémonie est enfin, l’occasion pour nous tous d’adresser des vœux à tous nos compatriotes. A toutes les béninoises et à tous les béninois je souhaite donc une bonne année et heureuse année 2013 : Santé, Paix et au Travail pour le Succès de notre pays.

 

Abdoulaye BIO TCHANE,

 

Cotonou le 05 Janvier 2013

 

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