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La conscience que nous avons des gens n’est habituellement pas une conscience d’eux en tant qu’êtres humains mais en tant que choses ou objets. En d’autres termes, nous sommes conscients d’eux en tant que corps physiques affectant notre corps physique. Cette façon d’être conscient des autres n’est pas suffisante ; nous devons prendre conscience d’eux en tant que personnes.

Comment faire cela ? Comment prendre conscience d’une autre personne en tant que personne ? Si la question parait trop compliquée, la réponse parait trop simple ; nous devons la regarder. Cela semble simple, mais c’est en fait très difficile. Quand je dis « la regarder », je ne veux pas dire la regarder dans le blanc des yeux. Nous ne devons pas la fixer d’un regard hypnotique. Nous devons simplement regarder – et cela n’est pas aussi facile qu’il y paraît.

Je n’exagère en rien en affirmant qu’il y des gens qui n’ont jamais réellement regardé d’autres personnes, tandis que d’autres n’ont jamais réellement été regardés. Il est en fait possible de traverser toute sa vie sans jamais regarder quelqu’un d’autre ni être à son tour regardé ; et si nous ne regardons pas les autres nous ne pouvons pas prendre conscience d’eux.

Cet exercice est indissociable de la bonne communication car il ne peut y avoir de véritable communication, de véritable échange avec une autre personne, sans que l’on prenne conscience de cette personne. La communication n’est pas du tout limitée à la parole, elle peut être aussi tellement directe et subtile qu’elle en est virtuellement télépathique.

Quand la communication est de ce type, cela indique généralement chez les gens un très haut niveau de prise de conscience. De plus, une telle prise de conscience « télépathique » est habituellement réciproque.

Combien de personnes ont pris un jour le temps de regarder leur conjoint, leurs collaborateurs, leurs amis. La compréhension d’une situation dépend d’abord d’une connaissance des personnes impliquées.

Beaucoup d’hommes ont abandonné une femme pour une autre avant de se rendre compte que la première était mieux que la seconde simplement parce qu’ils n’ont jamais regardé la femme comme une personne. Connaissez-vous vraiment votre conjoint, vos enfants, avez-vous jamais essayé de comprendre leur point de vue, leur cheminement mental, leur vision, etc. ? Reconnaissons que non.

Chacun de nous est une personne avec son histoire, ses expériences, ses émotions, ses principes, ses valeurs, ses forces, ses faiblesses. Ma force est que je connais assez chacun de ceux qui m’entourent pour anticiper leurs réactions. J’ai pu très souvent me tromper au début de la relation mais j’ai rapidement pris conscience de mes erreurs.

Faisons un exercice simple, essayons de définir ceux qui nous entourent, leur histoire, leurs émotions, leurs valeurs, leurs principes, leurs qualités, leurs défauts, leurs forces, leurs faiblesses. Faisons-le pour nos conjoints, nos amis, nos parents, nos gouvernants. Le premier constat c’est qu’on ne connait rien de ceux qui nous entourent et le deuxième est que c’est pas facile.

En prenant conscience des gens en tant que personne, il est plus facile de faire une différence entre le comportement et la nature des gens. Oui, le comportement est une chose, la personne responsable en est une autre. Un jour, un Monsieur me dit que son fils est paresseux parce qu’il se réveille toujours à 10 heures. Je lui ai demandé si le jeune homme avait autre chose à faire avant 10 heures. En réalité non. S’il avait fait attention à sa personne, il aurait compris que l’enfant souffre de ne rien avoir à faire et donc trouve tardivement le sommeil.

Nous détestons souvent nos gouvernants, nos supérieurs hiérarchiques, nos conjoints sans jamais essayé de les connaitre, de les comprendre. Il y a une vie au-delà de notre conception des choses. Regardons et apprécions tout le bonheur autour de nous.

Par Coach Patrick Armand POGNON

Président de l’Association des Coachs d’Afrique